L’Ordre du Temple : l’histoire des Templiers et leurs légendes et mythes

Swali Guillemant
Swali Guillemant
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Il existe de nombreux épisodes et personnages historiques mystérieux qui sont sources de multiples légendes comme la malédiction de Toutânkhamon ou Louis XIV. On a déjà tous entendu parler des Templiers, cet ordre militaire religieux chrétien ayant existé à l’époque des Croisades au Moyen Âge. Beaucoup de légendes courent à leur sujet. Avaient-ils vraiment un trésor caché ? Découvrez ces chevaliers énigmatiques, sources de fantasmes, et démêlons le vrai du faux. 

Nota Bene : cet article est évidemment à des fins de vulgarisation. Pour développer plus en profondeur le sujet, de nombreuses sources sont à disposition en fin d’article.

La formation de l’Ordre du Temple qui ne fut pas une création du pape

Au Moyen Âge, le groupe des Templiers était un ordre religieux ayant pour mission de protéger les pèlerins qui voyageaient pour se rendre dans les lieux saints. Ils étaient prêts à donner leur vie pour la chrétienté.

En effet, après la Première Croisade, l’Eglise catholique réussit en 1099 à reprendre Jérusalem et à établir de nouveaux Etats latins dans les régions conquises. Toutefois, une fois les combats achevés, la plupart des hommes rentrèrent chez eux. Il fallait toutefois protéger la Terre sainte et les régions récemment récupérées afin de pouvoir relancer les pèlerinages. On créa donc plusieurs ordres pour s’occuper de cette mission. L’origine de l’Ordre du Temple reste toutefois très mystérieuse.

Fondation Templiers - Cultea
Le roi Baudouin II remet une partie de son palais aux fondateurs de l’Ordre des Templiers.

Il fut créé en 1118 à l’initiative de huit chevaliers francs ayant quittés d’autres ordres, notamment Hugues de Payns. Ses membres étaient également nommés les « pauvres chevaliers du Christ ». Ainsi, contrairement à ce que l’on peut croire, les Templiers ne furent pas une organisation créée par le pape. Le roi de Jérusalem Baudouin II les soutint et il leur fournit une maison. Toutefois, l’Ordre du Temple fut également officiellement reconnu et approuvé par l’Eglise lors du concile de Troyes en 1129, présidé par le représentant du pape. Ils devinrent officiellement un ordre et en 1139, le pape plaça les Templiers sous son autorité directe.

L’organisation des Templiers

Les Templiers furent financés par les donations des nobles et des ecclésiastiques. Le pape Innocent II leur accorda également des privilèges comme être exempt de la dîme, un impôt prélevé par l’Eglise. Tous ces éléments leur permirent de développer leur Ordre rapidement. De nombreux chevaliers les rejoignirent et ils s’installèrent un peu partout en Europe et se construisirent des forteresses.

Croix Templiers - Cultea

Il y avait trois catégories de templiers : les combattants, les chapelains (des prêtres) et les frères. Tous les Templiers n’étaient donc pas des nobles, ni des chevaliers, ni même des combattants. Certains étaient de simples gestionnaires. Leurs habits indiquaient leur rang et leur fonction. Les chevalier de l’Ordre portaient un manteau blanc avec une grande croix rouge, les autres moines des manteaux noirs et bruns.

La discipline et cohésion au sein du groupe

La hiérarchie y était stricte et l’Ordre était régit par des règles sévères. Aucune décision importante ne pouvait être prise sans l’accord des hauts dignitaires. Par ailleurs, l’autorité suprême revenait à un grand Maître élu par treize dignitaires, les chevaliers du Temple de Jérusalem. Ils n’avaient plus de volonté et devaient seulement discipline militaire et obéissance à leur communauté. Ils n’avaient par exemple pas le droit de sortie sans autorisation. Les Templiers devaient refuser tout plaisir et n’avaient pas le droit de fréquenter des femmes et ne possédaient aucune fortune personnelle. La discipline et détermination des membres de l’Ordre forgea un mythe d’invincibilité autour d’eux. On les craignait et les respectait à la fois.

