« What’s up Doc ? » : Warner Bros fête ses 100 ans

« What's up Doc ? » : Warner Bros fête ses 100 ans

Le studio Warner Bros. vient d’avoir 100 ans cette année. Il a donc marqué un siècle de cinéma, en nous en faisant voir de toutes les couleurs ! De Casablanca à Inception, retraçons les moments cultes du studio hollywoodien. 

Il était une fois… 

La Warner Brothers Entertainment Incorporated a été créée par quatre frères : Harry, Sam, Jack et Albert. C’est pourquoi le studio s’appelle « Warner Brothers » originellement, car ils ont associé leur nom « Warner » à « Brothers », signifiant « frères », contracté en « Bros. ». D’origine juive, comme beaucoup de cinéastes, ils ont émigré aux États-Unis à cause des persécutions. C’est tout d’abord par hasard que Sam Warner devient projectionniste. Il s’intéresse alors au futur du cinéma, en vendant de vieilles affaires de son père pour acheter un projecteur. Il entraîne ensuite ses frères avec lui, devenant la Duquesne Amusement & Supply Company. Cette compagnie de projection, créée juste avant la Warner Bros., distribue les films. Ils commencent à ouvrir le premier studio Warner sur Sunset Boulevard à Los Angeles en 1918, avant de débuter officiellement leurs activités en 1923. C’est à partir de 1924 que la compagnie commence à se populariser grâce au chien français Rintintin qui va lancer une série homonyme. Ce début plus qu’original va rendre le studio populaire. 

Films musicaux et début de la popularité

La compagnie arrive à se hisser derrière la Paramount et Universal. Ils sont les premiers à utiliser le vitaphone, un appareil permettant de filmer le son et de rajouter des disques pour diffuser le son. Cet appareil révolutionnaire fait donc apparaître le son au cinéma. C’est alors qu’en 1927, le premier film partiellement parlant et musical est né : The Jazz Singer (Le chanteur de jazz). C’est grâce à cette popularité que la Warner Bros. commence son industrie. Les frères se mettent à racheter d’autres petits studios, et s’étendent dans l’industrie cinématographique.

Le succès de Fred Astaire et Ginger Rogers à la RKO, avec leurs chorégraphies entraînantes et leurs époustouflantes claquettes, incite la Warner à se lancer dans le monde de la comédie musicale. Le studio produira notamment certains spectacles musicaux de Busbey Berkeley, notamment une des versions de The Gold Diggers (1938). On peut citer également, parmi les vedettes du film musical, Judy Garland (Easter Parade, The Pirate), immortalisée par l’immense Wizard of Oz de 1939 de la Metro. Elle sera notamment au côté de James Mason (20 000 lieues sous les Mers, La chute de l’Empire Romain) dans A Star is born (1954) de George Cukor (Let’s make love, Les Girls). On peut citer pour mémoire, puisqu’elle obtiendra un Oscar, l’une des rares comédies musicales 100% Warner : My Fair Lady (1964) de Cukor.

Un kaléidoscope de talents

Mais ce genre de comédies musicales remplies de romance et de magie est plutôt l’apanage du studio de production de la Metro-Goldwyn-Mayer (MGM). Les comédies musicales dites  « Warner » viennent généralement avec Busby Berkeley. Il a été un des premiers chorégraphes révolutionnaires de son temps. Il commence en 1930 jusqu’aux années 1960. Busby Berkeley, et pour cause, filme ses chorégraphies en noir et blanc. Mais cela ne l’empêche pas de nous hypnotiser dans un kaléidoscope de jambes de femmes et de claquettes. Il utilise principalement des danseuses en groupe pour un effet de masse spectaculaire. Sa star « phare » était Dolores Del Rio, avec laquelle il a tourné cinq comédies musicales signées Warner. Il a par la suite travaillé avec la MGM, ainsi qu’avec la 20th Century Fox. Ses comédies musicales notables sont Girl Crazy, Annie Get your Gun et The Gang’s all here.

