Aujourd’hui, la pomme de terre fait partie intégrante de notre alimentation. Nous la consommons sous toutes les formes possibles : en purée, en frites, sautées, à la vapeur … En Europe, elle accompagne même de nombreux plats traditionnels si elle n’en n’est pas l’élément principal, à l’instar du hachis parmentier. Cependant, cela n’a pas toujours été le cas. En effet, jusqu’au XVIe siècle, elle était même inconnue pour de nombreux humains. Nous allons découvrir ensemble l’histoire de son introduction en Europe.
D’où vient la pomme de terre ?
Les origines de la pomme de terre ne sont pas européennes. Elle ne vient d’ailleurs d’aucun continent avec lequel l’Occident commerçait dès l’Antiquité. Elle n’est donc ni Asiatique, ni Africaine. La pomme de terre est en fait originaire d’Amérique ! Plus précisément de l’actuel Pérou.
En effet, depuis 10 000 ans, les habitants de la cordillère des Andes cultivent la pomme de terre. Ils ont d’abord dû apprendre à dompter sa toxicité. Les archéologues ont retrouvé des pommes de terre datant de 13 000 av. J.-C. ! Cependant, c’est aux alentours du lac Titicaca vers 1500 av. J.-C. que les hommes ont réussi à domestiquer la pomme de terre. Ils ont trouvé des processus de conservation ainsi que des techniques pour lui enlever sa toxicité.
Ensuite, les peuples de l’Amérique du Sud semblent lui avoir attribué une grande importance car il existe des poteries la représentant à partir du IIe siècle, et ce jusqu’au XVIe siècle. Aujourd’hui, c’est dans les Andes que l’on trouve la plus grande variété de pommes de terre, environ 400 domestiques et 100 sauvages.
Au XVIe siècle, elle était l’aliment de base de l’Empire Inca. Les Incas vénéraient même la déesse de la pomme de terre, Axomama. L’arrivée des Espagnols en Amérique du Sud va changer la donne. En effet, c’est le début de la colonisation très violente que nous connaissons. Au cours de cette période, les conquistadors découvrent ce tubercule et l’embarquent dans leurs navires. A partir de là, elle va faire son entrée sur les territoires européens. Elles étaient alors appelées « papas« .
Quelle alimentation pour l’Europe ?
Ce article n’a pas pour but de faire une analyse détaillée de l’alimentation européenne avant le XVIe siècle. En effet, cela serait bien trop long. Nous allons nous attacher à relater les principaux aliments présents en Europe avant l’introduction de la pomme de terre. Par ailleurs, pas question non plus de manger des haricots, du maïs ou encore des tomates puisque tous ces aliments ont aussi été découverts en Amérique.
Avant le XVIe siècle, l’alimentation était principalement basée sur le nourrissant. Au Moyen-Âge, pour qu’un aliment soit considéré par la population il devait être rassasiant. On mangeait alors de nombreux céréales sous forme de bouillie, gruau ou de pain. Les plats de légumes et viande étaient essentiellement des ragoûts ou des potages. Il fallait éviter toute perte de jus, même minime, d’un ingrédient. On mangeait aussi des fruits, des œufs ou encore du poisson. Très souvent, la cuisine était sucrée et salée, on hésitait pas à associer des fruits avec des viandes ou bien des poissons.
Cependant, la variété de la nourriture était réservée aux plus riches. Les plus pauvres consommaient surtout du gruau et du pain. Cela était problématique en période de disette ou de famine. En effet, la partie la plus importante de ces aliments étant les céréales, s’ils venaient à manquer à cause d’une mauvaise récolte, la population n’avait plus rien à manger.
Par ailleurs, au XVIe siècle, les découvertes des conquistadors ne révolutionnent pas l’alimentation des pauvres. En effet, ces aliments nouveaux sont réservés aux riches et considérés comme des médicaments. Il faudra attendre encore deux siècles pour que la pomme de terre se démocratise.
La démocratisation de la pomme de terre
Si elle s’est répandue assez rapidement dans la plupart des pays européens, la France semble bouder la pomme de terre. On lui préfère le topinambour. Cependant, elle finit part trouver le succès en France, grâce à Antoine Parmentier. Il souhaite en faire une culture à grande échelle dans le pays. Pour lui, le tubercule est la solution contre les périodes de famine. Il en connait très bien ses bienfaits, en ayant lui-même consommé lors de sa captivité en Prusse.
C’est en 1772 que la faculté de médecine de Paris déclare la pomme de terre non toxique. En effet, elle avait été interdite en 1748, suspectée de transmettre la lèpre. Cependant, les Français demeurent méfiants. Ils préfèrent réserver la pomme de terre à l’alimentation des animaux.
C’est plus tard en 1786 que Parmentier a une idée. Il fait planter des champs de pomme de terre autour de Paris. Ceux-ci sont gardés le jour. Ce qui fait croire aux habitants que c’est un produit cher et de luxe. La nuit, ils se précipitent pour voler les tubercules. De cette manière, la consommation de pomme de terre se diffuse en Ile-de-France.
Parmentier faisait aussi la promotion du tubercule au roi, Louis XVI. Lors de la première floraison de champs gracieusement prêtés par le Roi, il apporte un bouquet à Versailles. Louis XVI aurait mis une fleur dans les cheveux de la Reine et une à sa boutonnière. Il aurait ensuite dit à Parmentier : « Le royaume vous remerciera un jour d’avoir trouvé le pain des pauvres« . Lors de la première récolte, il organise un repas et fait déguster 20 plats composés du tubercule à ses convives, dont Louis XVI fait partie.
Cependant, ce n’est qu’avec les guerres napoléoniennes qu’elle s’est vraiment démocratisée.
Toutes ces informations sur les pommes de terre ne répondent tout de même pas à une question ! Parmentier a-t-il inventé le « hachis parmentier » ? Il semblerait que non. En effet, le plat n’est apparu qu’au début du XXe siècle. Cependant, son nom est en l’honneur du défenseur de la pomme de terre en France.
Sources :
- Cuisine médiévale – Wikipédia
- Histoire de la pomme de terre – Wikipédia
- L’histoire de la pomme de terre – Les pommes de terre
- Louis XVI et Parmentier : au royaume de la patate – Plume d’histoire
Felicitations pr ce texte sur la Pomme de terre
On oubli toujours et encore la chronologie avec la Truffole ardéchoise vrrs 1540 et le grand agronome Olivier de Serres et la cartouche en 1600 dans le théâtre d’agriculture
http://www.truffole.fr