2006. Rocky Balboa fait son grand retour dans un sixième volet après une absence de plus de seize ans.
Impossible de ne pas rédiger des mots sur Rocky Balboa sans mentionner une bouleversante scène du métrage. Dans celle-ci, dans les rues glaciales de Philadelphie, Rocky tente de convaincre son fils des difficultés de la vie. Des paroles touchantes et mémorables qui nous rappellent que le boxeur n’est pas qu’un protagoniste de cinéma. Rocky Balboa n’est pas que Sylvester Stallone, mais bien un symbole de motivation dans lequel on peut tous se reconnaître et se mettre à sa place.
Si t’es sûr de ce que tu vaux, faut tout essayer pour l’obtenir, mais accepter aussi qu’il y ait de la casse. Au lieu de montrer le voisin du doigt en disant « j’ai tout raté dans la vie à cause de lui, ou d’elle ou de j’sais pas qui ». Ça c’est des trucs de trouillards et t’en es pas un, toi ! Tu vaux mieux que ça ! Je t’aimerai toujours, quoi que tu fasses comme choix. Je t’aimerai quoi qu’il se passe. Tu es mon fils, ce que j’ai de plus précieux. La meilleure chose qui me soit arrivée. Mais tant que tu croiras pas en toi, en tes rêves, ta vie ne sera pas une vie.
L’homme, le mythe et la légende !
Le légendaire boxeur est vieux. Sa femme Adrian est décédée et il peine à nouer le lien avec son fils. Désormais propriétaire d’un restaurant, Rocky n’hésite pas à se rappeler son passé, car la boxe lui manque. Il s’apprête à remonter sur le ring. Pourtant, il est dépassé. Toutefois, il dédaigne la sénescence qu’il refuse d’accepter. Aux yeux du monde, il paraît impossible que Rocky continue de se battre, mais il ira jusqu’au bout.
Difficile d’écrire pleinement sur ce film sans faire de liens avec les précédents long-métrages. Et ce n’est pas un hasard, puisque Rocky Balboa ne trouve sa force de frappe que si le spectateur était présent depuis le début de sa carrière. A l’instar du troisième volet, le film nous délivre ce personnage mythique et ses histoires du passé pour mieux forger son futur.
Découvrir ce sixième film sans avoir vu l’ensemble serait une erreur, tant Rocky Balboa est un hommage qui reprend une grande partie des thématiques de la franchise afin d’offrir des adieux dignes de ce nom (le personnage ne sera que secondaire dans la trilogie Creed). On retrouve alors cette transmission, cette volonté de se surpasser, l’envie de se retrouver soi-même. Le tout avec cette sincérité et cette émotion si propres à la franchise. L’émotion atteignant son paroxysme, tant elle s’emporte dans la mélancolie.
Rocky Balboa n’est pas un épisode spectaculaire et riche en action, il n’en a pas vraiment besoin. Il pourrait même n’être qu’une parenthèse au premier regard, comme ce que l’on croyait du cinquième volet. En revanche, jamais un épisode de la saga n’avait été aussi émouvant. En reparlant de ses choix, ses faiblesses, ses défauts, son passé, ses échecs et son acceptation, le long-métrage de Sylvester Stallone ne fait qu’interroger ce qui fait l’homme. Alors, tant pis si l’homme perd le dernier affrontement de sa vie. Sa vieillesse n’est pas un recul contre la vie, il s’agit d’une vraie victoire. Son cœur triomphe sur les coups. Rocky Balboa est alors la digne suite du chef-d’œuvre de 1976, mais aussi la conclusion que mérite pleinement le personnage.
Rocky traite toujours de l’Amérique et de la lutte des classes. Après l’avoir montré par la pauvreté, par l’Américain qui se bat pour ses valeurs, l’embourgeoisement et le retour à la case départ, Rocky Balboa ne fait que rappeler que l’Amérique est surtout un pays où se construisent les humains. Oui, le Philadelphien n’est qu’un homme et le long-métrage l’interpelle systématiquement. La presque déchéance ne fait alors qu’agrandir la légende !
Rocky Balboa est le film le plus centré sur le mythe et la légende. Véritable hommage au personnage crée par Sylvester Stallone, il est indéniablement le meilleur chapitre depuis le premier volet et sa digne conclusion… Jusqu’à l’arrivée de Creed. D’ailleurs, à l’occasion des fêtes, Warner Bros a réédité la totalité de la saga Rocky, ainsi que la trilogie Creed, dans un coffret dédié !
One Reply to “« Rocky Balboa » est le film le plus émouvant de la franchise ! [critique]”