La Warner a fort à faire avec la concurrence de la Metro qui supplante, et en couleurs, les autres productions du même genre. Mais le public va se lasser des comédies musicales et boude le cinéma. Les frères Warner ont donc décidé de se réinventer.

Affiche du film « My Fair Lady » de George Cukor.

Le studio innove et se réinvente au fur et à mesure

Ils ont été les premiers à utiliser le vitaphone, les premiers à coloriser les films avec le Technicolor sur le film On the Show !. C’est maintenant au tour des dessins animés de faire leur apparition. Au début des années 1930, les Looney Tunes, des animaux comiques, font leur apparition. Ils sont une copie des Silly Simphonies de Disney, des courts-métrages animés où l’on verra Mickey Mouse pour la première fois. C’est grâce aux Looney Tunes que le personnage de Bugs Bunny apparaîtra avec son fameux « What’s up Doc? ».

Comme les films musicaux ne rapportent plus sur le marché cinématographique, la Warner Bros. réinvente aussi le film de gangsters. Le petit César est le premier. Néanmoins, au moment de la crise économique de 1929, le studio essaie de récupérer le public en produisant des pièces classiques adaptées sur grand écran, sans succès. Avec le Code Hays qui sévit, la Warner Bros. se voit contrainte d’abandonner le réalisme. Ils produisent alors des films idéalistes, afin d’éviter la censure. Le Code Hays pourchasse toute forme de nudité ou d’érotisme dans les films, il fallait donc veiller à ce qui était filmé.

Autre réalisation phare des studios, la moitié des films de Stanley Kubrick (Barry Lyndon, Orange Mécanique), cinéaste novateur de son époque. Chacun de ses films est emblématique d’un genre cinématographique différent, et finit par en devenir le modèle, comme par exemple le film d’horreur associé à The Shining.

Les « Looney Tunes », Warner Bros.

Préservation de l’histoire

Au fur et à mesure de leurs productions et de leurs tournages, les studios Warner Bros. n’ont rien jeté. Ils gardent tout dans leurs archives : les vieilles bobines des pellicules, les scripts, les costumes… Ils restaurent eux-mêmes leurs propres films : tout se garde, rien ne se perd ! Pour des raisons budgétaires, ils réutilisaient même les décors et costumes, et certaines scènes sont similaires dans des films différents ! La Warner Bros. est très conservatrice et veut protéger son patrimoine à tout prix. D’autant plus qu’elle a marqué l’Histoire avec ses films révolutionnaires et dénonciateurs des travers de la société, comme par exemple Les Aveux d’un espion nazi qui dénonce le nazisme, à ses risques et périls.

« Ils continuent à préserver les films eux-mêmes et à les restaurer. Et ils croient vraiment à la préservation de l’histoire. Donc le début de notre documentaire évoque, en quelque sorte, le début de ce sentiment de préservation de l’Histoire. » Leslie Iwerks.

Logo Warner Bros.

Warner aujourd’hui

Aujourd’hui, le Warner Bros. Studio dépasse la 20th Century Fox. Elle est l’une des rares productions qui n’est pas rachetée par Disney (malgré les tentatives). Elle le talonne la 2e place de la production mondiale, avec au compteur presque 21 milliards de dollars de bénéfices juste pour les premiers mois de cette année 2023. La récente fusion entre Warner Bros et Discovery, ainsi qu’avec HBO Max (Euphoria), va sceller la place importante de Warner au sein de l’industrie cinématographique. Ils formeraient une plateforme nommée Warner Bros. Discovery. Avec HBO Max et Discovery+, les deux plateformes devraient réunir un catalogue plus grand que celui de NetflixIls ont également fait un carton plein avec l’invention du Wizarding World de J.K. Rowling, qui inclut les franchises Harry Potter et Les Animaux Fantastiques

La Warner Bros. est loin d’être finie, puisque pour son anniversaire, certains cinémas partenaires vont diffuser ses films les plus « cultes ». Retrouvez-les depuis le 7 juin 2023 dans les salles obscures.

Dernier logo de Warner Bros.

Sources :

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