« Les Gardiens de la Galaxie » : une histoire de famille(s)

Le Parrain, Little Miss Sunshine, Mary Poppins… La famille est un thème récurrent du cinéma. Pour Marvel aussi cette thématique est très importante. La trilogie des Gardiens de la Galaxie de James Gunn a ainsi traité ce sujet avec brio par l’intermédiaire de ses personnages déjantés. 

Les Gardiens de la Galaxie vol.1 : construction

Dans le premier volet de la franchise, nous assistons à la création du groupe des gardiens. Ce groupe est composé de Star-Lord (Peter Quill), Rocket, Groot, Gamora et Drax le Destructeur. Ces 5 hors-la-loi au passé difficile se retrouvent ensemble par hasard et finissent par sauver la galaxie. Dès ce premier opus, la thématique de la famille est au centre du film. En premier lieu, c’est la construction du groupe et la reconstruction de chaque individu de l’équipe. Chacun étant marqué par une tragédie familiale personnelle.

Peter Quill et Drax affrontent tous les deux le deuil. L’un ayant perdu sa mère et l’autre, sa fille. Les deux personnages affrontent cette épreuve différemment. Peter a grandi avec un ravageur bleu dénommé Yondu Udonta et se cherche toujours une famille, tout en accomplissant de basses besognes pour son intérêt personnel. Drax s’est réfugié dans son désir de vengeance et voue une haine inconsidérable au démoniaque titan Thanos.

En ce qui concerne Gamora, elle a été arrachée de sa famille par le titan qui l’a élevée comme sa fille. Avec le temps, elle est devenue une véritable arme de guerre et ne se fie à personne. Du fait de son éducation, la jeune femme a développé un tempérament dur et froid. Pour Rocket et Groot, on ne sait pas grand-chose dans ce volet. Ils nous apprennent simplement que Rocket a subi des expériences traumatisantes l’ayant transformé en animal parlant.

Dès le premier volet de la trilogie, les thématiques abordées tournent autour du deuil, de l’adoption et de l’éducation par la violence. L’équipe des gardiens se construit et les membres se reconstruisent en trouvant une nouvelle famille.

Les Gardiens de la Galaxie vol.2 : découverte

Le second opus est davantage axé sur le côté paternel. Star-Lord retrouve son père, la divinité Ego, et en apprend plus sur son passé. Il découvre ses origines et le meurtre de son père sur sa défunte mère. A la fin du film, il comprend que Yondu était son véritable père de cœur, celui qui lui a tout appris. De leur côté, les filles de Thanos, Gamora et Nebula, sont en confrontation permanente, jusqu’à ce que Nebula révèle sa souffrance. Gamora comprend alors le besoin d’amour et de soutien qu’avait sa sœur et qu’elle n’a pas pu lui offrir. Entre Peter et Gamora, les sentiments sont également révélés et ils échangent leur premier baiser. En ce qui concerne Drax, il trouve en la personne de Mantis, jusqu’alors alliée d’Ego, une précieuse et fidèle amie.

Les Gardiens de la Galaxie vol. 2 est axé sur la découverte des origines de Peter Quill. Ce héros s’est également rendu compte qu’il n’avait pas besoin de parcourir la galaxie pour chercher un père ; il en avait déjà un. Dans cet opus, nos gardiens nous démontrent que la plus belle des familles est celle que l’on se crée.

Les Gardiens de la Galaxie vol.3 : confirmation

Sorti en mai 2023, Les Gardiens de la Galaxie vol. 3 axe son récit sur le passé de Rocket, jusque-là inconnu. On apprend que ce raton laveur a été arraché à sa famille pour subir toutes sortes d’opérations. Cette expérience était menée par le « maître de l’évolution » souhaitant créer une espèce parfaite. Le jeune « 89P13 » se lie d’amitié avec 3 animaux ayant subi des traitements similaires au sien. Il s’était trouvé une famille. Après avoir découvert que le maître de l’évolution avait le projet de tous les tuer une fois son grand projet accompli, Rocket a décidé de s’enfuir. Malheureusement, son antagoniste le devance et tue de sang-froid ses amis. Fou de rage, le mutant se jette au visage de son ancien maître et le défigure.

Ici, la relation entre Rocket et ses 3 amis mutants est intéressante car, malgré la séparation de sa vraie famille, il a réussi à tisser des liens avec ces animaux-robots. Ils sont devenus une véritable famille. Rocket a également vécu le deuil et la culpabilité suite à la mort de ses compagnons. Il trouvera les siens chez les gardiens. Durant sa convalescence, l’acharnement de ceux-ci dans l’espoir de le sauver prouve leur dévouement.

Un désir d’expansion

La relation du maître de l’évolution avec Rocket et avec ses autres créatures (le peuple des Souverains et de la Contre-Terre) est également source de réflexion. On observe le même rapport à ses créations qu’Ego. Il crée des mutants pour assouvir un projet égoïste et démesuré et les détruit dès que leur utilité cesse. Cependant, le maître de l’évolution se laisse gagner par la folie et cherche à tout prix à obtenir le cerveau de notre raton laveur. Réputé pour son ingéniosité, Rocket a réussi à lui donner la clé de la réussite de son grand projet. Ce faux père cherche alors à récupérer sa progéniture pour lui extraire un bout de sa création. Cette relation malsaine a créé un déséquilibre affectif chez notre gardien, qu’il a heureusement fini par rétablir avec sa nouvelle famille.

Une fin riche en émotions

En ce qui concerne Peter, il fait le deuil de la Gamora qu’il a perdue dans Avengers : Infinity War, en passant du temps avec la Gamora ressuscitée de Avengers : Endgame. Il découvre également que Mantis est en réalité sa sœur et finit par partir à la recherche de son grand-père maternel sur Terre. La conclusion de Quill est très inspirante, car il a fait le deuil de ses proches perdus. Il s’est reconstruit grâce à une nouvelle famille et se montre prêt à affronter son passé.

La fin du film est une très belle métaphore autour de la famille. Après avoir passé de très bons et de très mauvais moments, après s’être disputés et réconciliés, nos héros finissent par partir chacun de leur côté pour explorer de nouveaux horizons. Mais également afin d’explorer une part d’eux-mêmes. Concernant Groot, nous avons toujours peu de connaissances sur son passé. Cependant, nous avons de subtiles explications sur la signification de son légendaire « Je s’appelle Groot ». En effet, Gamora, fraîchement arrivée dans le groupe, ne comprenait pas ce langage simpliste. Pourtant, au cours du récit, elle finit par lui répondre naturellement, preuve de la compréhension de l’arbre. Lorsque le groupe finit par se dissoudre, nous pouvons entendre la dernière phrase de Groot : « Je vous aime ». Le public pourrait être choqué d’entendre l’arbre mutant déclamer une autre réplique. Le spectateur comprend enfin Groot. Le public est accepté dans la famille des gardiens.

Une magnifique conclusion pour une superbe trilogie signée James Gunn. Le public sera un peu déçu de ne plus côtoyer ces héros imparfaits. Mais toute histoire a une fin ! Alors attendons le 8 novembre pour The Marvels, le prochain film de la phase 5 du MCU (Marvel Cinematic Universe) !