Agnodice : femme et gynécologue en Grèce Antique

Agnodice : femme et gynécologue en Grèce Antique

Il y a des femmes qui ont changé l’Histoire et Agnodice est l’une d’entre elles, au même titre que Marie Curie ou Louise Michel. Elle est en effet devenue la meilleure femme gynécologue de la Grèce Antique, à une époque où les femmes n’avaient pas le droit d’être médecin ou sage-femme… 

Agnodice n’hésite pas à se travestir

Agnodice nait dans une famille de la haute société athénienne autour de 300 av. J.C et s’intéresse dès son plus jeune âge à la science. Pendant son enfance, elle voit de nombreuses femmes de sa famille et de son entourage mourir ou souffrir en couches. En effet, elles préféraient se débrouiller entre elles plutôt que de faire appel à un médecin homme… Or, dans l’Antiquité à Athènes, les femmes et les esclaves n’ont pas le droit d’être médecins.

En effet, les Athéniens soupçonnaient les femmes médecins de pratiquer des avortements et leur interdisaient donc cette pratique. Révoltée par cette situation et voulant aider les femmes, Agnodice se rend en Egypte, sous un faux prétexte, pour y étudier la médecine. A Alexandrie, elle se fait passer pour un homme, allant même jusqu’à se couper les cheveux pour pouvoir suivre l’enseignement du célèbre médecin Hérophile. Etudiante brillante, elle obtient la première place à l’examen. Elle s’intéresse avant tout à la santé des femmes et choisit donc de se spécialiser en gynécologie.

La gynécologue n°1 d’Athènes

De retour à Athènes, elle se voit dans l’obligation de continuer à se déguiser un homme pour pouvoir exercer sa profession de médecin. Ses débuts sont difficiles : elle a du mal à obtenir la confiance de ses patientes. Mais après avoir sauvé la vie d’une femme, qui parle d’elle à ses amies, elle gagne leur confiance et en notoriété. Elle a particulièrement la côte auprès des femmes de la noblesse et finit même par devenir la (ou plutôt « le ») gynécologue la plus célèbre d’Athènes.

Procès et impact sur la société athénienne

Agacés et jaloux de son succès, les autres médecins vont jusqu’à accuser Agnodice d’abuser de ses patientes mariées. Ces accusations vont jusqu’au procès et elle est jugée par un tribunal d’hommes et de médecins. Elle n’a donc pas d’autre choix que de révéler sa féminité pour prouver son innocence. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on la représente souvent en train de se déshabiller.

Les hommes, très en colère et humiliés d’avoir été dupés, la condamnent à mort pour pratique illégale de la médecine. Ses patientes dénoncent cette décision et prennent sa défense, lui sauvant ainsi la vie.

En effet, sous la pression de la foule, l’assemblée finit par acquitter et libérer Agnodice. Elle put même continuer d’exercer son travail en tant que femme. L’année suivante, on modifia la loi athénienne pour autoriser les femmes à pratiquer la médecine.

Agnodice n’avait que faire des limites qu’on lui imposait. Elle prônait une médecine pour les femmes et par les femmes alors que c’était à l’époque un domaine totalement contrôlé par les hommes. Sa vie et ses actions ont fait évoluer la législation athénienne concernant les personnes ayant le droit d’exercer la médecine. Agnodice était ainsi une véritable féministe avant l’heure, une femme qui changea la société de l’époque en profondeur !

 

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