L’histoire du courrier électronique : l’e-mail

L’e-mail, une invention proche des 60 ans, encore omniprésente dans nos vies quotidiennes. En 2011, on comptait déjà plus de 3,1 milliards de comptes actifs dans le monde. Pendant la pandémie de COVID-19, son usage a explosé dans les secteurs professionnels et scolaires. Petit retour sur l’évolution de l’e-mail, de ses débuts jusqu’à aujourd’hui.

L’histoire de l’e-mail commence en 1965, au Massachusetts Institute of Technology (MIT), avec un programme appelé Mailbox. Ce dernier permettait aux utilisateurs de laisser des messages sur un même ordinateur pour qu’un autre utilisateur puisse les lire.

En 1971, l’ingénieur Ray Tomlinson, qui travaillait sur le réseau expérimental ARPANET (l’ancêtre d’Internet), met en place la première messagerie interconnectée. Il choisit alors le symbole @ pour séparer le nom d’utilisateur du nom de la machine. Ce signe a été inventé bien avant. En effet il vient de la préposition latine ad (« vers », « chez »), et fut plus tard utilisé par les commerçants européens comme unité de poids (arroba), puis comme symbole de prix (at).

L’e-mail se démocratise

En 1982, le mot « e-mail » est utilisé pour la première fois. La même année, le protocole SMTP (Simple Mail Transfer Protocol) est créé : il permet d’envoyer des courriers électroniques d’un ordinateur à un autre via un serveur. Désormais standardisé, l’e-mail s’apprête à quitter les laboratoires pour se démocratiser auprès du grand public.

En 1988, l’ingénieur Steve Dorner développe Eudora, une des premières applications d’e-mail avec interface graphique pour la gestion des courriers. En parallèle, Microsoft lance Microsoft Mail pour Mac.

1989 CompuServe, fournisseur de services en ligne américain, est la première société à fournir un accès (limité) à Internet et à offrir un service de messagerie à ses abonnés. Suite à cela, les acteurs se multiplient : Hotmail naît en 1996, rapidement racheté par Microsoft, tandis que Yahoo! édite RocketMail, un des tout premiers webmails gratuits. En 1997, Microsoft lance Outlook 97, qui devient rapidement un standard dans les entreprises et les foyers.

À la même époque, les formats HTML apparaissent dans les e-mails et permettent d’intégrer de polices variées, des images, des couleurs ou encore des liens cliquables. De ce fait, le mail ne reste pas qu’un simple texte brut mais devient un véritable support de communication visuelle.

Peu de temps après, la généralisation de l’accès à l’e-mail engendre des usages détournés, notamment les spams et les tentatives de phishing, qui commencent à polluer les boîtes de réception et rendre l’utilisation éprouvante. Microsoft réagit et commercialise Exchange Server 200 (Outlook 2003) qui inclut un dossier « courriers indésirables ».

Un an après, en 2004, Google annonce le lancement de sa messagerie gratuite Gmail. Une messagerie gratuite dotée d’un filtre antispam très puissant. Grâce à son interface claire, son moteur de recherche intégré et sa capacité de stockage, Gmail révolutionne le secteur. Les boîtes e-mail deviennent plus intelligentes, avec des fonctions de tri automatique et d’organisation plus poussées.

De plus, avec l’arrivée du smartphone, l’e-mail s’adapte au format mobile et devient un outil permanent, consulté à tout moment de la journée.

Cette effervescence s’accompagne aussi de grosses polémiques. En 2015, la presse prend connaissance de l’affaire des courriels d’Hillary Clinton, qui devient l’une des plus grandes controverses de l’histoire de l’e-mail. La question de la confidentialité devient centrale. En réponse à ces préoccupations, l’Union européenne met en place le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) en 2018. Ce règlement impose un cadre strict à l’usage des données personnelles, notamment dans le marketing par e-mail.

En 2011, on comptait déjà 3,1 milliards d’adresses mail dans le monde. L’e-mail a continué d’évoluer et de se perfectionner, mais cette popularité s’accompagne de nouveaux défis. En 2020, la pandémie de COVID-19 a fait exploser les cyberattaques par e-mail, avec une hausse de 667 %. L’e-mail, qui servait surtout à communiquer, est devenu un espace important, mais aussi risqué.

L’e-mail reste encore aujourd’hui au centre de nos échanges et du réseau numérique, même si la jeune génération préfère utiliser les messages instantanés. Mais l’e-mail évolue et reste une technologie vivante, toujours en train de se réinventer.

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