Aujourd’hui, le monde entier connaît Disney et ses films d’animation cultes… Mais en 1937, ce petit studio d’animation était loin d’être le mastodonte qu’il est aujourd’hui. Une situation qui changea du tout au tout avec la sortie de Blanche-Neige et les Sept Nains !
La genèse de Blanche-Neige et les Sept Nains
Contrairement à une idée reçue, Blanche-Neige n’est pas le premier long-métrage d’animation jamais réalisé. Ce titre revient à El Apóstol, long-métrage argentin de 1917. Toutefois, le succès de Blanche-Neige fut si retentissant, qu’il entama la démocratisation des longs-métrages animés au cinéma. Ainsi, suivirent peu de temps après les iconiques Pinocchio et Fantasia.
Depuis 1924, Walt Disney avait commencé à se faire un nom dans le monde de l’animation grâce à ses courts-métrages. Toutefois, insatisfait de ces projets trop peu ambitieux à son goût, le jeune Walt décida de pousser ses talents d’animateur, ainsi que ceux de son équipe, plus loin. De là est née l’idée d’un long-métrage totalement animé.
Outre les raisons artistiques, la question financière se posait. En effet, les courts-métrages produits par Walt lui permettaient de financer les suivants, mais pas vraiment de gagner beaucoup d’argent ni même de financer des projets plus ambitieux. Cela venait du fait que, contrairement aux longs-métrages, les courts-métrages ne recevaient qu’une très faible part des exploitants de salles. Walt tenta alors un coup de Poker extrêmement risqué… Il décida d’investir sa propre fortune, sachant qu’un échec sonnerait le glas de son studio.
Une révolution de l’animation
Qui dit projet révolutionnaire, dit changements drastiques des méthodes employées. Ainsi, le studio d’animation utilisa la rotoscopie. Ce procédé permettait d’utiliser les contours d’une figure filmée en prises de vues réelles, image par image, afin d’en retranscrire les contours et la forme de façon animée. Un procédé peu orthodoxe, vivement critiqué par certains durant le tournage. Toutefois, cela s’avéra rudement efficace !
Disney dut également élargir le champs maximal possible à animer, puisque les feuilles étaient au format 24 x 30 cm. Un format trop contraignant pour les décors et le nombre d’éléments qu’il fallait afficher à l’écran (décors, personnages, animaux…). Ainsi, le champs maximal fut élargit jusqu’à 31,8 x 40,6 cm. Une petite révolution qui obligea le monde de l’animation à revoir ses standards.
Enfin, les animateurs durent faire face à des problèmes de profondeur de champs. Afin de proposer des environnements riches et aux obstacles « réalistes », l’ingénieur Bill Garity inventa la « caméra multiplane ». Cette caméra révolutionnaire et au développement coûteux permit à l’animation de gagner véritablement en profondeur de champs. Ainsi, les images créées pour Blanche-Neige et les Sept Nains étaient à l’époque uniques au monde et époustouflante à découvrir.
Un succès retentissant pour Blanche-Neige
Le 21 décembre 1937, Blanche-Neige et les Sept Nains est projeté pour la première fois au Carthay Circle Theater d’Hollywood. Le film jouit alors d’un accueil triomphal. Le public est conquis. Une standing-ovation a lieu et près de 30 000 personnes s’attroupent devant le cinéma, pourtant complet. Pour l’auteur américain spécialiste de Disney Christopher Finch, il s’agissait là de :
« la sortie de film dont Walt avait toujours rêvé »
Le succès fut bien évidemment mondial, puisque le film récolta 8 millions de dollars, dont 4,2 millions rien qu’aux USA et au Canada. Il s’agit là du plus gros succès de l’époque, jusqu’à ce que le film se fasse détrôner en 1939 par Autant en Emporte le Vent. Huit ressorties auront par la suite lieu jusqu’en 1993. Celles-ci feront grimper les chiffres jusqu’à 80 millions de dollars. En 1939, un Oscar d’honneur est décerné au film. Un Oscar unique en son genre, car composé de huit statuettes (une grande et sept petites).
Suite à ce triomphe, Walt Disney fit construire de tous nouveaux studios d’animation. Il s’agit bien évidemment des emblématiques Walt Disney Studios de Burbank, dans lesquels bon nombre de chefs-d’œuvre virent le jour. Encore aujourd’hui, les longs-métrages d’animation Disney continuent d’égayer nos salles obscures.
Sources :
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