Requiem for a dream est un film américain des années 2000 réalisé par Darren Aronofsky. Darren a réalisé des films comme Pi, qui est d’ailleurs son premier, dont on voit ici directement l’héritage.
Requiem for a dream, c’est l’histoire de Sara Goldfarb, veuve et mère d’un jeune junkie. C’est devant la télévision que sa vie bascule. Elle reçoit un coup de fil lui apprenant qu’elle a été choisie pour participer à une émission télévisée. Elle entame alors un régime pour rentrer dans sa belle robe rouge, vêtement que son mari affectionnait particulièrement. Le problème est qu’elle ne maigrit pas. Une amie lui conseille alors un médecin qui lui prescrit des “pilules colorées” qui ne sont rien d’autre que des amphétamines.
De son côté, Harry, le fils de Sara, monte un marché de l’héroïne avec son ami Tyrone et sa petite amie Marion. Mais tout ne se passe pas comme prévu et la drogue vient à manquer, créant des discordances au sein de leur trio.
Requiem for a dream, l’adaptation d’un best-seller
Plus généralement, Requiem for a dream, que ce soit le livre de 1978 par Hubert Shelby Junior ou l’adaptation cinématographique de Darren Aronofsky en 2001, dépeint la descente aux Enfers de quatre personnages. Allant de l’espoir au désespoir, l’inverse donc d’un roman initiatique.
Le livre comporte six parties distinctes témoignant du désœuvrement dans l’arrondissement de Brooklyn à New York (quartier portuaire de Red Hook) , où l’alcool, le sexe et la violence sont omniprésents. L’adaptation va aussi de pair avec Trainspotting de Danny Boyle, avec pour point commun l’addiction à l’héroïne et l’esthétique très grunge.
On peut dire qu’Aronofsky est un réalisateur obsédé par l’obsession : ici, c’est la drogue dans toutes ses formes, qu’elle soit matérielle ou allégorique. C’est un film choral suivant 4 rêveurs et leur chute, sur le principe du rise and fall.
Requiem for a dream : un film a l’impact intergénérationnel
Requiem for a dream est un des films les plus marquants des années 2000 pour plusieurs raisons : il dérange, met les spectateurs face à l’angoisse et dans un profond malaise. Il n’y a pas de censure autour de la drogue, du sexe, de la violence.
Les thèmes sont assez jeunes et permettent une identification certaine et un attachement aux personnages. L’identification n’était pas gagnée au vu de la situation des personnages, mais nous avons tous des rêves, nos ambitions influent sur nos relations. Nous voulons rendre fières nos familles, comme Tyrone avec sa mère ou Sarah avec Harry. Avec cet attachement, leur déchéance nous marque encore plus, on échoue avec eux.
L’évolution des personnages amène forcément à leurs chutes, et cette chute est terrifiante, avec un début de la fin marqué par certaines scènes. Sarah est la première à connaître ce début de la fin, dès lors qu’elle est isolée des autres protagonistes. Harry et Marion, sa solitude la condamne d’entrée. Elle prend des amphétamines pour mincir et pouvoir rentrer dans sa robe rouge synonyme d’un moment de grand bonheur, la remise de diplôme d’Harry où son mari était encore présent.
Sa robe est le symbole d’une volonté de validation sociale et d’obsession de l’apparence, car elle veut la mettre pour passer à la télé et briller sous les feux des projecteurs. Le film est macabre car chacun d’entre eux meurt mentalement, peut-être pire que la mort d’ailleurs, et se retrouve seul. Fin marquante, car aucun rêve ne se réalise et cela renvoie directement au titre. Un requiem est une composition musicale jouée aux enterrements ; il y a un véritable aspect mortuaire. Traduisez alors le titre, Requiem pour enterrer ses rêves. La musique est d’ailleurs particulièrement marquante, douce et amère, très angoissante, elle est annonciatrice d’images choc.
Cependant, le montage dessert les intentions, parfois à la limite de l’épileptique, jusqu’à 2 plans par seconde pour certaines séquences. Le split screen sépare les personnages entre eux comme dans la scène d’intro, faisant donc en sorte que même entourés les personnages soient seuls.
L’usage du fish-eye pour déformer les personnages et appuyer leurs délires donne un aspect encore plus dérangeant. Le temps est aussi souvent déformé avec des effets de surimpressions ou des timelapses.
En bref, Requiem for a dream est un film qui a marqué son époque et continue de bouleverser les nouvelles générations. La récente projection au cinéma a permis à une nouvelle génération de le découvrir pour la première fois et le résultat est toujours le même, c’est un film à voir absolument, mais qu’une seule fois.
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