Jeux vidéo : Ce début d’année 2024 empire la hausse des licenciements dans le secteur !

C’est un fait dramatique, le début d’année 2024 a déclenché un nombre aussi important de licenciements que l’année précédente.

Au cours des dernières années, les licenciements dans le milieu vidéoludique sont devenus fréquents. Si 2023 avait dépassé le record très inquiétant de plus de 10 000 suppressions d’emplois, l’année en cours semble déjà faire redouter le pire. Effectivement, ce premier trimestre a déjà franchi le cap des 8 000 mises à pied. D’ailleurs, le site Games Industry, qui suit de près l’actualité des entreprises en détresse depuis le début de la crise, confirme ce terrifiant constat.

Les exemples de licenciements au cours du trimestre sont légion. Tout d’abord, nous pouvons citer Electronic Arts, où 5 % du personnel se retrouve affecté, plus exactement environ 670 employés. Egalement, Sony supprime 900 postes en rapport avec ses entreprises issues du groupe Playstation Studio. De surcroit, nous notons la présence d’Insomniac Games, mais également de Naughty Dog. Enfin, ce mois de mars ajoute le nom de Media Molecule, développeur de Little Big Planet, qui subit actuellement d’importantes pertes. Dans un tout autre registre, mentionnons aussi des suppressions d’emplois pour le développement (interminable) de Star Citizen chez Cloud Imperium Games.

Next month live Curation support for Dreams will be coming to an end. However, we'll be releasing changes to DreamSurfing & DreamShaping that will continue to filter new creations through to regular players whilst creators reach their deserved audience. 💜

Read our blog here:… pic.twitter.com/np323gzliU

— Media Molecule (@mediamolecule) March 20, 2024

Les chiffres qui inquiètent et de nouvelles fermetures

Il faut souligner que le groupe Embracer a de nouveaux supprimé des postes. De même, la célèbre plateforme de diffusion en direct Twitch se sépare du tiers de ses équipes, l’équivalent de 500 employés. Sans compter que l’entreprise à l’origine du moteur Unity déclenche 1 800 licenciements.

Etant donné l’extrême concurrence, les problèmes de rentabilité et l’échec de financement, certaines entreprises n’exercent plus leurs activités. C’est le cas de Deviation Games ou Double Loop, qui ont mis la clé sous la porte. Plus triste encore est la disparition de London Studio, la plus expérimentale, innovante et audacieuse des entreprises partenaires avec Playstation. Créateur de The Getaway, de l’accessoire Eye Toy et de Singstar, la chute de l’entreprise est une conséquence engendrée par les investissements de la firme.

Nous avons répertorié plusieurs entreprises concernées en ce début d’année. Contre toute attente, elles sont très nombreuses et ciblent tous les aspects de l’industrie du jeu vidéo, des producteurs aux journalistes, en passant aussi par les indépendants.

Tous les licenciements de mars 2024

• IGN Creators Guild : Le média réputé autour de l’actualité jeu vidéo a été contraint de renvoyer trois personnes s’occupant de la branche Creators Guild.
• Data AI : L’entreprise a connu une chute des effectifs de 200 personnes.
• Velan Studios : Si la mise à pied est confirmée, le nombre est malheureusement inconnu.
• Something Wicked : Une grande partie du personnel, au total 12 salariés, a été débauchée. Le studio a notamment contribué sur Fallout et Starfield, apportant son aide à l’éditeur Bethesda.
• Deviation Games : Suite à un partenariat loupé avec Playstation et le départ d’un vétéran de Call of Duty, le studio a intégralement mis la clé sous la porte.
• Rooster Teeth : Connu pour la série Red Vs Blue et pour ses nombreuses controverses faisant déficit à l’entreprise, Warner Bros Discovery a remercié 150 personnes du studio.
• Torus Games : L’entreprise cesse toute activité jusqu’à un renouveau. Toute l’équipe n’est plus aux bureaux.
• Spearhead Games : Connu pour le jeu indépendant Omensight, le studio de développement a recouru au limogeage de tous les salariés.
• Radical Forge : Six travailleurs se retrouvent sans emploi au sein de ce studio réputé pour la conception du jeu vidéo Southfield.
• Wildlife Studios : Conceptrice de jeux pour mobile, l’entreprise révoque 133 postes.

