« Matrix », une révolution qui fut le séisme cinématographique de 1999

Séisme dans le monde du cinéma en 1999 à sa sortie, Matrix marque d’une empreinte indélébile l’histoire du grand écran. A l’affiche; Keanu Reeves, Carrie-Anne Moss et Laurence Fishburne. A la réalisation et au scénario; Lily et Lana Washowski. Tous des quasi-inconnus à cette époque. Ils ont créé la surprise et personne ne les avait vu venir.

Ingrédients d’une révolution cinématographique

Ce premier film de la franchise Matrix présente la dystopie d’un reflet numérique du monde réel.

Synopsis : Thomas Anderson, pirate le jour et hacker la nuit sous le pseudo de Neo, découvre qu’il vit dans un monde virtuel et que l’humanité est réduite en esclavage par les machines.

Cet univers de science-fiction a su gagner un large public grâce à des effets spéciaux hors normes, des cascades haletantes et un scénario substantiel et complet.

En plus d’effets spéciaux d’un niveau exceptionnel, ce sont leur esthétisme qui en font toute la différence. La création d’une marque de fabrique puisée dans les mangas, les animés et les arts-martiaux, qui fait aujourd’hui totalement référence en la matière.

Les acteurs et actrices ont dû effectuer une panoplie d’exercices. Six mois d’entraînement poussés à diverses techniques de combats et la lecture de plusieurs ouvrages ont été nécessaires. Parmi ces derniers, celles de Simulacres et Simulation de Jean Baudrillard furent une obligation avant même la lecture du script.

Malgré un succès fulgurant du premier opus, la saga est aujourd’hui au point mort après l’échec de la dernière sortie de la franchise. Son existence ne se résume cependant pas aux films ; elle a en effet été développée en comics, série animée, jeux vidéos…

L’œuvre met en exergue plusieurs lectures philosophiques, aussi bien bouddhistes que taoïstes.

Un scénario aux références de choix

Matrix, c’est une histoire de choix.

Tu prends la pilule bleue, l’histoire s’arrête là. Tu te réveilles dans ton lit, et tu crois ce que tu veux. Tu prends la pilule rouge, tu restes au Pays des Merveilles et je te montre jusqu’où va le terrier.

Que sommes-nous prêts à voir de la réalité ? Question qui se pose intemporellement. C’est entre cécité volontaire et réelle ignorance des humains que la société évolue. Le phénomène sociétal façonne une réalité alternative. C’est ici la traduction illustrée de l’allégorie de la Caverne de Platon.
C’est aussi une histoire de naissances.

Pourquoi j’ai mal aux yeux ? – Tu vois clair pour la première fois.

L’histoire de deux naissances précisément. La première est physique, la seconde est existentielle: trouver sa place dans la vie, dans le monde… et dans le corps. De nombreuses symboliques préfigurent la transition de genre des Wachowski dans le film, confirmées par les réalisatrices. Il s’agit d’un bouleversement pour des productions cinématographiques d’une époque encore frigide sur le sujet.

Et c’est une histoire d’histoires.

Les clins d’oeil, le symbolisme, les métaphores sont très nombreuses. Elles constituent un champ fertile à cet univers : Ghost in The Shell, Terminator, Total Recall, Blade Runner, Dark City, mais aussi 1984 de George Orwell, Alice au Pays des Merveilles de Lewis Caroll, des références bibliques et mythologiques.

Visionnaire ?

Sa résonance, à l’heure de l’émergence de l’intelligence artificielle (IA) pour le grand public, devrait davantage donner à raisonner à ce propos. Notre dépendance aux machines sonnera t-elle la fin de l’humanité ? Malgré les extraordinaires apports de l’IA, Stephen Hawking alertait en 2014, avec certaines nuances, sur les dangers éventuels d’une perte de contrôle de l’humain sur la machine.

Visionnaire ou non, en attendant l’accomplissement de cette prophétie pessimiste, une bonne activité conseillée : se replonger avec ardeur dans le premier opus pour prendre des cours de combats avec l’infatigable Keanu Reeves.

Matrix fait partie des cinq superproductions que Warner Bros met à l’honneur dans un coffret inédit, un « must » à (s’)offrir absolument pour compléter sa vidéothèque.

Pour se laisser embarquer par la matrice, la bande-annonce :

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