Quelle est donc l’origine du poisson d’avril ?

Qui n’a pas déjà eu un poisson accroché dans le dos le 1er avril ? Symbole de la malice française, le 1er avril est placé sous le signe du poisson. Mais d’où ce fameux poisson a-t-il été pêché ? Et d’ailleurs pourquoi un « poisson » ? Cultea vous propose de revenir sur les origines de ce drôle de jour.

Les enfants adorent cette journée. Les adultes aussi d’ailleurs ! Le 1er avril est bien la journée préférée des blagueurs. Voilà pour eux une occasion rêvée d’accrocher des poissons dans le dos, de faire des canulars navrants ou des plaisanteries (plus ou moins drôles).

Pour commencer, il faut savoir que le poisson est un symbole dans nos iconographies depuis des millénaires. Dans l’Égypte ancienne et en Grèce antique, « le poisson était un signe de vie et de fertilité », selon l’Académie française. L’animal devient pour les premiers chrétiens un « symbole sacré, souvent associé à la figure du Christ. »

En ce qui concerne la formule du « poisson d’avril », elle remonterait au XVe siècle, en 1466. Le « poisson d’avril » est alors un « entremetteur, intermédiaire ». Dans le thesaurus, on peut également lire que ce « jeune garçon chargé de porter les lettres d’amour de son maître ».

En 1691, soit deux siècles plus tard, la locution désigne une « tromperie, (une) mystification traditionnelle du 1er avril ». Ainsi, son sens se rapproche peu à peu de celui que nous lui connaissons aujourd’hui. Au XVIIIe siècle, « donner un poisson à quelqu’un » signifie « faire accroire à quelqu’un le premier jour d’avril une fausse nouvelle, ou l’obliger à faire quelque démarche inutile pour avoir lieu de se moquer de lui ».

Mais pourquoi a-t-on choisi le 1er avril pour faire (ou subir) ces plaisanteries ? Si les origines de ce jour ne sont pas attestées de façon certaine, il existe plusieurs hypothèses. Pour envisager la première, il nous faut faire un petit voyage dans le temps. Avant 1564, quand on célébrait encore le premier jour de l’année le 1er avril.

L’usage était alors de s’échanger des présents pour célébrer le nouvel an : les fameuses « étrennes ». Cette tradition se serait perpétuée, en dépit de l’Édit de Roussillon établi par le roi Charles IX en 1564, qui fixe (sans que nous soyons en possession de preuves définitives) le premier jour de l’année au 1er janvier.

Il existe également une autre hypothèse. Avril est le mois de l’ouverture de la pêche. Période de prédilection pour les pêcheurs aguerris, elle aurait donné naissance à notre échange de poissons.

Enfin, la dernière hypothèse possible quant à l’origine de cette formule est que le mois d‘avril signe la fin du Carême, période de jeûne pour les chrétiens. Pendant quarante jours et jusqu’à Pâques, les fidèles privilégient le poisson, en tant que « nourriture maigre ».

Si nous ne sommes pas sûrs de l’authenticité de ces explications, une évidence subsiste : au pays de Molière, Corneille et Rabelais, la plaisanterie est la reine du 1er avril. Et vous alors, vous l’avez accroché votre poisson au dos de quelqu’un ? À moins que ce ne soit sur votre dos qu’il est collé… Vérifiez pour voir !