« Star Wars Outlaws » réussit son décollage vers les étoiles ! [TEST]

"Star Wars Outlaws" réussit son décollage vers les étoiles ! [TEST]

Il y a longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine… Nul n’aurait pu prévoir le succès planétaire d’une franchise de science-fiction hollywoodienne. Traversant les âges, Star Wars est devenue un véritable phénomène et une référence incontournable de la pop-culture. On ne compte plus les médias dans lesquels son univers s’est étendu. Roman, film, série sur Disney+ mais également jeu vidéo. La sortie d’un jeu est donc toujours un évènement et les fans attendaient impatiemment Star Wars Outlaws

L’heure du verdict pour Star Wars Outlaws est donc venu ! Cette première adaptation de la saga de George Lucas en monde ouvert était très ambitieuse. Le jeu fut développé par le studio Massive Entertainment (The Division, Avatar Frontiers of Pandora) mais largement épaulé par les différents locaux d’Ubisoft à travers le monde dont Shanghai, Bucarest, Milan ou Montpellier, l’équipe suédoise avait tout le soutien nécessaire pour ne pas devenir la risée des fans. C’est donc une bonne nouvelle que ce Star Wars Outlaws trouve largement sa place parmi les meilleurs produits de la licence.

Nota Bene : Nous avons testé le jeu sur PS5 avec l’accès anticipé disponible. En termes d’accessibilité, le jeu propose de personnaliser sa difficulté selon des paramètres précis. Une brillante idée que l’on avait déjà aperçu dans Prince of Persia The Lost Crown.

Kay Vess rêve d’une vie meilleure. Vivant dans un grenier au-dessus d’un bar miteux de la planète Canto Bight, la jeune vaurienne accumule les mauvais boulots pour combler ses dettes qui n’en finissent plus. Par un concours de circonstances, elle se retrouve confrontée à Sliro, patron d’un des cartels les plus puissants de toute la galaxie. Malgré le fait qu’elle réussisse à lui échapper au péril de sa vie, la jeune femme est donc désormais recherchée et la cible d’une prime.

Pour espérer gagner la liberté qu’elle désire tant, elle n’aura d’autres choix que d’élaborer des associations avec les pires crapules, tout en évitant la dictature de l’Empire Galactique. Heureusement, elle pourra compter sur des amitiés soudaines et son adorable petit compagnon poilus nommés Nix.

Dans Star Wars Outlaws, tous les voleurs ont un honneur !

Situé peu après les évènements de L’Empire contre-attaque, Star Wars Outlaws offre un tout nouveau de point de vue sur l’univers crée par George Lucas et repris aujourd’hui par Disney, qui en use le nom chaque année avec des projets plus ou moins crispants. Les Jedi étant moins demandés, place aux contrebandier, aux brigands et la criminalité. Un milieu qui ne laisse pas de place au manichéisme et qui ne garantit la survie que part ses puissants contacts.

Autant dire que la démarche de Star Wars Outlaws est très audacieuse. Après tout, l’univers de la franchise est si étendu que nous n’avons pas forcément besoin d’un énième Jedi confronté au côté obscur des Seigneurs Sith. Des milliers d’histoire sont encore possibles et celle de Kay Vess agit comme un vent de fraîcheur. Elle délivre aussi une très belle sensation de nostalgie, tant une œuvre ne s’était pas autant rapprochée depuis longtemps de l’ambiance de la toute première trilogie.

C’est un réel bonheur de s’éloigner du sempiternel conflit entre le Bien et le Mal pour se consacrer à des personnages comme vous et nous. Kay, c’est le joueur ou la joueuse mais c’est aussi une personne « normale » dans cette galaxie, nullement prédestinée à un destin aussi extraordinaire qu’Anakin Skywalker ou son fils.

Elle ne sera pas non plus une relecture féminine de Han Solo et ne sera pas une utilisatrice de la Force. Kay est une fabuleuse opportunité d’immersion dans laquelle on peut enfin se dire que tout le monde peut être le héros de l’histoire, et pas forcément l’accompagnateur d’un porteur de la Force. N’en déplaise à Rey et cette dernière trilogie rocambolesque made in Disney. Son aventure et ses mésaventures sont de vraies bonheurs à suivre, d’autant qu’elle sont finalement très humaines. Certes, on se repose sur une intrigue de braquage très classique mais d’une grande efficacité.

