Jubilé : quels furent les moments forts du règne de la reine Elizabeth II ?

Jubilé : quels furent les moments forts du règne de la reine Elizabeth II ? - Cultea

La reine Elizabeth II s’apprête à célébrer son jubilé de platine, à l’occasion de ses 70 ans de règne sur le royaume. Ces festivités, pour lesquelles les 2 et 3 juin sont fériés pour les Britanniques, ont débuté ce jeudi et dureront jusqu’au dimanche 5 avril. Ainsi, c’est l’occasion pour la reine de fêter l’anniversaire de son couronnement. Dans le cadre de ce jubilé, Cultea vous propose de vous replonger dans les temps forts de la vie de la reine.

1936 : Héritière du trône, contre toute attente

Elisabeth II est née le 21 avril 1926 à Londres, au Royaume-Uni. Après son oncle Edouard de Galles et son père Albert duc d’York, elle est la troisième dans l’ordre de succession au trône. Rien ne la prédestinait donc à être à la tête du royaume pendant 70 ans. Et pourtant, elle devient l’héritière présomptive à l’âge de 10 ans.

En effet, lorsque le grand-père d’Elizabeth II, le roi George V, décède, c’est son oncle qui accède au trône sous le nom d’Edouard VII. Seulement, ce dernier aspire à épouser Wallis Simpson, deux fois divorcée. Cela crée un vrai scandale à l’époque, étant donné que le roi est à la tête de l’Eglise anglicane, l’Eglise d’Angleterre, opposée au remariage des personnes divorcées non-veuves. Cette crise constitutionnelle fera alors abdiquer Edouard VII en 1936. De ce fait, le père d’Elizabeth II est désormais roi et elle devient la future héritière du trône.

1953 : Son couronnement

Dès 1951, Elizabeth II prenait souvent la place de son père, le roi George VI, lors de cérémonies publiques à cause de sa santé en déclin. En 1952, lors d’un voyage au Kenya, elle apprend la mort de son père. Son secrétaire particulier, Martin Charteris, lui demande de choisir un nom de règne. Cette dernière choisit de garder son prénom, Elizabeth. Mais une Elizabeth ayant déjà régné au XVIe siècle, elle portera alors le nom d’Elizabeth II.

Un an plus tard, le 2 juin 1953, Elizabeth II est couronnée reine à 27 ans. Le couronnement se déroule dans l’abbaye de Westminster, réunissant des milliers d’invités provenant de la Chambre des Communes, de la Chambre des Lords, les premiers Ministres des pays du Commonwealth et les représentants d’une centaine d’Etats étrangers. Parmi ces invités, son fils Charles, qui devient ainsi le premier enfant de l’histoire britannique à voir sa mère être couronnée. La cérémonie se passe dans les traditions royales et Elizabeth II porte la robe impériale et la ceinture d’or, auxquelles s’ajoute la couronne de saint Edouard.

Portrait du couronnement de la reine Élisabeth II et du duc d'Édimbourg, le 2 juin 1953 - Cultea
Portrait du couronnement de la reine Élisabeth II et du duc d’Édimbourg, le 2 juin 1953.

Ce couronnement attire des milliers de personnes dans les rues de Londres, malgré un temps chaotique ce jour-là. Il est d’ailleurs retransmis en direct à la télévision, une première dans l’histoire. Les trois heures de la cérémonie réuniront ainsi 27 millions de Britanniques devant leurs écrans, sur les 36 millions du royaume.

1973 : L’entrée du Royaume-Uni dans l’Union européenne

En 1961, le Royaume-Uni dépose sa première candidature d’adhésion auprès de la Communauté économique européenne (CEE). Cette candidature est portée par Harold Macmillan, Premier ministre à l’époque. Après dix ans de négociations – et deux veto de Charles de Gaulle en 1963 et 1967 -, le Royaume-Uni rejoint enfin la CEE, le 1er janvier 1973.

Cette décision divisera l’opinion publique. En effet, contrairement au Danemark et à l’Irlande entrés en même temps que le Royaume-Uni dans la CEE, les électeurs britanniques n’ont pas eu droit à un référendum. De fait, dès les jours qui suivent, les tensions se matérialisent. En effet, lors de la première grande soirée de gala de l’ère européenne à l’opéra de Covent Garden, Elizabeth II ainsi que son Premier ministre et le prince Philip sont accueillis par des boules puantes. Ces dernières ont été jetées par 200 militants du parti nationaliste.

1992 : Annus horribilis

Décrite par la reine elle-même comme « annus horribilis » dans un discours du 24 novembre 1992, la famille royale rencontre de nombreuses difficultés cette année-là. De fait, Elizabeth II déclarera que « 1992 n’est pas une année [dont elle se souviendra] avec plaisir ».

