Il est temps de parler de Vermines. Premier long-métrage de Sébastien Vaniček, Vermines fait le meilleur démarrage pour un film d’horreur français depuis Promenons nous dans les bois, sorti en 2000. Un raz-de-marée inattendu pour ce film de genre, série B sociale et gore déjà culte. Emmené par Theo Christine, Sofia Lesaffre, Jérôme Niel et Finnegan Oldfield, Vermines est un huis clos intelligent, brillamment écrit, vif, politique, drôle et flippant. Un film comme on en voit peu dans le paysage du cinéma français.
Vermines : un shot d’adrénaline
Sorti le 27 décembre 2023, Vermines a mis tout le monde d’accord. Critiques comme spectateurs sont au rendez-vous pour ce « petit » film d’horreur français précis et passionnant. Emmené par un concept très simple emprunté au genre de la série B, Vermines raconte comment un immeuble de banlieue se retrouve confronté à une invasion d’araignées mortelles ultra venimeuses. Ainsi, avec cette idée de base très simple, Sébastien Vaniček va mettre en scène un huis clos passionnant. Une œuvre asphyxiante à évidemment déconseiller aux arachnophobes…
1h45 de pur bonheur où le film marque par son naturel de tous les instants. Sébastien Vaniček propose des dialogues précis, d’un naturel évident, presque improvisés, où l’audience croit à chaque mot prononcé, chaque tournure de phrase, chaque accent, chaque expression. Un naturel qui sert grandement le récit. Cela permet ainsi de mettre les spectateurs dans une situation réaliste, où chaque action devient alors crédible. L’implication émotionnelle se ressent dès les premiers instants du film. On est avec nos personnages, en immersion totale, et on y croit de A à Z. Et c’est sans doute la plus grande force de Vermines : un naturel débordant.
Une série B au service du film social et non l’inverse
L’intelligence de Vermines, c’est aussi les thèmes qu’il aborde, et surtout sa manière d’aborder ces thèmes. Vermines n’est pas à proprement parler un film social. C’est avant tout un film de genre, une série B horrifique, qui aborde des thématiques sociales. Un film d’horreur pertinent analyse des problèmes sociaux, tels que le COVID, la manière dont sont vues et traitées les citées, les violences policières, et le désintérêt d’un gouvernement qui ferme de plus en plus les yeux sur les problèmes de banlieues. Vous l’aurez compris, le terme Vermines ne désigne pas que nos petites bestioles à huit pattes.
Vermines est également bourré de références. Sébastien Vaniček pioche à droite à gauche avec beaucoup de malice, pour servir l’intérêt de son film. Pour autant, il ne perd jamais son identité ni son style. Un style physique, crasseux, passionnant agrémenté de quelques explosions visuelles superbes. Sébastien Vaniček ne manque pas d’idée de mise en scène. Cela donne à Vermines un côté cinéma populaire très appréciable.
Un film bourré d’influences
Alien est évidemment beaucoup cité, que ce soit par la forme des araignées ou leur manière de se déplacer, qui rappellent beaucoup les facehuggers de la licence. Mais également dans un climax survitaminé qui emprunte en permanence au Aliens de James Cameron. On retrouve également un peu de Attack the block, ce film anglais d’invasion extraterrestre dans une cité, qui a révélé John Boyega au grand jour.
On peut également percevoir quelques influences de Ladj Ly, surtout dans Les Misérables. Cela se ressent dans et ses superbes plans aériens que Sébastien Vaniček parvient à s’approprier dans Vermines. Le cinéma de Romain Gravas est aussi mis en lumière, notamment dans son approche à la fois brute, mais aussi très stylisée de la cité. Enfin, difficile d’ignorer REC, tant le film de Paco Plaza et Jaume Balagueró est devenu LA référence du film d’horreur en huis clos dans un immeuble.
Bref, Vermines est bien la claque promise. C’est bien écrit, bien joué, bien réalisé. Plus qu’un film d’horreur, Vermines emprunte autant à Alien, qu’à Attack the block, en passant par Les Misérables et le cinéma de Romain Gravas. Vif, flippant, drôle, politique, ça déboite.
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