L’aventure marche rudement bien ! Enfin, si l’on excepte son grand méchant très caricatural et dont les monologues font penser qu’il a sûrement loupé le casting de la franchise Far Cry. Sacré Sliro, qui manque de séquences pour imposer son charisme. Heureusement la narration a d’autres atouts dans sa manche…

La célébrité : synonyme de « danger » chez les brigands !

Parce que la criminalité demande des ambitions, Ubisoft Massive a tenu à en faire preuve de solides en cataloguant cette dite aventure d’un monde ouvert crédible et agréable à explorer. Le jeu est composé de plusieurs planètes, ni trop grandes ni trop petites, qui contiennent ce qu’il faut de quêtes et défis pour ne pas se lasser. Néanmoins, il arrive qu’on se perde sur quelques points de repères, tant certaines structures de la carte ne paraissent pas claires. Il arrivera également qu’on abuse du voyage rapide pour ne pas accumuler les allers-retours.

Dans chaque zone d’une planète, on trouve des factions qui dirigent une certaine partie. Cela signifie mission secondaire, grosse castagne mais aussi des butins à ramasser. Cependant, il faudra faire attention à la réputation de ces groupes qui, au plus bas, pourront vraiment faire passer un sale quart d’heure à la pauvre Kay.

Le speeder sera notre moyen de locomotion dans Star Wars Outlaws.

Vous l’aurez compris, Star Wars Outlaws dispose de l’excellente idée, pourtant simple, d’un système de réputation pour chaque syndicat du Crime dont nous aurons le malheur de croiser la route. En travaillant pour eux, nous pourrons gagner le respect du chef et empocher récompenses, contrats bien juteux et des accès VIP… Il sera même possible d’obtenir des stocks inédits de marchands pas très honnêtes.

Il ne fait pas bon d’avoir une mauvaise réputation dans l’univers de Star Wars Outlaws. Mais il faut savoir saisir l’opportunité.

À l’inverse, semer le trouble ou se faire mal voir peut vite nous transformer en ennemi public du cartel. Si de prime abord, il conviendra d’être une gentille fille, on réalise subitement que certaines missions vont laisser un choix moral important qui pourront ravir ou trahir la confiance de deux cartels rivaux.

Si le choix ne change rien à l’intrigue, elle peut temporairement nous compliquer la tâche avant que l’on essaie de se racheter. Oui, on ne se fait pas que des amis dans Star Wars Outlaws et il suffit d’une déception à notre égard pour voir le risque de nos contacts se retourner contre nous. Prions de ne pas devenir l’ennemi de Jabba le Hutt, n’est-ce pas ?

Ce genre de choix peut très vite vous faire devenir l’ennemi de vos amis, et inversement… Star Wars Outlaws est un monde sans pitié !

Toutefois, c’est précisément dans ce genre de situation désastreuse que le jeu d’Ubisoft ne va pas au bout de son idée… Malgré des avis de recherches et notre tête mise à prix, on peut se balader presque partout en toute liberté, tant que ce n’est pas un territoire occupé par un Syndicat. C’est dommage tant on aurait adoré un moyen de se rendre anonyme ou changer d’identité. Cela dit, une situation pareille aurait sans doute pénalisé cette liberté ressentie par le monde ouvert. Dans un futur DLC du Season Pass, peut-être ?

Tous les pirates rêvent de liberté et de butins !

Pour en revenir à la structure, il est plaisant de voir que les planètes explorables dans l’ordre de notre envie sont très diversifiés et permettent de profiter d’une gestion des environnement très carte postale. On constate qu’Ubisoft apprend de ses erreurs en ne remplissant pas les différents mondes d’interaction partout jusqu’à la saturation. Ses petits objectifs annexes, il faudra les trouver soi-même par l’exploration ou avec une information à dénicher. Un beau prétexte pour constater que les décors grouillent de vie, favorisant intensément ce monde ouvert. De plus, l’ATH du jeu étant minimaliste, nous ne sommes plus envahis de texte en tout genres.

Certains endroits se contentent aussi de n’être seulement qu’un moyen de regarder la faune et la flore assez dense du jeu. Autant vous dire que nous avons très souvent déployé le « Mode Photo » lors des couchers de soleil sur Tatooine, la meilleure planète à nos yeux. En revanche Kimji ne semble exister que pour alimenter un point culminant de l’intrigue. Un peu dommage lorsque l’on ressent cet amour de l’Open World et que le travail des développeurs nous encourage vivement à remettre les quêtes principales à plus tard !