Moquée par les tabloïds, la royauté est tournée en ridicule et les vies des membres de la famille sont exposées. Le prince Andrew d’York et sa compagne se séparent. Même chose pour la princesse Anne, qui, lors d’une visite officielle en Allemagne, sera accueillie par les jets d’œufs des manifestants de Dresde. Concernant le prince Charles, son mariage bat de l’aile avec Diana et ils finissent par se séparer, eux aussi. En plus de tout ça, le château de Windsor est touché par un incendie. Il s’agissait d’un des châteaux préférés de la reine.

1997 : La mort de Lady Diana

La mort de Lady Diana survient le 31 août 1997 à Paris, dans un accident de voiture. C’est un choc pour le Royaume-Uni. Bien qu’elle ait quitté la famille royale après son divorce avec le prince Charles en 1996, elle restait leur princesse de cœur. Le Premier ministre de l’époque, Tony Blair, exprimera sa tristesse.

Le cortège funèbre de la princesse de Galles à St. James Park, Londres - Cultea
Le cortège funèbre de la princesse de Galles à St. James Park, Londres. (Wikimédia/Jialiang Gao)

La reine, quant à elle, en vacances en Ecosse à ce moment-là, mettra plus de temps à s’exprimer. Son attitude distante lui vaudra de nombreuses critiques, tandis que son peuple pleure la mort de Lady Diana. Elizabeth II finira par s’exprimer lors d’une allocution à la télévision. Un discours qui fera taire les critiques concernant l’animosité présumée entre les deux femmes. Par ailleurs, elle s’inclinera même devant le cercueil, chose très rare venant de la souveraine.

« Je l’admirais et je la respectais pour son énergie et son dévouement aux autres. Et spécifiquement son dévouement à ses deux garçons. »

Elizabeth II

2020 : Le Royaume-Uni et le Brexit

La crise du Brexit aura duré quatre ans en tout (2016-2020). Elizabeth II a assisté au référendum de 2016, duquel l’issue fut le « leave » (partir). La reine assiste à la désunion de son pays, impuissante. Les Premiers ministres David Cameron et Theresa May se doivent de donner leur démission au gouvernement, étant en désaccord avec le cabinet. Le Brexit déchire la population et le Parlement, et se voit reporté trois fois en tout avant d’aboutir pour de bon en 2020.

Elizabeth II est celle qui officialise le départ du Royaume-Uni. Seulement, cela ne veut pas dire qu’elle était d’accord avec cette décision. De fait, la reine se doit de garder ses opinions pour elle – droit de réserve. Ainsi, elle préfère jouer avec la presse qui ne manque pas d’élaborer des théories sur ses opinions. Par exemple, elle aurait porté un certain chapeau bleu au cercle jaune, qui rappelait le drapeau européen, comme par hasard. S’il s’agissait d’un discret soutien au mouvement « stay » (rester), jamais il ne sera confirmé et il ne s’agit que de pures théories.

2021 : La mort du prince Philip

Alors qu’ils étaient mariés depuis près de 73 ans, Elizabeth II perd le prince Philip, le 9 avril 2021, à l’âge de 99 ans. Elle déclarera dans un communiqué être très affectée par la disparition de son mari. Huit jours de deuil national sont décrétés. L’image de la reine, seule face au cercueil de son défunt mari dans la chapelle Saint-Georges à Windsor, fera le tour du monde.

« Il a tout simplement été ma force et mon roc pendant toutes ces années. Ma dette envers lui est bien plus grande que ce qu’il ne pourrait jamais dire. »

Elizabeth II, lors de leurs noces d’or

La disparition de son mari marque un tournant dans son règne. Elle rappelle aux Britanniques que « la reine n’est pas immortelle ». Elle est d’ailleurs la première reine à régner en tant que veuve, depuis la reine Victoria. Malgré sa période de deuil, Elizabeth II reprendra ses engagements quotidiens et fera sa première apparition publique lors du 67e discours d’ouverture du Parlement, le 11 mai qui suivit.

C’est donc une longue vie de règne qui vaut aujourd’hui à Elizabeth II son jubilé de platine. 70 ans à vivre des crises au sein du royaume, à essuyer les moqueries et à unir son peuple. Les jours qui suivent pour célébrer son jubilé vont être marqués par des défilés, des courses de chevaux et des concerts avec entre autres, Alicia Keys et Elton John. La reine, à la santé fragile, fera quelques apparitions, notamment à la cérémonie du Salut, ainsi qu’aux courses de chevaux.

 

Sources :

6 Replies to “Jubilé : quels furent les moments forts du règne de la reine Elizabeth II ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *