Le Magicien d’Oz (1939) est un film absolument culte. Des personnages aux chansons, en passant par les décors, tous les éléments en font un film à découvrir. Si le résultat y est, le tournage n’a cependant pas été de tout repos… Et particulièrement pour les acteurs.
Le cinéma des années 30 était synonyme d’abus. Les parents pressaient leurs enfants pour qu’ils deviennent des stars et les acteurs se pliaient à toutes les attentes des plus grands studios de cinéma pour s’assurer une carrière.
Le Magicien d’Oz, des maquillages désastreux ?
La tourmente de l’homme de fer
Le film étant promis à un succès, Buddy Ebsen, qui avait obtenu un autre rôle, accepte de jouer l’homme de fer. Il ne le sait pas encore, mais cette décision lui portera fortement préjudice. En arrivant au studio, Ebsen est maquillé avec de la pâte d’aluminium pour que tout son corps soit d’aspect argenté. Son maquillage ne le gêne pas outre mesure, et pendant quelques jours, il le portera sans broncher.
Cependant, au bout de 10 jours, Buddy Ebsen ressent des problèmes respiratoires. Ses poumons, remplis d’aluminium, le font souffrir et il part séjourner à l’hôpital. Sans l’attendre, la MGM le remplace par Jack Haley, vedette de radio et de cinéma. Celui-ci hérite du même maquillage, ainsi que d’un costume tellement rigide qu’il ne parvient même pas à s’asseoir.
L’épouvantail
Ray Bolger, acteur de l’épouvantail, a lui aussi connu un fort désagrément, puisque son masque lui a laissé des cicatrices durables sur le visage. Cela ne lui a cependant pas gâché sa fin de carrière, car il a pu continuer à jouer à Broadway et dans quelques films.
La sorcière
La sorcière ne s’en est pas mieux sortie. D’abord, des accessoires pyrotechniques lui ont brûlé le visage et les mains lors d’une scène. Sa cape s’étant coincée dans une trappe, les flammes lui ont jailli dessus en plein tournage. Cela aurait pu être bien pire si le make-up artist n’était pas intervenu, car les particules de cuivre présentes dans son maquillage commençaient à empirer ses blessures. Lors de sa convalescence de six semaines, sa doublure fut également brûlée au cours d’une autre scène, l’envoyant à l’hôpital pour 11 jours.
La pauvre Judy
Judy Garland, qui incarne l’héroïne Dorothy Gale, n’a pas été épargnée. Si le film lui permet d’obtenir cette année-là l’oscar de la meilleure jeune actrice, sa santé est gravement endommagée par le traitement de la MGM. Sur le tournage du Magicien d’Oz, elle se voit obligée de prendre de la Dexedrine afin de perdre du poids.
Ce n’est pas directement sur ce tournage qu’elle subit le plus, mais c’est celui-ci qui l’emmena dans cet engrenage. Au cours de sa carrière, Judy devient accro aux amphétamines, qui lui permettent d’encaisser les tournages à la chaîne. Elle devait, par contrecoup, prendre des barbituriques afin de dormir le soir.
Son état de santé se dégrade au fil des tournages et l’actrice est de plus en plus sujette aux dépressions nerveuses. Elle tenta même de mettre fin à ses jours en 1950, année où la MGM avait mis un terme à son contrat.
Les ingérables Munchkins
Les Munchkins, petites créatures dans le film, incarnées par une troupe de personnes de petite taille, sont venus ajouter leur pierre à l’édifice d’un tournage éprouvant. Logés dans un même hôtel, ils organisaient des orgies, buvaient tout le temps et importunaient Judy Garland. Selon le comédien Bert Lahr qui joue le lion dans le film :
« Les nains brandissaient des couteaux et éprouvaient souvent du désir pour des personnes plus grandes. Beaucoup de Munchkins vivaient en mendiant, jouaient les proxénètes et fréquentaient des prostituées. »
La production aurait même dépêché une équipe de sécurité dans l’hôtel pour faire cesser toutes ces pratiques. La troupe se plaignait de ne pas être suffisamment payée ; en effet, les comédiens n’étaient rémunérés qu’à hauteur de 50$ la semaine, soit moins que le propriétaire du chien Toto lors du même film.
Le tournage connaîtra aussi son lot de rumeurs, selon lesquelles l’un des Munchkins se serait pendu lors du tournage. Autre particularité qui a bien compliqué la production : le film aura connu 5 réalisateurs différents et 14 scénaristes. Bref, un véritable enfer pour créer ce chef-d’œuvre…
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