Comme le disait Anakin : « Je n’aime pas le sable. » Le Mode Photo vous prouvera le contraire !

Cette liberté apportée par Star Wars Outlaws est très grisante et s’accompagne d’un véritable émerveillement. Peut-être que le butin trouvé lors d’un détour n’est pas le meilleur, il peut sûrement améliorer le blaster ou se vendre à un prix d’or. Et puisque nous parlons d’améliorations, l’expérience est absente. Pour montée en puissance, notre héroïne aura besoin de matériaux à trouver et d’accomplir des quêtes d’experts qui nous prêteront main forte en nous attribuant de nouvelles capacités. Les fans seront ravis de cette exploration dense et gratifiante qui nous amuse pendant une bonne trentaine d’heures, nécessaires pour la complétion.

Infiltration, coups de feux et escalade : une vraie vie d’exploratrice !

Seulement voilà, la beauté du monde ouvert n’est pas semblable à celui des personnages dont les modélisations semblent parfois dénuées d’émotions. Les animations faciales sont rigides, Ubisoft nous avait habitués à bien mieux. Certes, celui de notre contrebandière est bien retranscrit, ce n’est pas vraiment le cas des PNJ et alliés (sauf Nix).

Puisque Star Wars Outlaws met en avant les tendances mafieuses et les organisations détestables, on se doute que les flingues et l’infiltration seront des points importants. Tout d’abord, lors des gunfights, Kay peut se mettre à l’abri sans vraiment proposer une option de couverture et utiliser plusieurs gadgets pour lutter contre un bestiaire redoutable, allant du sbire Pykes au droïde de combat, en passant par nos chers Stormtroopers (qui savent viser juste). Avec eux, on est sur d’être poursuivi par une bonne cinquantaine d’attaquants. Dommage qu’Ubisoft Massive semblait moins inspiré que sur The Division en matière de sensation de tirs.

Après l’intrusion d’une voleuse, ce Stormtrooper peut paisiblement profiter d’un repos bien mérité !

Malgré les attaques au corps-à-corps jouissives et le coup spécial digne d’un bullet-time de Red Dead Redemption (non, pas de Max Payne !), les échanges de tirs sont souvent peu flatteurs et nous donne l’impression de tirer avec un jouet en plastique. Plus d’impact aurait changé la donne et nous ne pourrons qu’attendre une arme améliorée pour corriger ce défaut. Malgré tout, les batailles spatiales sont bien plus maîtrisées et en mettent plein la vue, même si un peu confuses lors d’un surplus de danger.

On se tournera alors vers l’infiltration, qui nous oppose encore à une IA parfois omnisciente, parfois complètement aveugle… Peut-être le vrai point faible du jeu tant, de nombreuses séquences sont obligatoires, dans lesquelles la moindre alerte nous oblige à recommencer. On se rassure vite en se disant qu’une séquence de plate-forme et d’escalade digne de Uncharted ou Tomb Raider se pointe généralement après, qui sont parfaitement élaborées.

Les phases d’escalades sont les meilleurs passages du titre !

Cerise sur le gâteau : Kay ne se prend pas pour Atreus (sale môme !) et ne nous donne pas la réponse d’une énigme en moins de cinq secondes. Nous pouvons profiter tranquillement pour notre plus grand plaisir.

Néanmoins, même si les gunfights et l’infiltration ne seront pas au goût de tout le monde, ils se révèlent surtout comme l’opportunité de révéler les talents du petit Nix qui se montrera très vite indispensable.

En utilisant le Mode Photo de Star Wars Outlaws, nous vous expliquons tout le concept de l’infiltration en une image. Nix fait diversion (à droite) pendant que Kay s’apprête à assommer le garde. Le corps à corps est bien plus plaisant que les gunfights.

Kay et Nix, c’est pour la vie !

En fait, le gameplay de Star Wars Outlaws prend une toute autre saveur grâce à Nix, l’adorable compagnon de Kay Vess. Agissant comme un véritable couteau suisse, il peut voler les ennemis, faire diversion, récupérer des armes et kit de soin sur le champ de bataille, mais surtout, il peut aveugler l’ennemi pour que nous puissions le mettre rapidement hors d’état de nuire. Nix nous a permis de reprendre l’avantage à de nombreux moments, surtout quand nous pouvons bénéficier d’un fusil d’assaut, d’un lance-grenade ou d’un sniper à munitions limitées. Il est également indestructible, donc pas besoin de se soucier de sa santé.

