On connaît tous l’Acropole à Athènes et son fameux Parthénon, visités par des millions de touristes chaque année. Ce sont sûrement certaines des ruines les plus célèbres au monde. Mais alors, comment l’Acropole a-t-elle été détruite ? Catastrophe naturelle ou intervention humaine ? On répond aujourd’hui à ces questions. Petit retour dans la Grèce du XVIIe siècle, avec les Vénitiens et les Turcs.
La construction et la vie du Parthénon sur l’Acropole
Le Parthénon fut construit à l’initiative de Périclès, un homme d’Etat athénien, entre 447 et 432 avant notre ère. Selon les sources, plus de 1 000 ouvriers travaillèrent à son édification, qui nécessita 22 000 tonnes de marbre. À l’origine, on décora l’intérieur et l’extérieur avec des statues et de la peinture.
Dès sa construction dans l’Antiquité, on utilisa le bâtiment comme un temple en l’honneur d’Athéna. En effet, la déesse grecque faisait l’objet du culte principal sur l’Acropole, notamment pendant les Panathénées, des festivités religieuses célébrées annuellement en son honneur. Toutefois, au Moyen Âge, la chrétienté gagna du terrain en Europe. Vers le Xe siècle, on convertit donc le Parthénon en église dédiée à la Vierge Marie. Cela dura jusqu’en 1456, lorsque les Ottomans conquirent Athènes. Ils transformèrent alors le Parthénon en mosquée.
Bien que les fonctions du lieu aient évolué, le Parthénon d’Athènes réussit à survivre au temps et aux catastrophes naturelles pendant de nombreux siècles. Mais les hommes finirent par le mutiler, le détruire et le dépouiller de ses restes à partir du XVIIe siècle.
26 septembre 1687 : l’explosion du Parthénon
Au XVIIe siècle, deux puissances se livrèrent bataille en Europe. La République de Venise mena une guerre contre l’Empire Ottoman de 1684 à 1699 lors de la Guerre de Morée, ou sixième guerre turco-vénitienne.
En 1687, après avoir reconquis quelques îles et toute la Grèce, les Vénitiens attaquèrent Athènes afin de chasser les Turcs. Ces derniers y avaient élu domicile depuis deux siècles. Face à l’ardeur des assaillants italiens, les Ottomans se réfugièrent dans l’Acropole, la meilleure forteresse des environs, remplie de temples et de sanctuaires, située sur une colline aplanie qui domine la ville. Le commandant vénitien Francesco Morosini, qui dirigeait les opérations, organisa un siège devant l’Acropole où s’était installée l’armée turque. Les bâtiments de l’Acropole devinrent inévitablement les victimes collatérales de l’escalade des tensions et des violences entre les deux armées.
En effet, les Ottomans utilisèrent les bâtiments auxquels ils avaient accès à leur avantage. Ils démontèrent par exemple le temple d’Athéna Nikè en partie pour renforcer leur défense, les fortifications. Ils choisirent d’utiliser le Parthénon, cette merveille de l’Antiquité, pour entreposer leur réserve de poudre. Ce fut bien sûr une très mauvaise idée. En effet, les Vénitiens bombardèrent les Turcs et, le 26 septembre, un projectile de mortier toucha la poudrière qui explosa.
Résultat de cette attaque, le toit et les murs du Parthénon furent pulvérisés et une vingtaine de colonnes s’effondrèrent. Ce bâtiment, qui avait traversé les siècles sans bouger, partit ainsi en fumée d’un coup et il ne resta qu’un lointain squelette de ce qu’était ce joyau du Ve siècle avant J.-C.
Le pillage après la guerre
Les Turcs finirent par se rendre et les Vénitiens gagnèrent cette bataille. Ces derniers ne mentionnèrent même pas la destruction du Parthénon à Venise lors de leur rapport. Ils reprirent vite la ville, mais ne la gardèrent pas. Leur objectif ayant été de gagner la bataille et non de garder Athènes, ils repartirent dès 1688, en emportant quelques restes de l’Acropole.
Une fois les Italiens partis, les Ottomans se réinstallèrent à Athènes et sur l’Acropole. Ils réutilisèrent les débris du Parthénon pour la reconstruction des maisons et des défenses de la ville.
Dans les décennies qui suivirent, de nombreux voyageurs occidentaux se servirent librement dans les ruines de l’Acropole. Dans les années 1820, les grandes puissances européennes aidèrent les Grecs pendant leur guerre d’indépendance face à l’Empire Ottoman. Elles s’accaparèrent ensuite certains morceaux de l’Acropole, lors d’achats, plus ou moins forcés.
C’est ainsi que nos musées s’enrichirent et qu’on y retrouve aujourd’hui des artefacts de l’Acropole datant de l’Antiquité grecque, comme les frises du Parthénon au British Museum de Londres.
Finalement, le Parthénon n’avait que très peu changé entre sa construction par Périclès et l’arrivée des Vénitiens au XVIIe siècle. Mais les violences et les conflits humains, couplés à l’avidité des hommes, auront eu raison de lui. C’est pourquoi il ne reste aujourd’hui que des ruines du Parthénon et des autres temples sur l’Acropole à Athènes. Après la Grèce, direction l’Italie pour découvrir d’autres ruines célèbres, celles du Colisée.
Sources :
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