Aujourd’hui, la chirurgie plastique fait partie de notre quotidien. On voit de nombreuses célébrités qui n’hésitent pas à passer sous le bistouri pour correspondre aux normes de la société. Mais depuis quand pratique-t-on la chirurgie esthétique et depuis quand le métier de chirurgien plastique existe-t-il ? Retour sur les origines et l’évolution de cette pratique.
La chirurgie plastique dans l’Antiquité
La chirurgie plastique existe depuis des milliers d’années. Elle était déjà pratiquée dans l’Antiquité par les Egyptiens et les Indiens. En Egypte Antique, certaines femmes égyptiennes se faisaient recoller les oreilles pendant leur vie, comme le prouvent certaines momies datant d’environ 400 avant J.-C. Cette civilisation modifiait aussi déjà le nez de certains individus. On recousait alors les incisions avec du fil fabriqué à partir de tendons et d’intestins d’animaux. Les Egyptiens utilisaient également d’autres produits animaux comme le miel, employé alors comme un antiseptique. En Inde, vers 2 500 avant J.-C., on reconstruisait déjà les nez tranchés. L’amputation du nez était alors une punition pour les criminels ou les femmes infidèles.
La Renaissance et la pratique face à l’Eglise
Ce fut à la Renaissance que la pratique commença à s’institutionnaliser en Europe. À l’époque, on réparait surtout certains becs-de-lièvre, non sans préjugés. En effet, au Moyen Âge, l’Église voyait d’un très mauvais œil les modifications et manipulations de l’être humain, puisqu’on considérait que ce que Dieu créait devait contenter les hommes.
Au XVIe siècle, Gaspare Tagliacozzi, un scientifique de l’université de Bologne, imagina une nouvelle technique de greffe du nez qu’il baptisa greffe « à l’italienne » pour aider les individus mutilés lors de guerres et de duels. Toutefois, l’Eglise l’accusa d’interférer avec l’œuvre du Créateur. Le médecin se défendit en déclarant qu’il faisait cela pour aider le moral des patients. Il rédigea ce qui est considéré comme le premier traité de chirurgie esthétique de l’histoire. Toutefois, à sa mort en 1599, le médecin fut accusé d’hérésie et de sorcellerie et fut donc jeté dans une fosse commune.
Développement de la chirurgie plastique « pure »
À la fin du XVIIIe siècle, la France et l’Angleterre se battaient pour des territoires en Inde. Un officier anglais se fit trancher le nez à la machette par un Français. Toutefois, il réapparut quelques mois plus tard avec un nouveau nez. Les Européens découvrirent ainsi que les Indiens maîtrisaient cette chirurgie depuis des siècles.
Les Occidentaux s’inspirèrent des Indiens, mais eurent toutefois des difficultés à maîtriser cette pratique jusqu’à la fin du XIXe – début XXe siècles. Ce fut à partir de cette époque que les médecins réussirent les premiers nez sans cicatrice. Il s’agissait désormais de donner au nez une nouvelle forme harmonieuse. Au XIXe siècle par exemple, la société considérait les gros nez comme disharmonieux, alors qu’ils étaient à la mode au XVIIe.
Les « Gueules cassées » après la Première Guerre mondiale
Après la guerre de 14-18, des millions de soldats revinrent des combats avec des nez arrachés, des bouches déformées. Ils furent ce qu’on appelle les « gueules cassées ». Les médecins utilisèrent alors la chirurgie plastique dite reconstructrice pour aider ces soldats. La chirurgie plastique évolua, notamment concernant les problèmes d’infection, d’hémorragie et de douleur. En 1920, on inventa le terme de « chirurgien esthétique ». Par ailleurs, le chirurgien n’agit plus tout seul, il agit au sein d’une équipe.