Grèves à Hollywood : Bryan Cranston s’attaque à Bob Iger, patron de Disney

Les grèves d’Hollywood ont récemment pris une ampleur sans précédent. Des milliers d’acteurs, de scénaristes et autres travailleurs de l’industrie ont décidé de faire entendre leur voix face à des conditions de travail. Bryan Cranston, acteur emblématique de la série Breaking Bad, a pris part activement à ces grèves, se positionnant en première ligne lors des manifestations. Dans ce contexte, celui-ci a prononcé un discours flamboyant. Discours dans lequel il fustige, entre autres, le Big Boss de Disney, à savoir Bob Iger. 

Ces grèves, initiées par le syndicat SAG-AFTRA, ont pour objectif de revendiquer de meilleures conditions de travail, ainsi qu’une rémunération plus équitable pour les acteurs et les travailleurs de l’industrie. Les grévistes dénoncent notamment l’obsolescence du modèle économique actuel, qui n’a pas su s’adapter aux évolutions de l’industrie du cinéma et de la télévision. L’un des grands points d’inquiétude est évidemment l’essor de l’Intelligence Artificielle. Mais il s’agit aussi et surtout d’un ras-le-bol généralisé face à des conditions précaires, accentuées par les demandes toujours plus ubuesques de l’industrie.

Le discours enflammé de Bryan Cranston

Bryan Cranston s’est distingué par ses discours passionnés lors des rassemblements de grève. Il a notamment déclaré lors d’un discours à Times Square :

« Notre industrie a changé de manière exponentielle. Nous ne sommes pas dans le même modèle économique qu’il y a même 10 ans. Et pourtant, même s’ils admettent que c’est la vérité dans l’économie d’aujourd’hui, ils nous combattent bec et ongles pour s’en tenir au même système économique qui est démodé, dépassé ! Ils veulent que nous fassions un pas en arrière dans le temps. Nous ne pouvons pas et nous ne le ferons pas. »

Bryan Cranston

Des mots forts, qui ont résonnés auprès des grévistes. Si cela a renforcé leur détermination à lutter pour leurs droits, Cranston n’en avait pas fini. En effet, celui-ci a fait passer un message au grand manitou du divertissement à Hollywood, à savoir Bob Iger :

« Nous avons un message pour M. Iger. Nous savons, monsieur, que vous voyez les choses à travers un prisme différent. Nous ne vous demandons pas de comprendre qui nous sommes. Mais nous vous demandons de nous entendre, et au-delà de cela, de nous écouter lorsque nous vous disons que nous ne laisserons pas nos emplois être pris et donnés à des robots. Nous ne vous laisserons pas nous enlever notre droit de travailler et de gagner dignement notre vie. Et enfin, et surtout, nous ne vous permettrons pas de nous enlever notre dignité ! Nous sommes syndiqués jusqu’au bout, jusqu’à la fin ! »

Cranston n’est d’ailleurs pas le premier à viser le grand patron durant ces grèves. Sean Gunn (Les Gardiens de la Galaxie) était déjà intervenu, s’exprimant sur les écarts de salaire qui s’étaient creusés dans l’industrie hollywoodienne, demandant à Iger de remettre en question sa situation personnelle.

« Je pense que lorsque Bob Iger dit que c’est une honte, il doit se rappeler qu’en 1980, les PDG comme lui gagnaient 30 fois le salaire de l’employé le plus bas… Aujourd’hui, Bob Iger gagne 400 fois plus que son employé le moins bien payé ! Et je pense que c’est une putain de honte, Bob ».

Pourquoi Bob Iger est visé ? 

Bob Iger, le patron de Disney, est devenu la cible de Bryan Cranston et de bien d’autres… Beaucoup d’acteurs et actrices ont récemment critiqué le Big Boss de la compagnie aux grandes oreilles. Un point qui n’a rien d’anodin, surtout dans cette période difficile pour Disney.

Pour rappel, Bob Iger était auparavant l’un des patrons les plus appréciés des USA. En effet, celui-ci s’est distingué par sa gestion exemplaire de la Walt Disney Company durant de nombreuses années. Pour faire court : Bob Iger fut le grand architecte du grand succès de Disney, Marvel et autres durant les années 2010. Il avait ensuite été remplacé par Bob Chapek, qui s’était lui distingué par sa gestion calamiteuse de la firme. Bob Iger fut donc rappelé à la tête de la firme pour tenter de la redresser.

Le problème, c’est que même Bob Iger a mis de l’huile sur le feu face aux grèves… En effet, ce dernier a déclaré que les grévistes n’étaient pas « réalistes » dans leurs demandes. Une phrase très mal acceptée, quand on sait que celui-ci a augmenté son salaire de 10 millions de dollars entre 2022 et 2023 (passant de 15 à 25 millions annuels). 

« Nous avons réussi, en tant qu’industrie, à négocier une très bonne entente avec la guilde des réalisateurs, qui reflète la valeur que les réalisateurs apportent à cette belle entreprise. Nous voulions faire la même chose avec les scénaristes, et nous aimerions faire la même chose avec les acteurs. Il y a un niveau d’attente qu’ils ont, qui n’est tout simplement pas réaliste. »

Bob Iger

Autant dire que les propos ne sont pas passés… Surtout dans un contexte où des travailleurs déjà précaires voient leurs emplois menacés. Ces propos ont mis en lumière les tensions entre les travailleurs de l’industrie cinématographique et les dirigeants de grandes entreprises comme Disney, qui sont accusés de privilégier les profits au détriment des conditions de travail de leurs employés.

Reste maintenant à savoir si les grévistes et les studios parviendront à une entente prochaine. Malheureusement, les grands studios semblent actuellement faire la sourde oreille. Il faut donc s’attendre à une persistance du mouvement social. 

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Journaliste, photographe et réalisateur indépendant, écrire et gérer Cultea est un immense plaisir et une de mes plus grandes fiertés.

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