Février 2024

• London Studio : A l’origine de divers accessoires pour Playstation, les joueurs aimaient les expérimentations des développeurs. Malheureusement, le studio ferme définitivement ses portes.
• Cloud Imperium : L’équipe en charge de Star Citizen a réduit l’effectif de son personnel. Le nombre est indéterminé.
• 505 Games : L’éditeur du remake de Brothers : A Tale of Two Sons a fermé ses bureaux en Allemagne, en Espagne et en France. Cette cessation d’activité met en danger 30 % de l’effectif de l’entreprise.
• Electronic Arts : Connu pour ses jeux de sport et ses adaptations de Star Wars, les suppressions d’emplois s’élèveraient à environ 670 personnes.
• Deck Nine : A l’origine de Life is Strange : True Colors, les locaux se sont séparés de 30 travailleurs.
• Supermassive Games : Les créateurs d’Until Dawn et The Dark Pictures ont réduit leurs effectifs de 90 personnes. Les fondateurs de Supermassive ont démissionné.
• Gameloft : Le bureau ukrainien se dispense de 38 employés. Le nombre au Canada est inconnu.
• Build a Rocket Boy : Le studio a récemment levé 110 millions de dollars lors d’un cycle de financement pour aider au lancement de ses prochains titres : Everywhere, MindsEye et Arcadia. Toutefois, l’entreprise a licencié un nombre inconnu d’employés.
• Activision : 130 licenciements parmi les 1900 annoncés par Microsoft en 2023.
• ZA/UM : Malgré le succès critique de l’incroyable Disco Elysium, l’équipe doit recourir à des licenciements, annulant un prochain jeu.

• Daybreak : Le spécialiste des MMO connu pour Everquest a déclaré dans un communiqué s’être séparé d’environ 15 personnes.
• Scopely : A l’instar de celui mentionné plus haut, 15 postes se retrouvent menacés.
• Blackbird : C’est une deuxième série de licenciements en moins de 6 mois qui frappe Blackbird. La première concernait 46 employés.
• Toys for Bob : Le studio créateur des remakes de Spyro the Dragon et Crash Bandicoot a divorcé de Xbox et est redevenu totalement indépendant. Malgré tout, certains travailleurs ont été limogés et le local n’existe plus. Pourtant, Toys for Bob envisage bien de continuer le partenariat avec Xbox, sans être une exclusivité non plus.
• Hidden Path : Travaillant en collaboration avec Valve sur les mises à jour de Counter Strike, Hidden Path a dû radier 44 membres. La faute à un financement échoué.
• Crop Circle Games : Une douzaine de développeurs rechercheraient actuellement du travail suite à des publications sur le réseau social LinkedIn.
• Airship Syndicate : On compte un total de 12 employés.
• Devolver : Les développeurs polonais de Showgunners se sont séparés de 25 personnes.
• Gamespot : Le célèbre média vidéoludique se serait séparé de plusieurs membres de l’équipe en date du 31 janvier 2024.
• Nimble Giant Entertainment : Appartenant au géant Embracer, le studio de développement conduit 25 personnes au chômage.
• Sega America : La branche américaine de l’éditeur de Like a Dragon et Sonic n’a pas été épargnée. Effectivement, plus de 61 membres du personnel se retrouvent désormais sans emploi.

