Une robe bleue scintillante, un chignon blond élégant et une voix d’ange… Une description ne pouvant que faire référence à l’une des plus célèbres princesses Disney de l’empire aux grandes oreilles : Cendrillon. Un film qui aujourd’hui est vu par tous les fans de Mickey comme un des grands classiques des studios Walt Disney. Un film qui, également, à l’aube des années 50, sauva ces mêmes studios de la faillite…
La Guerre, la période de toutes les incertitudes
L’âge d’or des studios Disney semble bien loin à l’aube des années 1940… Depuis 1937, la maison de Mickey rayonne mondialement avec des œuvres légendaires comme Blanche-Neige et les Sept Nains, Pinocchio ou Bambi. Un monde parfait que la Seconde Guerre mondiale viendra subitement ébranler.
Malgré leur renommée grandissante, les studios Disney peinent à subsister durant la Seconde Guerre mondiale qui fait rage en Europe. Les gens ne vont plus au cinéma et les studios deviennent de moins en moins rentables. L’entreprise tente donc de resserrer ses budgets en réduisant ses effectifs ou en gelant les augmentations de salaires. Une dynamique qui entraînera une des plus grave crise salariale de l’entreprise : la grève du 29 mai 1941 qui dura 5 semaines. La grève se termine ainsi peu avant l’entrée en guerre des États-Unis, une crise en remplace une autre.
Cette période Disney est à ce jour connue comme une des périodes les plus sombres de l’histoire des studios Disney. La production de longs-métrages est en difficulté. Pour ne pas simplement fermer boutique, Walt Disney soumet alors l’idée de créer ce qu’il appelle des « package movies ». Des longs-métrages composés de plusieurs courts-métrages souvent issus de contes et de traditions folkloriques.
De petits films singuliers, qui s’éloignent de la bande-originale made in Disney comme le Crapaud et le Maitre d’école en 1949. Deux moyens métrages dans un seul où le second : La Légende de la Vallée endormie est une adaptation de la nouvelle de 1819 de Washington Irving : La Légende de Sleepy Hollow. Un moyen métrage sombre et terrifiant, dont la scène de course-poursuite avec le cavalier sans tête marquera à tout jamais l’esprit des plus jeunes.
Cendrillon, ou la période d’argent de Disney
C’est dans ce contexte que l’idée de Cendrillon germe dans la tête de Walt Disney. Une production qui reviendrait aux fondations du succès des studios Disney. Des adaptations de contes, un monde féérique en chansons et une fin heureuse.
Un projet aux enjeux colossaux. Cendrillon, ce n’est pas qu’un long-métrage. C’est une œuvre dont le coût de production est estimé à 3 millions de dollars, plus du triple de celui de Fantasia. C’est également le premier vrai long-métrage des studios au cinéma depuis Bambi en 1942. Cendrillon, qui est une adaptation du conte préféré aux valeurs très américaines de Walt Disney, doit être un succès. C’est un pari sur la survie du studio.
Disney appelle donc les animateurs les plus talentueux du studio aux ordres de Cendrillon. Ceux qui seront appelés plus tard « Les neuf vieux Messieurs ou vieux sages ». Une équipe de jeunes talents à l’époque qui fera, par la suite, la renommée de l’animation made in Disney.
Toutes les cartes sont en œuvre pour faire de Cendrillon la nouvelle Blanche-Neige dont les traits sont empruntés au même modèle que la princesse originelle : l’actrice Helene Stanley.
Nous sommes en 1950, le public découvre enfin Cendrillon. Walt Disney retient son souffle, conscient des enjeux capitaux derrière la réussite ou non de son nouveau bébé. Le ballet des spectateurs est incessant. 4,28 millions de dollars de recettes aux États-Unis. Plus de 12 millions d’entrées en France… Walt Disney peut relâcher la pression. Cendrillon est un succès. Les Studios Disney sont sauvés et peuvent maintenant se concentrer sur le deux nouveaux grands projets. Un certain Peter Pan et une jeune Alice au pays des Merveilles.
Un âge d’argent qui se clôturera après la sortie du Livre de la Jungle en 1967, dernier film réalisé du vivant de Walt Disney. Les studios connaîtront par la suite une nouvelle période sombre : Le Dark Age de 1970 à 1988. Une époque où le studio se cherchera en prenant de nombreux risques suite à la mort du fondateur. Une période sombre qui se cristallisera autour d’une seule production, encore aujourd’hui très discutée pour son aspect horrifique : Taram et le Chaudron Magique.
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