Procès Scarlett Johansson vs Disney : les avocats se sont exprimés

Swali Guillemant
Swali Guillemant
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Nous vous annoncions il y a peu que l’actrice la mieux payée de l’industrie attaquait en justice le studio Disney. La plainte de Scarlett Johansson continue de faire trembler Hollywood. Alors que l’on se demande si d’autres talents vont se joindre à l’interprète de Natasha Romanoff, les avocats ont décidé de s’exprimer sur la situation.

Scarlett Johansson a récemment porté plainte contre le studio aux grandes oreilles suite à la double sortie simultanée de Black Widow. La star considère cela comme une rupture de son contrat qui lui a fait perdre beaucoup d’argent. En effet, ce dernier ne prévoyait qu’une sortie au cinéma.

Une vague de soutien

Depuis l’annonce de la plainte et la réponse de Disney accusant l’actrice d’un « manque de considération », l’interprète de Black Widow a reçu énormément de soutien. Plusieurs parties de l’industrie comme Jason Blum, fondateur de la Blum House, soutiennent la démarche. Des associations de défense des femmes dans l’industrie comme Women in Film et Time’s Up ont également pris sa défense. Kevin Feige, président de Marvel Studios serait quant à lui furieux contre Disney.

Screen Actors Guild Gabrielle Carteris - Cultea

Gabrielle Carteris, présidente du syndicat d’acteurs la Screen actors Guild – American Federation of Television and Radio Artists, a aussi réagi à la situation dans un communiqué :

« Disney devrait avoir honte d’avoir recours aux tactiques fatiguées de la honte de genre et de l’intimidation. Les acteurs doivent être rémunérés pour leur travail conformément à leurs contrats. Scarlett Johansson braque un projecteur sur les modifications abusives de la rémunération que les entreprises tentent de faire passer aux acteurs à mesure que les modèles de distribution changent. »

Elle a ajouté :

« Personne, dans aucune industrie, ne devrait se trouver face à une réduction de salaire inattendue. C’est injuste et déraisonnable. Disney et les autres entreprises de divertissements vivent très bien et elles peuvent certainement honorer leurs obligations vis-à-vis de ceux qui leur ramènent des profits.« 

La présidente a conclu en insistant sur la première réponse de Disney, qu’elle considère comme sexiste. Rappelant l’inégalité salariale dont son victimes les femmes depuis longtemps, elles ont le droit de se battre pour un salaire équitable et pour la justice économique, selon Gabrielle Carteris.

La réponse de Disney

Malgré ce soutien, la firme américaine défend sa position et le fait que la plainte de Scarlett Johansson est infondée. L’avocat du studio, Daniel Petrocelli, a commenté ce qu’il considère être un coup de publicité de l’actrice :

« C’est évident qu’il s’agit d’une campagne de relations publiques hautement orchestrée pour obtenir un résultat qui ne peut être obtenu dans le cadre du procès. Aucune pression publique ne peut changer ou obscurcir les engagements contractuels explicites. Le contrat écrit est clair comme de l’eau de roche. »

Scarlett Johansson plainte Disney - Cultea

Daniel Petrocelli a également assuré que la sortie du film a respecté le contrat de l’actrice. Ce dernier stipulait que Black Widow devait sortir sur 1 500 écrans minimum. Au final, 9 000 salles ont projeté le long-métrage rien qu’aux Etats-Unis. Selon l’avocat, la firme a donc respecté le contrat. Il a également affirmé que l’actrice n’avait pas perdu d’argent avec la sortie sur Disney+. En effet, les bonus des acteurs comptabilisent les recettes engrangées par la plateforme :

« Nous avons traité les revenus de Disney Premier Access comme les recettes du box-office en ce qui concerne les bonus prévus par le contrat. Cela n’a fait qu’améliorer les revenus de Mme Johansson.« 

Enfin il a rappelé les raisons de ce choix. La double sortie a été mise en place uniquement dans l’intérêt des fans à cause du Covid-19. Il reconnaît d’ailleurs volontiers que l’industrie est actuellement en pleine transition.

La réponse de l’avocat de Scarlett Johansson

John Berlinski, l’avocat de l’actrice, a riposté face à ces déclarations. Il décrit ces propos comme une tentative désespérée du studio pour sauver son image. L’avocat a avancé :

« Si Disney croyait vraiment ce que ses avocats prétendent maintenant, le studio devrait être heureux que le litige soit tranché en audience publique. Au lieu de chercher à cacher sa mauvaise conduite au public dans un arbitrage confidentiel. »

Le procès semble donc bien parti pour faire du bruit et durer. Comme dit l’expression, il va y avoir du sang sur les murs ! Les compromis et résolutions vont être difficile à trouver. Nous vous tiendrons bien évidemment informés des prochaines annonces. D’ici là, n’hésitez pas à aller voir Black Widow au cinéma ou à jeter un coup d’œil sur le catalogue de Disney+.

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