Seconde Guerre mondiale : de œuvres d’art volées par les nazis restituées à Audierne

Seconde Guerre mondiale : de œuvres d'art volées par les nazis restituées à Audierne

En octobre 2022, nous apprenions la restitution de deux œuvres d’art volées par les nazis lors de la Seconde Guerre mondiale en France, dans la commune d’Audierne. Il s’agissait de toiles du peintre Breton Lionel Floch. Les Allemands les avaient subtilisé lors de l’Occupation.

C’est seulement en avril 2023 que celles-ci ont pu retrouver leurs héritiers, enfin identifiés. Cultea vous emmène donc découvrir cette actualité historique et culturelle, non sans rappeler qu’encore aujourd’hui, ce crime contre l’humanité résonne dans notre vie de tous les jours.

Des recherches menées par l’État Français pour retrouver des œuvres d’art

A Audierne, dans le Finistère, se trouve une villa réquisitionnée par des Allemands durant la Seconde Guerre Mondiale, entre 1940 et 1941. Cette villa, c’était celle de René et Marthe Jouen. C’est là que se trouvaient (au moins) deux toiles du peintre Lionel Floch. En effet, 1944, le couple réalise l’absence de certains de leurs biens, dont ces œuvres auxquelles il tenait. Une plainte est alors déposée, jusque-là, sans suite. Par conséquent, il y a quelques années, l’État Français a souhaité éclaircir le mystère autour de cette disparition. L’Ambassade de France à Berlin, avec la Commission d’Indemnisation des Victimes de Spoliation (CIVS ouvre alors une enquête.

Quelles sont ces deux œuvres d’art, volées durant la Seconde Guerre mondiale ? 

Voici les deux toiles dont il est question :

Seconde Guerre mondiale : de œuvres d'art volées par les nazis restituées à Audierne
Vue de la côte Sud de la baie de Douarnenez – Lionel Floch (non-datée)
Scène de marché à Guarda - Lionel Floch (non-daté), volé par les nazis
Scène de marché à Guarda – Lionel Floch (non-datée)

Lionel Floch, l’artiste à l’origine de ces toiles, est né à Quimper en 1895. Il fut peintre, dessinateur et graveur. Dès 1920, il commence à exposer ses œuvres, essentiellement en Bretagne. Au fil des années, il côtoie de nombreux peintres et personnes influentes de l’époque.

C’est par le biais de ses rencontres qu’il voyage en Afrique du Nord ainsi que dans la Péninsule Ibérique. Ses voyages impacteront le reste de son art. De fait, les paysages, couleurs et ambiances découvertes en ces lieux inspireront plusieurs de ses œuvres ultérieures. Sa peinture se rapporte à l’art figuratif, vulgairement opposée à l’art abstrait. Le cœur de ce style artistique c’est la réalité visuelle. Les œuvres sont des miroirs du visible à l’œil nu.

La restitution des oeuvres d’art à la famille Jouen

Le 19 septembre 2022, les œuvres spoliées ont tout d’abord été remises à la mairie d’Audierne, faute de mieux, en attendant de connaître ses héritiers. Ce sont les descendants du soldat de la Wehrmacht (Max Müller) ayant volé les toiles, qui les ont retrouvées par hasard dans un grenier. Ils ont dès lors souhaité remettre ces œuvres à leurs propriétaires légitimes.

Petra Hoffmann, à l’origine de cette découverte était d’ailleurs présente en visioconférence le jour de la restitution des toiles à la mairie. En outre, c’est elle-même qui avait contacté l’Ambassade de France à Berlin pour entamer une enquête afin de retrouver les ayants droit. Les recherches françaises avaient alors commencé.

C’est seulement le 1er avril 2023 que les héritiers de la famille Jouen ont pu percevoir leur dû. Contactée en amont par le bureau du Premier Ministre, Béatrice Jouen, petite-fille du couple volé, pensait qu’il s’agissait d’une blague. Néanmoins, force est de constater que cette histoire insolite est bel et bien réelle puisque la famille descendante a pu finalement se partager les toiles restituées.

Au total, plus de 100 000 œuvres d’art ont été volées en France sous l’occupation nazie. Seulement un peu plus de la moitié aurait été restituées à l’heure actuelle. Durant la Seconde Guerre Mondiale, l’EER (Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg), l’un des services du régime politique en vigueur, avait pour rôle d’expatrier ou de détruire les œuvres d’art des pays occupés. Les principales cibles de cette organisation étaient les Juifs et les franc-maçons, mais pas que… Beaucoup étaient alors stockées au musée Parisien du Jeu de Paume, à l’époque sous l’autorité de la milice des occupants allemands.

L’histoire des toiles de Lionel Floch et de la famille Jouen fait écho à toutes ces œuvres destituées de leurs ayants droits. Cette restitution est un joli symbole de la réconciliation franco-allemande et une belle leçon d’humanité. De quoi mettre du baume au cœur aux friands d’arts et d’histoire…

 

Sources :

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