Captain America est de retour ! Mais cette fois-ci, c’est Sam Wilson (Anthony Mackie) qui porte le célèbre bouclier. Suite de Falcon et le Soldat de l’Hiver (2021) mais aussi de L’Incroyable Hulk (2008), Captain America : Brave New World est une proposition rafraîchissante (surtout au sein d’un MCU qui ne se porte pas très bien), qui essaye de renouer avec les « anciens » films du MCU, tout en proposant un récit resserré qui exploite certains éléments oubliés de l’intrigue générale Marvel.
Captain America: Brave New World : un film rassurant pour le MCU
Cela fait déjà quelque temps que le MCU est plus ou moins à la dérive. Des productions trop nombreuses, des séries insipides (Secret Invasion, She-Hulk : Avocate, Agatha All Along), des films qui ne cessent de décevoir, le MCU commence tout doucement à perdre ses plus fervents défenseurs. Il faut dire que les derniers longs-métrages de Marvel Studios n’étaient pas folichons.
Un The Marvels globalement inintéressant et un Deadpool & Wolverine trop bavard et trop irrespectueux de son matériel source. Captain America : Brave New World avait la lourde tache de rassurer la fan base, en proposant un contenu davantage en paix avec son univers général et son matériel source. C’est chose faite. Brave New World est une proposition rassurante, et plus « raffinée » que les récentes productions du MCU.
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Avec ce quatrième volet de la saga Captain America, le réalisateur Julius Onah (The Cloverfield Paradox) essaye de revenir à certains types de fondamentaux. Il essaye, et parvient en partie, à proposer un divertissement old school, qui se rapproche parfois de l’âge d’or des films de super-héros Marvel (Spider-Man, X-Men, Iron Man). Via une direction artistique plus obscure, une utilisation modérée des blagues et des ruptures de ton, et une photographie plus sombre, le long-métrage cherche à s’éloigner de l’aspect épileptique souffrant d’un trouble de l’attention de la recette prédominante des films de super-héros de ces dernières années.
Julius Onah met en scène une intrigue politique plutôt efficace, qui cherche à lorgner du côté du thriller. À la fois satire politique, film d’enquête et divertissement généreux, Brave New World se rapproche souvent, par son ton et son style, de Captain America : Le Soldat de l’Hiver. Certains diront que l’intrigue est trop pompée sur le film des frères Russo.
Et c’est plutôt vrai. Julius Onah rejoue la paranoïa de la menace venue de l’intérieur, des faux semblants, des complots, et autres manipulations politiques. À l’instar de Bucky dans Le Soldat de l’Hiver, certains personnages sont mentalement contrôlés pour servir une cause politique isolée et un super-vilain tapis dans l’ombre. Ici, Le Leader (Tim Blake Nelson), un personnage oublié revenu d’outre-tombe, à savoir de L’Incroyable Hulk.
Certains y verront même une critique politique (consciente ?) à l’encontre de la présidence Trump. Le personnage de Thaddeus Ross, extrêmement bien récupéré par Harrison Ford, est potentiellement une itération de Donald Trump. Un personnage égoïste, colonisateur, hégémonique, isolationniste qui cache un visage beaucoup plus sombre et dangereux ; une destruction pure et simple de La Maison Blanche (comprendre les institutions politiques américaines) ; son regard sur la politique internationale ; les parallèles sont nombreux et évidents. En ça, bizarrement, Brave New World est un film étonnement actuel.
Une meilleure compréhension du MCU
Autre atout majeur de ce nouveau Captain America : son inclusion dans le reste du MCU. Plutôt que de tomber dans le fan service idiot (on te voit Deadpool & Wolverine), Brave New World comprend l’univers dans lequel il s’inscrit. Plus apaisé, le long-métrage pioche çà et là, avec intelligence, certains éléments délaissés voir oubliés du reste du MCU. Le film permet notamment de proposer enfin un épilogue constructif et crédible à Les Éternels, quatre ans après sa sortie. L’utilisation du Céleste permet enfin d’introduire l’Adamantium dans le MCU, tout en proposant un superbe cadre pour une séquence d’action aérienne plutôt maîtrisée.
Brave New World parvient même à réhabiliter L’Incroyable Hulk, là où la série She-Hulk : Avocate s’était vautrée lamentablement. Captain America 4 est une suite maligne et plutôt ludique au blockbuster de Louis Leterrier. Julius Onah parvient à recycler des personnages et des situations laissés en suspens depuis plus de 15 ans. Une manière de nous renvoyer, un peu, à l’excitation que suscitait jadis la création de cet univers interconnecté.
Captain America : Brave New World est aussi un blockbuster qui respire, qui évite l’apothéose asphyxiante habituelle de ce genre de production. L’intrigue est aérée, bien que prévisible, ce qui permet au spectateur de souffler entre deux séquences d’action. Plutôt bien chorégraphié, là encore, le film préfère se tourner vers les premiers Captain America que vers le troisième Ant-Man. Et c’est une excellente chose. On retrouve enfin un film de super-héros brutal (juste un peu, faux pas déconner c’est Marvel !), et des affrontements plus urbains et crédibles.
On regrettera cependant une utilisation de Red Hulk trop effleurée, une bataille finale trop rapidement expédiée, et peut-être, également, un manque de profondeur dans les nombreux sujets abordés par le film. Julius Onah se refuse d’aller au fond des choses, certainement trop pris au piège par le cahier des charges toujours écrasant de la grande maison Marvel Studios. Enfin, même si Harrison Ford est excellent dans le rôle de Thaddeus Ross, on ressent une certaine tristesse de ne pas retrouver feu le grand William Hurt dans la peau du personnage…
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