Janvier 2024

• Eidos Montreal : En plus de l’annulation d’un nouveau projet autour de Deus Ex, 97 personnes supplémentaires ont été remerciées. Notons que cette décision provient du groupe Embracer.
• Reikon Games : Les développeurs de Ruiners se sont séparés de la moitié de leurs membres.
• Microsoft : 9 % des employés de Microsoft ont été licenciés. De ce fait, il s’agirait d’un total de 1900 personnes. Un triste constat, d’autant que le président de Blizzard, Mike Ybarra, et le directeur Allen Adham ont également quitté les locaux.
• Black Forest Games : Les créateurs de Destroy all Humans ont perdu 50 % de l’équipe.
• People can Fly : 30 personnes étaient concernées. A ce jour, l’équipe collaborait avec Square Enix sur Gemini Project.
• Little Red Dog Games : Bien qu’il ne soit encore qu’un petit studio indépendant de jeux de stratégie, ses 30 employés se retrouvent tous sans emploi.
• Riot Games : Le développeur et l’éditeur derrière League of Legends et Valorant a malheureusement annoncé le 22 janvier la suppression de 530 emplois, représentant environ 11 % de l’effectif total. Les renvois entraînent aussi la fermeture de Riot Forge.
• Behaviour Interactive : Malgré le succès de Dead by Daylight, le studio s’est séparé de 90 employés.

• CI Games : L’équipe de développement de Lords of the Fallen n’a eu d’autre choix que de se séparer de 10 % des effectifs.
• Pixelberry Studio : 120 employés sont désormais sans poste suite à la décision du studio de jeux mobiles appartenant à Nexon. La plupart d’entre eux ont partagé leur départ via LinkedIn.
• Netspeak : La difficulté de trouver des financements pousse le studio à licencier un total de 25 individus.
• Thunderful : Ainsi, comme écrit dans notre précédent article, l’éditeur de Planet of Lana supprime 20 % de ses postes.
• Double Loop Games : Malgré toutes les bonnes intentions, les fondatrices de Double Loop Games ont mis la clé sous la porte.
• Lost Boy : Contribuant sur Borderlands 3 et Tiny Tina’s Wonderlands, le studio du groupe Embracer voit une réduction très importante de son effectif. En effet, un avis de la loi WARN de l’État de Washington semble indiquer que 125 personnes ont été touchées.

Les premiers licenciements de l’année 2024

• Discord : Selon le média Games Industry, le PDG aurait confirmé que l’entreprise s’est développée trop rapidement, a entrepris davantage de projets et serait devenue moins efficace sur le plan opérationnel. Le résultat s’élève alors à 17 % de licenciements.
• Unity : Comme expliqué dans notre article, il s’agit de la plus grande vague de licenciements, puisqu’elle concerne 25 % des salariés. Par conséquent, il s’agit d’un total de 1 800 personnes.
• Twich : Twitch licencie 35 % de son personnel, soit 500 personnes. Entre autres, Dan Clancy, le chef d’entreprise, confirme les réductions d’emplois.
• Playtika : L’éditeur et développeur de jeux mobiles aurait licencié près de 400 employés, pour un total d’environ 10 % de l’effectif de la boîte de production.
• Archiact : Reconnu pour ses travaux sur plusieurs œuvres en VR dont Doom 3, Archiact n’a pas révélé combien d’employés étaient concernés par le drame. Néanmoins, sa page LinkedIn indique que la taille de l’entreprise serait entre 50 et 200 salariés.
• Versus Evil : L’échec du jeu Stray Souls entraîne la fermeture définitive du studio.
• Bossa Studios : Un tiers des employés sont partis. Seul 40 personnes travaillent actuellement sur une nouvelle production.

Ainsi, l’année 2024 annonce des heures sombres, tandis que de nouvelles entreprises sont encore brutalement touchées. Certains salariés, inquiets d’une situation de plus en plus instable, ont lancé un vrai cri du cœur solidaire au sein de la Game Developers Conference afin d’exprimer leur détresse.

Developers vented their frustration at the game industry's layoffs in a long scream at #GDC2024.

GDScream is a "collective moment of catharsis, camaraderie, and caterwauling": https://t.co/WanmY9G0Zq#games #gamenews #videogames #GDC

Video by @TenaciousChi pic.twitter.com/0DMYMUn5dH

— 80 LEVEL (@80Level) March 21, 2024

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