Beaucoup connaissent l’Art nouveau, ce mouvement artistique très caractéristique de la Belle Époque. On retrouve encore des traces du mouvement aujourd’hui, notamment à travers les bouches du métro parisien de l’architecte Hector Guimard. Retour sur ce mouvement et son histoire.
La naissance de l’Art nouveau
On trouve les origines de l’Art nouveau dans le mouvement Arts & Crafts, né en Angleterre dans les années 1860. Celui-ci promeut un retour à l’artisanat et une revalorisation du travail ouvrier à travers la création de beaux objets utilitaires. On souhaite en outre relancer la poterie, l’émaillage ou encore l’ébénisterie. William Morris est un des grands noms de ce mouvement qui appelle à un renouement avec la nature.
En France, l’Art nouveau apparait à partir des années 1890. En effet, Samuel Bing, un collectionneur et marchand d’origine allemande, ouvre un magasin à Paris du nom de L’Art nouveau. Cependant, l’expression avait déjà été créée quelques temps auparavant, par la revue belge l’Art moderne. L’idée du mouvement est très proche de celle de Arts & Crafts : s’inspirer de la nature en remettant au gout du jour l’artisanat. Au même moment à Nancy, le verrier Émile Gallé, dont les œuvres appartiennent au mouvement, préside une école d’art.
On utilisera donc le terme d’Art nouveau pour qualifier les œuvres des décorateurs et architectes avant-gardistes de la fin du XIXe et début du XXe siècle. L’exposition universelle de 1900 mettra d’ailleurs grandement en avant ce style, avec les œuvres de René Lalique, Louis Majorelle, Émile Gallé, ou encore Eugène Grasset.
L’Art nouveau s’exporte
Le style voyage tout autour de l’Europe. En Allemagne et en Autriche, le Jugendstil (style des jeunes) remplace le Neustil (nouveau style). En Espagne, le mouvement est présent sous le nom d’Arte joven (ou modernismo), comme peuvent en témoigner les constructions d’Antoni Gaudí à Barcelone. Par la suite, on appelle ce style Nieuwe Kunst aux Pays-Bas et style Horta en Belgique. On parle aussi de Stile floreale ou de Stile Liberty en Italie. Enfin, le mouvement arrive même à Chicago, sous le nom de style Tiffany.
Les caractéristiques de l’Art nouveau
L’Art nouveau se caractérise principalement par ses courbes et ses arabesques. Les fleurs et l’image de la femme sont partout, et on souhaite réincorporer la nature à l’art. En un mot, le principe d’harmonie domine.
À cette époque, la frontière entre arts majeurs et arts mineurs disparait. Par conséquent, on considère que l’art est dans tout et on commence alors à allier le beau à l’utile. De plus, puisqu’on est dans un contexte de révolution industrielle, la machine inquiète et séduit à la fois. William Morris dessinera donc des papiers peints destinés à la production industrielle.
Le mouvement appelle également à utiliser de nouveaux matériaux. Outre les motifs floraux et les images de la femme très représentatifs du mouvement, on décide d’utiliser la structure métallique des édifices en tant qu’ornement. C’est pourquoi Hector Guimard a recours à de la fonte pour décorer ses façades. De plus, le fer, le verre, la céramique ou encore le béton sont beaucoup utilisés. L’idée est en effet d’adapter le matériau à la modernité du temps.
L’harmonie étant l’idée dominante, on souhaite la remettre dans les objets du quotidien. On ajoute donc des détails à l’aménagement intérieur et au mobilier, avec les fameuses lignes courbes. Les motifs végétaux et floraux sont également toujours de mise.
Durant plusieurs années, le style était partout : céramiques, meubles, objets d’art, verreries etc… On trouve aujourd’hui beaucoup de vestiges de ce mouvement, comme par exemple la Maison Horta à Saint-Gilles en Belgique. Paris regorge aussi de façades Art nouveau, et de nombreuses bouches de métros sont encore celles d’Hector Guimard.
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