« La République n’a jamais cessé d’être ! Vichy fut toujours et demeure nul et non avenu. »
Tels sont les mots prononcés par le Général de Gaulle lors de son discours à l’Hotel de Ville. La capitale fut, depuis la mise en place du gouvernement de Vichy, aux mains des nazis. Jusqu’au 25 août 1944, où l’on assista à sa libération. Penchons-nous sur cet événement qui fut célébré au-delà des frontières.
Les prémices d’une bataille
Dès le 3 juin 1944, le gouvernement provisoire de la République Française fut proclamé en Algérie Française. Le 6 juin, c’est le « D-Day », le débarquement en Normandie, qui laissa place aux G.I américains sous Eisenhower. Ils orchestreront diverses opérations d’annexions.
En juillet 1944, on sent que la foule des résistants parisiens à du mal à contenir sa vision anti-allemands. Ils n’hésitent pas à organiser, dès le 14 juillet, une manifestation anti-Vichy qui regroupera près de 100.000 personnes dans les rues parisiennes. Le 25 juillet, c’est l’opération Cobra qui est mise en place. Son but est alors d’attaquer les troupes allemandes situées au sud de la Manche et d’ouvrir la Bretagne et la région de Paris aux résistants.
L’action de la résistance de la première heure
L’avant libération
La libération commence une dizaine de jours plus tôt, avec la grève des cheminots du 10 août 1944. C’est sous la division de 16 000 hommes du Général Leclerc que Paris connut sa résurrection. Le 19 août, le Général Henri Rol-Tanguy décida de mener le combat. ce qui fut jugé trop prématuré par les gaullistes.
Le 22 août, après de longues négociations avec le Général De Gaulle, Eisenhower ordonna la lancée de la 4e division d’infanterie américaine et de la 2e division blindée française sur Paris. Ce qui n’enchanta pas Leclerc, qui eut peur de se faire devancer par les américains. Après tout, cela faisait un an qu’il attendait ça. Son armée va réussir à atteindre Rambouillet le 23 août au soir, sans croiser aucune résistance. Celui-ci met en place une tactique qui est la suivante : il décide d’annexer la partie sud de la ville en priorité, jusqu’à porter son effort à l’Ouest.
Le jour-J
Il lança ainsi ses chars à l’assaut de Paris, en direction de la place de la Concorde. Il atteint l’hôtel de ville le soir même et s’ensuivit le lendemain une bataille sanglante contre les Allemands, qui empêcha l’armée résistante d’atteindre les points les plus stratégiques. Malgré ce désagrément provoqué par l’armée du commandant Choltitz, la deuxième division blindée domina le champ de bataille.
Les résistants de la ville, pris par une euphorie luisante, s’invitèrent dans les rues. Ils multiplièrent les prises de lieux symboliques comme l’Arc de Triomphe. D’ailleurs, les Allemands comprirent que la guerre était perdue d’avance et refusèrent de répondre aux ordres d’Adolf Hitler. C’est durant ce même jour que leur commandant allemand se rendit et signa la capitulation.
Le Gaullisme triomphant
Le général de Gaulle, s’invita le soir du 25 août et prononça son fameux discours à l’Hôtel de Ville déclarant :
« Paris, Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé, mais Paris libéré ! Libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l’appui et le concours de la France tout entière : c’est-à-dire de la France qui se bat. C’est-à-dire de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle. »
Le 26 août, il descendit les Champs-Elysées avec les acteurs principaux de cette victoire. Il en profita pour rallumer la flamme du soldat inconnu. Ce qui fut le début de la fondation d’un mythe Français de Vichy « nul et non avenu ». Un moyen de réunir les Français dans la création d’un nouvel Etat légitime qu’ils attendaient depuis 4 ans !
La vieille, De Gaulle avait déjà pris place dans le Ministère de la Guerre et développa une nouvelle administration. Lorsqu’on lui demanda de proclamer une nouvelle République, il refusa parce que pour lui, elle n’avait pas cessé d’être. Ce jour glorieux n’empêcha les pas allemands de tirer quelques coups de feu du côté de Notre-Dame. Malgré la joie, le bilan humain fut lourd. C’est près de 2800 civils Français qui perdirent la vie. Ainsi que 130 hommes de la division armée. Du côté allemand, ce sont 3200 personnes qui moururent et 12800 qui furent faits prisonniers.
A certains égards, la libération de Paris fut un événement parmi tant d’autres de la libération de la France. Mais cela fut si fort politiquement, que cette libération amena ensuite à la destruction totale du Régime de Vichy, pour recréer une République légitime…
A lire également : Connaissez-vous vraiment l’histoire du Prix Nobel ?
31 Replies to “La libération de Paris : le tournant de la Seconde Guerre Mondiale”