Notre-Dame de Paris : retour sur ses plus grandes périodes

Notre-Dame de Paris : retour sur ses plus grandes périodes

Emblématique sur l’île de la Cité, Notre-Dame de Paris attire les foules depuis bien longtemps. Il s’agit d’un des monuments les plus visités du monde, avec près de 14 millions de visiteurs chaque année. Le célèbre personnage du roman éponyme de Victor Hugo attire les regards de tous depuis fort longtemps.

En effet, la cathédrale a vu sa construction commencer vers 1160 pour ne s’achever que deux siècles plus tard. Sans compter les modifications au fil des siècles. Alors, qu’en est-il de la vie à travers les siècles de la cathédrale ? Découvrons ensemble trois grandes périodes de son existence.

Les prémices d’une cathédrale dédiée à Notre-Dame

Si on a édifié Notre-Dame durant la période gothique, elle n’est pas le premier édifice religieux de l’Île de la Cité. En effet, bien avant son édification, de nombreuses églises étaient présentes dans cette aire géographique. De plus, à son emplacement exact se tenait une autre cathédrale. Cependant, elle n’était pas dédiée uniquement à la Sainte-Vierge, mais aussi à Saint-Etienne.

Sur les emplacements actuels de la cathédrale et de son parvis, on a mis au jour au XIXe siècle d’autres vestiges d’anciennes églises. De plus, on y a retrouvé un pilier datant de l’époque de la Lutèce antique. Ce pilier, nommé Pilier des Nautes, représente une partie des Dieux romains et gaulois. Ceci atteste donc de la présence d’un pôle religieux ici dès l’ère gallo-romaine. Ce pilier est actuellement exposé au Musée National du Moyen-Âge.

Cependant, la Notre-Dame de Paris que nous connaissons aujourd’hui ne date pas l’époque antique. Ni même des prémices du christianisme. Non, sa construction a débuté au XIIe siècle. En 1160, l’évêque de Paris Maurice de Sully décide de la construction d’une nouvelle cathédrale dédiée à la Vierge. Dans cette deuxième moitié du XIIe siècle, les nouvelles constructions sont nombreuses avec l’émergence du style gothique. Grâce à de nouveaux procédés architecturaux, il est possible de construire plus haut et plus lumineux. De nombreux projets ambitieux voient alors le jour. Maurice de Sully à Paris décide donc de tenter l’aventure de cette nouvelle architecture. Il construit une nouvelle cathédrale sur l’emplacement de la cathédrale Saint-Etienne. 

La construction débute ainsi avec Maurice de Sully à partir de 1160. Traditionnellement, ce sont l’abside et le chœur de l’édifice qui sont construits en premier. De cette manière, l’office peut se dérouler même si les travaux continuent. On termine la cathédrale en 1250 avec la construction des tours.

Notre-Dame
Descente du Saint-Esprit, Jean Fouquet, vers 1450. Notre-Dame est visible à l’arrière-plan.

Le XIXe siècle, le sauvetage de Notre-Dame ?

Bien après sa construction, on délaisse la vieille cathédrale de l’île de la Cité. En effet, au XIXe siècle, l’idée est plus de démanteler les édifices qui rappellent le passé plutôt que de les restaurer. Heureusement, un auteur décide de se battre pour sauver Notre-Dame. C’est Victor Hugo lui-même qui l’a rendue si célèbre.

Si l’écrivain décide d’écrire son célèbre roman éponyme, c’est bien dans le but de sauver la cathédrale. En effet, l’édifice n’est plus de première splendeur. La flèche ayant été endommagée par la foudre a été démontée depuis plusieurs années. Les pierres commencent à tomber de la façade. La galerie des 28 rois de Judée en façade n’existe plus. Notre-Dame n’est plus que l’ombre d’elle-même. Alors, Hugo prend la plume pour tenter de faire réagir.

