Darren Aronofsky est de retour cette semaine avec un film inattendu par rapport au reste de sa carrière : Pris au piège. Loin de ses trips existentiels comme Mother, loin de ses excentricités introspectives comme The Fountain, loin de ses drames poignants et intimistes comme The Whale, le talentueux réalisateur américain est cette semaine de retour avec un thriller somme toute assez classique, mais particulièrement divertissant. Un film « fun » au sein d’une carrière très sérieuse et très lourde. Emmené par Austin Butler, Regina King, Zoë Kravitz, Matt Smith, Liev Schreiber, Vincent d’Onofrio et Bad Bunny, découvrez Pris au piège, un thriller vitaminé qui lorgne vers le cinéma de Guy Ritchie.
Pris au piège : quand Aronofsky rencontre Guy Ritchie
C’est assez rafraîchissant de voir Darren Aronofsky s’éloigner un peu du sérieux rébarbatif qui domine généralement ses œuvres d’art. Toujours dirigé par un sang-froid à toute épreuve, avec Pris au piège, Darren Aronofsky semble retourner dans son adolescence. Il lorgne vers une proposition plus rebelle et désobéissante, plus brute, débarrassée de tout son tape à l’œil habituel, plus crédule aussi, plus enfantine d’une certaine manière. Un film d’ado qui s’assume en somme. Le but de la démarche est claire : proposer un divertissement simple, efficace, et surtout pop. Une approche nouvelle pour ce cinéaste habitué aux films lourds et aux sujets particulièrement dramatiques.

Et franchement, le résultat est plutôt convaincant. Darren Aronofsky parvient à offrir aux spectateurs un thriller racé, resserré, sans temps mort. Même si, parfois, le metteur en scène s’enferme dans un scénario un peu trop téléphoné, qui manque cruellement de surprises et dont les twists sont totalement mécaniques et prévisibles, force est de constater une certaine maîtrise rythmique et esthétique. Pris au piège est un grand huit sensationnel, dans lequel il est difficile de bouder son plaisir.
Austin Butler est absolument parfait dans le rôle-titre du film. Il incarne un trentenaire perdu, brisé, fatigué, dont les rêves de grandeurs se sont éteints dramatiquement il y a maintenant plusieurs années. Une âme en peine, fragile, cabossée, dont le seul rayon de lumière est la sublime Zoë Kravitz. L’alchimie entre les deux protagonistes fonctionne à la perfection et c’est littéralement impossible de ne pas tomber sous le charme de leur romance, de leur beauté de corps et d’esprit.
Impossible également, de ne pas ressentir une profonde empathie pour le personnage d’Austin Butler, embarqué dans une histoire rocambolesque et particulièrement dangereuse façon Guy Ritchie. Finalement, ce sont les deux Juifs incarnés par Liev Schreiber et Vincent d’Onofrio qui ont le mot juste pour définir le personnage d’Austin Butler à la toute fin du film. Ceux qui ont vu le métrage comprendront.
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Oui, parce qu’avec Pris au piège, Darren Aronofsky empiète clairement sur les plates-bandes de Guy Ritchie. Le cinéaste offre une histoire de gangsters à tiroir propre à la mécanique bien huilée. Comme son collègue britannique, il met en scène des personnages hauts en couleurs, excentriques, tantôt des gentlemen assassins, tantôt des petites teignes bruyantes. Comme son collègue signataire de Snatch, il propose un scénario découpé entre plusieurs personnages, jusqu’à une résolution globale de plusieurs sous-intrigues.
Comme son collègue responsable de l’immense The Gentlemen, il propose une plongée cocasse, parfois drôle, dans les bas-fonds du monde des gangsters. Les comparaisons sont nombreuses, mais Darren Aronofsky parvient à conserver son propre style, sa propre identité, via une approche plus dramatique et plus violente que son confrère. Le personnage d’Austin Butler en prend plein la figure pendant près de deux heures, parfois via des situations particulièrement violentes.
On a de la peine pour ce jeune garçon et on aimerait que son calvaire cesse. Un sentiment qu’on ne ressent pas vraiment devant les films de Guy Ritchie, souvent assez légers pour ne pas traumatiser son public. À l’inverse, parfois, Pris au piège secoue les tripes de par une violence physique et psychologique, et un profond sentiment de mal-être, propre à Darren Aronofsky.
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