Clovis et le vase de Soissons, c’est une histoire que l’on a presque tous appris à l’école primaire. Clovis Ier, roi des Francs, aurait tué froidement l’un de ses soldats, un an après la bataille de Soissons, en 486. Chez Cultea, on vous raconte aujourd’hui ce qu’il en est !
À la suite de la bataille de Soissons en 486, Clovis, jeune roi païen de 20 ans et ses soldats, amassent leur butin sur la place de la ville. Ils avaient en effet pillé différentes églises, dont celle de Reims. Parmi les nombreux objets de valeur se trouve un vase liturgique, probablement en pierre d’agate ou en argent. Selon la tradition des Francs, les guerriers doivent partager les richesses à parts égales. Seulement, l’évêque Remi (ou Rémi) avait demandé à Clovis de lui restituer le fameux vase. Voulant lui plaire, le jeune roi avait accepté.
Le récit de Grégoire de Tours sur le vase de Soissons
Grégoire de Tours (539-594), un historien des Francs et de l’Église, a rapporté les événements dans le livre II, chapitre 27 de l’Histoire des Francs. Il raconte qu’une fois les richesses amassées sur la place, Clovis dit à ses soldats :
« Je vous prie, mes braves guerriers, de vouloir bien m’accorder, outre ma part, ce vase que voici. »
Bien que contraire à la tradition, ses hommes acceptent. Néanmoins, l’un d’entre eux proteste :
« Tu recevras de tout ceci rien que ce que te donnera vraiment le sort. »
Ce dernier frappe alors le vase de sa hache, l’endommageant par la même occasion. L’objet sera tout de même restitué à l’évêque.
Un an plus tard, le 1er mars 487, le roi des Francs passe ses troupes en revue sur le Champ-de-Mars. Clovis repère le soldat qui l’avait défié et lui reproche sa tenue négligée, avant de jeter ses armes à terre. Ce dernier se baisse donc pour les ramasser, et Clovis lève sa hache et la plante dans la tête du malheureux :
« Ainsi as-tu traité le vase de Soissons. »
Le pouvoir de Clovis
Après cet événement, les soldats du roi des Francs le craignirent encore plus. Cela explique donc l’image du roi autoritaire que l’on a de Clovis aujourd’hui. De plus, c’est à partir de ce moment-là qu’il commença à s’éloigner de la tradition des guerriers francs. Il mis en effet en place une nouvelle loi, où l’autorité était davantage centralisée. Enfin, le récit du vase de Soissons nous permet aussi d’observer le début d’une alliance entre l’Église et l’État.
Grégoire de Tours ne rapporta le récit du vase de Soissons que 100 ans après les faits. De nos jours, on pense que le vase proviendrait non pas de Soissons, mais d’une église pillée par les Francs : celle de Reims !