Vercingétorix : le plus grand ennemi gaulois de Jules César

Isalyne Marlier
Isalyne Marlier
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Si vous vous rappelez vos cours d’histoire, vous devriez vous souvenir de Vercingétorix. Ce Gaulois fut vaincu par Jules César lors de la bataille d’Alésia, après un siège de plusieurs mois. Pourtant, ce n’était pas la première fois que le Gaulois et le Consul se faisaient face. De fait, avant d’être défait, Vercingétorix avait déjà vaincu César. Plusieurs fois, même.

Vercingétorix naît entre 82 et 72 avant J.-C. à Gergovie, la capitale d’Avernes. Issu d’une famille riche et influente, son père cherche à devenir roi. Malheureusement, ce dernier sera assassiné et Vercingétorix sera confié à son oncle. Ce dernier l’enverra chez les druides, chez qui il apprendra à manier l’épée et les mots. En 58 avant J.-C., César en personne le remarque. Il l’invitera alors à rejoindre l’armée romaine.

Le retournement de Vercingétorix contre César

Après quelques années au service du chef de guerre romain, Vercingétorix prend la décision de quitter l’armée romaine en 53 avant J.-C. Par ailleurs, il ne fait pas que la quitter : il se retourne contre elle. Le jeune Gaulois avait pour but de poursuivre la mission de son père. De fait, il rassemble la Gaule en convainquant son peuple de s’unir contre l’envahisseur, les Romains.

En plus, pour avoir fait partie de leur armée, Vercingétorix connaît bien leurs tactiques et y trouve un avantage considérable. Ainsi, les tribus du centre de la Gaule et de l’Armorique forment désormais une coalition puissante, que Jules César ne s’attendait certainement pas à voir apparaître. De fait, les Gaulois sont plutôt connus comme des belliqueux se battant entre eux.

Vercingétorix appelant les Gaulois à la défense d'Alésia, tableau de François-Émile Ehrmann, vers 1869 - Cultea
Vercingétorix appelant les Gaulois à la défense d’Alésia, tableau de François-Émile Ehrmann, vers 1869.

Néanmoins, sa stupeur ne dure pas et il contre-attaque aussitôt en s’emparant de nouvelles villes. Vercingétorix et son armée de Gaulois comptent bien lutter contre la présence romaine sur leur territoire. De fait, afin d’affaiblir son ennemi, le Gaulois utilise la technique de la terre brûlée. Celle-ci consiste à brûler tous les champs et stocks de provisions alentour. Ainsi, l’armée romaine n’a plus de quoi se ravitailler. Ceci fonctionne et l’armée de César se voit obligée de reculer. C’est une première victoire signée par les Gaulois. Néanmoins, la guerre est loin d’être remportée et ces derniers se réfugient dans les oppidums, des villes fortifiées en hauteur.

De cette hauteur, il est plus facile d’appréhender l’ennemi en approche. Ainsi, les Gaulois se retrouvent assiégés à Gergovie par l’armée romaine. Les oppidums sont difficiles à prendre, alors César attend les renforts : une tribu gauloise ralliée à l’armée romaine. Malheureusement pour le Consul, la tribu de 10 000 cavaliers se retourne contre eux et ils n’ont d’autre choix que de se replier. Cette seconde victoire signera le ralliement de nombreuses autres tribus gauloises à Vercingétorix. De plus, après un discours passionné, ce dernier devient le général en chef des Gaulois. En d’autres mots : Vercingétorix 2, César 0.

La bataille finale : le siège d’Alésia

Vercingétorix, encerclé par l’ennemi

Il s’agit de la bataille finale de la guerre des Gaules, celle qui opposa les Gaulois de Vercingétorix aux Romains de César. Alors que les Gaulois tentent de repousser l’armée romaine de leurs terres près de la Méditerranée, ils sont surpris par l’intervention de la cavalerie germanique, alliée de Rome. Les Gaulois se retranchent alors dans un oppidum : celui de la ville d’Alésia. La bataille a lieu en 52 avant J.-C. et Jules César encercle la ville. En effet, le Consul a appris de ses erreurs et ne compte pas laisser une nouvelle victoire à son ennemi. L’armée romaine construit de multiples forts dans les collines voisines et les relie par des fossés. Ils mettent des pièges dans les plaines et construisent des tours. De cette façon, personne ne pourra venir en aide aux assiégés.

Les Gaulois se battent néanmoins et tentent une première sortie. Malheureusement, c’est une première défaite et ils se retranchent dans la ville, tandis que certains vont chercher des secours. Les assiégés ne s’avouent pas vaincus pour autant et retentent une sortie, puis deux, toutes soldées par des échecs. Lors d’une troisième tentative, une armée de secours apporte son soutien à Vercingétorix. Malgré l’issue incertaine de ce combat pendant des heures, Jules César sort finalement à nouveau vainqueur de ce combat. De fait, l’armée de secours se replie, impuissante face aux Romains, eux-mêmes appuyés par les Germains. Au bout de deux mois de siège, les Gaulois n’ont plus le choix. Ils sont épuisés et affamés. Vercingétorix se rend alors et dépose les armes aux pieds de Jules César.

Vercingétorix jette ses armes aux pieds de Jules César, tableau de Lionel Royer, musée Crozatier du Puy-en-Velay, 1899 - Cultea
Vercingétorix jette ses armes aux pieds de Jules César, tableau de Lionel Royer, musée Crozatier du Puy-en-Velay, 1899.

La reddition du roi gaulois

Vercingétorix se rend pour épargner ses hommes. Jules César est vainqueur, maître incontesté de la stratégie militaire, ainsi que de l’art du siège. Son expérience a été un avantage indéniable, tandis qu’il savoure enfin sa victoire face à l’ennemi. De fait, César le fait capturer et le fait enfermer dans une cage. Vercingétorix est désormais un trophée que César ne manque pas d’exhiber aux yeux de tous et ce, pendant plusieurs années. Finalement, le Gaulois est enfermé à Rome. Il est dit qu’il serait sorti de sa cellule une toute dernière fois en 46 avant J.-C., pour que César puisse rabâcher à nouveau sa victoire, avant d’être assassiné dans sa cellule, sur ordre de du dictateur Romain.

Ainsi, Vercingétorix aura été un ennemi de taille pour César. Les deux stratèges militaires auront été opposés longtemps avant que l’un ne prenne l’avantage sur l’autre. Par ailleurs, après sa défaite, le nom de Vercingétorix tomba dans l’oubli. Plus paradoxal, c’est grâce à son ennemi juré, Jules César, qu’on en apprend plus sur lui. En effet, le Consul en parlera beaucoup dans ses mémoires. Ce dernier en aurait beaucoup voulu au Gaulois de l’avoir trahi.

 

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