«Sans doute, c’est encore aujourd’hui un majestueux et sublime édifice que l’église de Notre-Dame de Paris. Mais si belle qu’elle se soit conservée en vieillissant, il est difficile de ne pas soupirer, de ne pas s’indigner devant les dégradations, les mutilations sans nombre que simultanément le temps et les hommes ont fait subir au vénérable monument.»

Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831.

Notre-Dame
Notre-Dame de Paris avant la restauration de Viollet-Le-Duc.

Eugène Viollet-Le-Duc, la restauration et l’expérimentation

Le roman est un succès et la réaction est rapide. Dès 1842, l’état organise un concours pour trouver deux architectes pour la restauration de l’édifice. Eugène Viollet-Le-Duc et Jean-Baptiste Lassus remportent celui-ci. La restauration débute en 1845. Cette restauration est très importante. En effet, il faut remplacer de nombreuses pierres endommagées par le temps, recréer des statues, reconstruire une flèche.

C’est Viollet-Le-Duc qui prend en charge seul la direction du chantier après le décès de son partenaire. Sa restauration prend la forme d’un laboratoire de recherches sur l’époque médiévale. En effet, Viollet-Le-Duc restaure. Cependant, il créa surtout de nouvelles formes à partir de ce qu’il juge digne d’être gothique ou non. Par exemple, les célèbres statues de gargouilles qui trônent au sommet des tours ne sont qu’une invention de sa part. Finalement, la cathédrale que nous connaissons aujourd’hui est issue de la vision que s’en faisait Viollet-Le-Duc.

Si l’on a salué l’architecte pour cette restauration « réussie ». On l’a aussi beaucoup critiqué. Aujourd’hui encore, on se demande s’il ne faudrait pas défaire certaines de ses restaurations qui faussent la compréhension de l’architecture gothique.

Viollet Le duc
Eugène Viollet-Le-Duc caricaturé par Giraud.

Notre-Dame dévastée

Même après cette restauration, Notre-Dame n’était finalement pas hors de danger. En effet, le 15 avril 2019, le monde a été témoin d’un évènement historique en direct. L’incendie de la Cathédrale Notre-Dame de Paris. Dans ce tragique évènement, la cathédrale a perdu sa célèbre charpente datant de 800 ans dans les flammes ainsi que la flèche de Viollet-Le-Duc. Cet incendie s’est déclenché alors que la flèche connaissait des travaux de restauration importants.

Par chance, les statues qui l’ornaient avaient été démontées la semaine précédente. De même, si une partie de la voûte s’est effondrée menaçant l’équilibre de la construction, de nombreux objets d’art ont pu être sauvés dont la couronne d’épines et la tunique de Saint-Louis. Autre élément miraculé de l’incendie, c’est le coq qui se dressait au sommet de la flèche. Il fut en effet éjecté hors du brasier lors de l’effondrement de la flèche. Les vitraux du Moyen-Âge et le grand orgue ont eux aussi été sauvés, avec toutefois plus ou moins de dégâts.

Aujourd’hui, environ deux ans après cet incendie, l’échafaudage qui se dressait au moment du drame vient d’être entièrement démonté. Depuis l’incendie, ce sont surtout de grandes discussions politiques qui ressortent de cet évènement. Faut-il rebâtir la flèche de Viollet-Le-Duc ou bien créer une flèche contemporaine ? Cependant, les spécialistes s’accordent pour dire qu’il ne faut pas se presser. Ils demandent des concertations éclairées. En effet, il ne faut pas que les reconstructions menacent d’avantage l’équilibre de l’édifice.

Notre-Dame incendie
Photographie de l’incendie.

Vous en savez maintenant un peu plus sur les grandes périodes de la vie de Notre-Dame de Paris. Malgré les évènements tragiques qu’elle peut subir et même si on ne pensait pas la revoir debout au matin du 16 avril 2019, elle semble vouloir se dresser encore pour plusieurs siècles !  

 

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Sources :

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