Mais Nix n’est pas seulement un prétexte d’équipement pour l’héroïne, c’est un véritable complice apportant des moments forts entre elle et lui. On n’attendait pas Star Wars Outlaws sur ce point, et cela les révèle encore plus attachants. L’adorable merqaal nous apporte beaucoup de douceurs dans ce monde brutal.

Nix, le meilleur argument de Star Wars Outlaws !

Enfin, le titre offre plusieurs instants de répit, comme une partie de Sabacc, une version galactique du blackjack qui nous confirme que tout empire criminel doit avoir son jeu de carte. La tricherie nous permettra de remplir nos poches vides.

Egalement, la présence des bornes d’arcades vintages, mais surtout des repas à partager avec notre boule de poils préférée, nous laissera savourer quelques heures supplémentaires. Ces petits moments de tendresse apportent aussi un petit quelque chose au gameplay, mais nous vous laisserons la surprise de le découvrir.

Le Sabacc est une bonne solution pour devenir riche dans Star Wars Outlaws, surtout quand personne ne surprend que l’on triche !

Une preuve d’amour envers les fans !

Ubisoft Massive montre un excellent savoir faire et offre une vraie lettre d’amour pour les fans de la célèbre saga de science-fiction. Chaque élément de Star Wars Outlaws semble toujours nous prouver que les développeurs sont eux aussi des fans et qu’ils sont parvenus à transmettre cette passion, qui se ressent dans chaque recoin de l’environnement. Pour exemple : la musique composée par Wilbur Roget II (Helldivers 2) est très fidèle à l’esprit de la saga, en plus d’être très prenante.

Les développeurs ont parfaitement réussi à nous faire aimer les deux partenaires !

Malheureusement, nous avons le regret de gâcher cette déclaration d’amour, mais il est important de préciser un détail gênant autour de ce Star Wars Outlaws. Oui, nous devons mentionner les problèmes techniques. Quand bien même notre expérience n’a jamais été gâchée, elle fut souvent sujette à des bugs particulièrement irritants.

Ce fut un festival : une cinématique qui ne se déclenche pas, des PNJ bloqués dans un mur, des ennemis qui disparaissent, plusieurs tirs à la tête pour vaincre un méchant increvable, des textures manquantes, des grenades qui n’explosent pas, des PNJ qui restent bloqués devant une alarme sans savoir quoi faire, une héroïne qui cligne beaucoup trop des yeux et un soldat de l’Empire qui nous poursuit longtemps… Rien n’est parfait dans cette galaxie lointaine, très lointaine. Mais tout est follement divertissant. Par contre, nous remercions ce bug soudain que nous avons eu sur Tatooine qui nous a permis de récupérer de l’argent en grande quantité. Le jeu à parfaitement raison, on trouve toujours une opportunité !

Nota Bene : Adepte de la photographie virtuelle, Star Wars Outlaws propose un réglage qui se doit dans rester dans les prochaines productions. En effet, il est dorénavant possible de choisir son objectif : allant du 30mm, 50mm, 75mm et 100mm. Une amélioration de la mise au point et de la profondeur de champ serait un bel atout pour gonfler encore plus le potentiel d’un mode de plus en plus exploité par les joueurs. Il suffira d’un peu pour nous faire lâcher le Photomode de Skull and Bones.

Si l’on trouve des problèmes techniques récurrents, Star Wars Outlaws propose l’une des œuvres les plus efficaces autour de cet univers démentiel. Particulièrement audacieux et bourré d’idées plus ou moins mises en valeur, le titre nous fait difficilement lâcher la manette jusqu’à la fin. Un cadeau admirable et épatant pour les passionnés, pas parfait, mais sincère. N’est ce pas ce qui compte ?

Bande-annonce Star Wars Outlaws :

Photographe et réalisateur indépendant. Certains de ses films ont obtenus une soixantaine de sélections en Festival à travers le monde. Rédacteur chez Cultea, ses écrits sur le Traumatisme abordé dans le jeu vidéo sont publiés sur le site !

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