armée ordre du Temple - Cultea

Véritables moines-soldats, ils formaient l’armée permanente des Etats latins d’Orient et entrèrent dans l’histoire au fil de leurs victoires militaires. Malgré leur sens du sacrifice, les Templiers manquaient de souplesse et aimaient provoquer ce qui finit par leur couter Jerusalem. L’ordre resta prestigieux et continua de prospérer. Grâce à leur nombre et à leur organisation, les Templiers finirent par constituer un véritable Etat et une puissance économique. Ils devinrent la première banque internationale de l’histoire et gardaient les richesses. Avant tout militaires à leur création, ils diversifièrent leurs activités pour subvenir à leur besoin et gagner en pouvoir. On finit même par leur confier la garde des trésors royaux.

Le complot de Philippe le Bel

Au début du XIVème siècle, les Templiers étaient environs 15 000 en Europe, dont 2 000 en France. Toutefois le roi de France, Philippe le Bel, qui jalousait la prétendue fortune des Templiers décida de détruire l’Ordre afin de récupérer leurs richesses. Par ailleurs, il voulait également assurer son autorité sur l’Eglise et souhaitait donc se débarasser de cet Ordre très libre et ayant de nombreux privilèges. Il mit donc en place un véritable complot pour compromettre l’intégrité des Templiers en diffusant des rumeurs.

Philippe le Bel - Cultea

L’opinion publique se trouva du côté du roi, irritée de la richesse et du mystère de l’Ordre, considérée comme une société secrète. Ainsi, le 13 octobre 1307, les autorités arrêtèrent le grand Maître et soixante Templiers. On les accusa donc d’hérésie et de crimes très sérieux comme la profanation et la sodomie. On les tortura et ils finirent par se déclarer coupables avant de se rétracter.

La fin des Templiers : dissolution et non accusation

Le pape Clément V ordonna donc une enquête. Mais Philippe le Bel n’eut que faire de l’autorité de Clément V. Il procéda à plusieurs arrestations avant de faire pression sur le pape. Ce dernier, bien que peu convaincu de la culpabilité des Templiers, accéda au désir du roi de France et prononça la dissolution de l’ordre.

Arrestations Templiers - Cultea

Avec cette décision, il ne reconnut pas les Templiers comme coupables, ni ne les innocenta. Jusqu’à la fin, les membres de l’Ordre défendirent leur innocence et l’obsession du roi coûta la vie à bon nombre d’entre eux qui moururent sur l’échafaud. Même Dante dans ses écrits défendit l’innocence des Templiers, aujourd’hui reconnue unanimement. On transféra les biens des Templiers à un autre ordre religieux militaire. Finalement, on ne découvrit jamais aucun trésor à proprement parler. Cependant, l’existence d’un trésor continue d’en faire fantasmer plus d’un aujourd’hui.

Le début des mythes et légendes

La destruction brutale de l’Ordre du Temple par le roi Philippe le Bel fut à l’origine de plusieurs légendes comme la malédiction des Templiers. La légende de la malédiction des Templiers ne prit de l’ampleur qu’à partir du XVIème siècle et fut encouragé par les décès successifs du pape Clément V et du roi Philippe le Bel, tous deux morts en 1314.

La deuxième légende est celle du fameux trésor des Templiers qui aurait disparu avec eux. En effet, ils auraient caché un fabuleux trésor quelque part. Toutefois, le trésor se composait pour l’essentiel d’archives et de reliques, véritable trésors pour les ordres religieux mais pas si impressionnant que cela pour nous. Ils avaient beau recevoir de nombreux dons, legs et avaient de nombreux domaines, ils avaient également des dépenses massives pour réaliser leur mission. En effet, la défense de la Terre sainte coûtait extrêmement cher. L’argent qu’ils recevaient partait dans les équipements des hommes et la constructions de forteresses par exemple.

Ainsi, de nombreuses idées fausses circulent à propos des Templiers. Ils ont péri dans les flammes il y a plus de 700 ans, mais on les considère aujourd’hui comme un véritable mythe à cause de leurs nombreux secrets et leur disparition soudaine. Finalement, l’Ordre du Temple était avant tout discipliné, organisé et un très bon gestionnaire. Après les Templiers, nous vous proposons de découvrir d’autres idées reçues sur le Moyen Âge.

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