Elle a sauvé un millier de juifs de la barbarie nazie en établissant une liste détaillée pour son employeur, Oskar Schindler. Ses actions ont inspiré Steven Spielberg, qui a produit l’un des films les plus touchants du siècle dernier. Mimi Reinhardt s’est éteinte à l’âge de 107 ans, le 8 avril 2022, en Israël.
Une prise de conscience pour Schindler
Née le 15 janvier 1915 à Vienne, Mimi Reinhardt est engagée par Oskar Schindler à 19 ans. Elle doit occuper le poste de secrétaire. Son rôle consiste à rédiger la liste des employés qui occupent l’usine.
Pendant la guerre, Mimi Reinhardt continue de travailler pour Oskar Schindler. Ce dernier n’a d’ailleurs pas toujours été du côté des juifs. Au contraire, entre 1936 et 1939, il collabore avec les forces allemandes. Et il fait fortune en établissant une usine spécialisée dans la fabrication de batteries de cuisine en émail. Cette usine se situait à proximité du camp de concentration de Plaszow. De plus, Oskar Schindler a engagé des juifs pour travailler à son compte, tous issus du camp de concentration. Pour Oscar, ces derniers coûtaient moins chers à la rémunération que les Polonais, selon le régime nazi d’occupation.
Mais peu à peu, Oscar Schindler prend conscience de l’horreur que vit la communauté juive. Il décide donc de changer de camp et de les aider. Et c’est à ce moment précis qu’entre en scène Mimi Reinhardt. Oscar demande davantage de main-d’œuvre juive, qu’il va obtenir. Mais au lieu de les exploiter à ses fins, il envoie les juifs dans une usine d’armement, située à Brünnlitz. Mimi, quant à elle, note les noms des employés sur une liste.
Cette liste permet alors d’avoir une preuve de l’action de Schindler, mais également de montrer son dévolu pour sauver le millier de juifs, condamnés à une mort certaine.
Des souvenirs trop douloureux pour Mimi Reinhardt
Lorsque la guerre prit fin, Mimi Reinhardt déménagea à New York. Ce n’est qu’en 2007 qu’elle décide de partir en Israël, pour rejoindre son fils unique. Au moins, là-bas, Mimi Reinhardt se sentait chez elle.
Mais avant de partir, Mimi a longtemps vécu sur le sol américain. Et en 1993, Steven Spielberg lui demande d’assister à la première de son film qui retrace les actions de Schindler : La liste de Schindler. Mimi accepte, mais se résigne avant le lancement du film. Elle expliquera plus tard, qu’elle ne pouvait pas regarder ce film l’esprit tranquille. Pas avec tout ce qu’elle avait vécu et risqué au cours de ses années dans la résistance :
« J’ai été invitée à la première du film à New York. Mais j’ai dû sortir avant la projection, c’était trop dur pour moi. »
Une fois établie en Israël, au sein d’une maison de retraite à Herzliya, Mimi Reinhardt a eu le droit à une fin de vie paisible. Selon Gideon Markowicz, un photographe israélien, cette dernière occupait ses journées en participant aux activités de la maison de retraite, en allant sur Internet et en s’intéressant à la bourse. Elle était même championne de bridge.
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