Le 18 décembre est une date clé dans l’histoire des Etats-Unis. C’est en ce jour de 1865 que la constitution des Etats-Unis s’est vu attribuer un treizième amendement. « Ni esclavage, ni aucune forme de servitude involontaire ne pourront exister aux États-Unis, ni en aucun lieu soumis à leur juridiction. »
Les origines de la fin de l’esclavage
L’abolition de l’esclavage était à l’époque un facteur majeur de la Guerre de Sécession aux États-Unis (1861-1865). Opposant les états du nord (l’Union) aux états du sud (les Confédérés), ce conflit fut le plus meurtrier de l’histoire des États-Unis avec 618 000 morts au total. L’Union remporta les quatre années de guerre sous la direction du président Abraham Lincoln. La majorité des affrontements s’étant déroulée dans les états du sud, cette partie du territoire dut entreprendre une importante reconstruction.
De son côté, Abraham Lincoln, président des États-Unis, avait promis de mettre fin à l’esclavage dès la réunification des deux camps. Cependant, son assassinat le 15 avril 1865, à peine la paix signée, met un frein à cette décision. Cela dit, contrairement à ce que de nombreux mythes historiques ont pu clamer à l’époque, Lincoln jugeait bien l’esclavage comme moralement inacceptable, sans toutefois réellement considérer l’égalité totale et impartiale entre blancs et noirs affranchis.
Finalement, le 18 décembre, tous les états américains valident et adoptent dans leur constitution le treizième amendement de Lincoln. Celui-ci met ainsi définitivement fin à l’esclavage. Un autre amendement suivra quelques jours plus tard d’un autre amendement. Le quatorzième amendement accorde aux noirs le droit de vote ainsi que l’égalité avec les blancs aux yeux de la loi. Pourtant, ces principes seront loin d’être appliqués à la lettre.
Des dérives et injustices visibles encore aujourd’hui
Les états du sud sont, dès la fin de la guerre, mis à sac par des profiteurs venus du nord avec une valise pour tout bagage, les « carpet-baggers ». Ceux-ci exploitent alors la naïveté des anciens esclaves et font élire des noirs au pouvoir, sous leurs ordres.
En réaction, certains blancs du sud forment des mouvements terroristes dont le plus tristement célèbre est le Ku Klux Klan. Ils brutalisent les anciens esclaves et vont jusqu’à les tuer pour les empêcher de faire usage de leurs droits civiques. Ils utilisent aussi toutes les ressources de la loi pour établir un régime de ségrégation raciale. Celui-ci perdurera jusqu’à ce que des mouvements protestataires y mettent fin le 2 juillet 1964. Ces mouvements ont impliqué de grandes figures de la communauté afro-américaine, comme Martin Luther King ou Rosa Parks.
Il faudra donc près d’un siècle, ainsi que d’autres amendements dans la constitution, avant que les droits civiques des descendants d’esclaves soient partout reconnus. Malgré tout, des tensions et des préjugés existent toujours aux États-Unis, résultant bien souvent de cette époque peu glorieuse. Ils conduisent parfois à des actes violents qui défrayent la chronique, à l’image du meurtre de George Floyd, qui a récemment attiré l’attention de nombre de médias sur les traces de la Guerre de Sécession encore visibles aux États-Unis.
Cette date historique du 18 décembre, en dépit de son importance, ne fut donc que l’une des étapes dans le combat pour l’égalité, encore mené par les Afro-américains aujourd’hui.
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