On a tous déjà entendu parler d’Orphée et du mythe de la descente aux enfers de sa femme Eurydice. Aujourd’hui, on vous propose de revenir sur l’histoire de ce héros de la mythologie grecque.
Qui est Orphée ?
Héros de la mythologie grecque, Orphée est le fils de Thrace Œagre et de la muse Calliope. On le présente généralement comme un poète, capable de charmer les animaux sauvages ainsi que les êtres inanimés avec sa lyre. Celle-ci lui a été offerte par Apollon lui-même, et Orphée rajouta deux cordes à son instrument à sept cordes, en hommage aux neuf Muses. Pour Aristote, Orphée n’était pas un poète, et les hymnes orphiques auraient été composés par Cercops. On considère aussi le héros comme un prophète, puisqu’il a inspiré l’Orphisme.
Selon les mythes, il prit part à l’expédition des Argonautes. Il était en fait le « chef de nages », et son chant donnait la cadence aux coups de rames de ses compagnons de voyage. De plus, il parvint à détourner les Sirènes grâce à sa voix merveilleuse, que les Grecs comparaient d’ailleurs à du miel. À son retour, notre héros épouse la dryade Eurydice. Malheureusement, un serpent mord la jeune femme au mollet le jour même de leur mariage…
Le mythe d’Orphée
Eurydice succombe à ses blessures, et descend alors aux Enfers. Orphée, dévasté par la perte de son épouse, décide de se rendre au royaume des Enfers. Il endort le chien à trois têtes Cerbère grâce à sa musique enchanteresse, afin d’approcher le dieu Hadès et sa femme Perséphone. Encore une fois, sa musique permet de faire fléchir le dieu, qui lui autorise à repartir avec Eurydice. Seulement, il y a une condition : elle doit le suivre jusqu’au monde des vivants sans parler, et il ne doit pas se retourner.
Alors qu’ils sont presque sorties des Enfers, Orphée n’entend plus les pas de son épouse. Par peur de la perdre une nouvelle fois, il se retourne pour s’assurer de sa présence. La condition d’Hadès n’ayant pas été respectée, Eurydice disparaît, et le poète la perdit à jamais.
Une autre version met en cause l’impatience d’Orphée. En effet, il ne se serait pas retourné car il avait peur qu’elle ne soit plus là, mais parce qu’il était impatient de la voir. Les deux versions apparaissent dans les Métamorphoses d’Ovide :
« Ils n’étaient plus éloignés, la limite franchie, de fouler la surface de la terre ; Orphée, tremblant qu’Eurydice ne disparût et avide de la contempler, tourna, entraîné par l’amour, les yeux vers elle ; aussitôt elle recula, et la malheureuse, tendant les bras, s’efforçant d’être retenue par lui, de le retenir, ne saisit que l’air inconsistant. »
La mort du poète
Il existe beaucoup de versions de la mort du poète. Selon Strabon, il serait mort en raison d’un soulèvement populaire. Pour Pausanias, Zeus l’aurait foudroyé. La version la plus connue reste celle où les Bacchantes ou Ménades le déchiquetèrent et jetèrent sa tête dans l’Hèbre. Les Muses récupérèrent les parties du corps du défunt et l’enterrèrent au pied du mont Olympe en Thessalie. Elles donnèrent ensuite sa lyre à Zeus, qui créa la constellation de la lyre en son honneur.
Véritable symbole du pouvoir ensorcelant de la poésie et du chant, Orphée a inspiré de nombreux poètes. Jean Cocteau lui a en outre dédié deux films : Orphée et Le Testament d’Orphée, sortis respectivement en 1950 et 1960. Apollinaire a également écrit un poème nommé Orphée en 1911.
3 Replies to “Le mythe d’Orphée : la descente aux enfers d’Eurydice”