« Together » : l’horreur de la dépendance affective [critique]

"Together" : l'horreur de la dépendance affective [critique]

Pour son premier long-métrage, le réalisateur Michael Shanks s’en sort avec les honneurs à l’occasion de Together, un film d’horreur organique des plus dérangeants. Emmené par Dave Franco et Alison Brie (mariés dans la vraie vie), Together parle du couple, de la solitude et de la dépendance affective par le biais du body-horror. Et malgré une dernière partie décevante, Together propose quelques fulgurances horrifiques mémorables.

Together : dépendance affective quand tu nous tiens

Together, c’est l’un des grands rendez-vous horrifiques de cet été. Analogie d’une dépendance affective terrifiante, le film de Michael Shanks va certainement remettre en question les choix de vie des jeunes mariés, prêt à consacrer leur vie à leur moitié. Film sur le couple, sur les trajectoires de vie, sur les sacrifices qu’oblige la vie à deux, Together lorgne constamment vers le cinéma de David Cronenberg. Body-horror pur, le long-métrage tombe régulièrement dans le genre de la métamorphose, de la modification corporelle, du cinéma horrifique organique.

Mais Cronenberg n’est pas la seule référence citée par Michael Shanks. Après une ouverture qui rend un hommage totalement assumé à The Thing, Together emprunte autant à Men d’Alex Garland (pour ses ressorts horrifiques physiques, son esthétique très froide, et son ambiance oppressante omniprésente) qu’à la mythologie de Lovecraft (surtout lors des passages dans la grotte).

"Together" : l'horreur de la dépendance affective [critique]

Outre ses quelques fulgurances horrifiques terrifiantes (Alison Brie derrière sa vitre), Together est surtout une réflexion introspective sur le couple, sur la notion de vie à deux, sur la perte d’identité au profit d’un tout. Michael Shanks aborde ici des thématiques d’évolution : grandir et fusionner. Together s’arrête également sur la mort de l’individualité et pose une question simple : est-ce que l’individu existe en tant que tel ?

Quid de l’existence de soi ? Est-ce que le couple est la réponse existentielle ultime ? Est-ce que c’est une fin en soi ? Un goal à atteindre coûte que coûte ? Together ne répondra jamais réellement à ces questions, offrant un dénouement ambigu, voir tendancieux, assez difficile à éclairer.

"Together" : l'horreur de la dépendance affective [critique]

En fait, on apprécie énormément la première partie de Together. Michael Shanks offre une mise en scène mesurée, en retenue, une introduction intéressante qui ne distille que peu d’indices sur la suite du récit. Malheureusement, Michael Shanks s’emberlificotera les pinceaux dans une dernière partie poussive et décevante, à grand renfort d’idées passablement éculées. Une dernière partie excentrique, moins maîtrisée, où l’accélération de rythme masque un cruel manque d’idées d’écriture. Michael Shanks ira même jusqu’à utiliser un ressort scénaristique vu et revu : la secte.

Les twists sont bourrins, les justifications grossières, les retournements de situation prévisibles et Michael Shanks manque de pertinence dans son propos. Même les interprétations de Alison Brie et Dave Franco, pourtant parfaitement adéquates durant une bonne partie du film, tombent dans la caricature dans cette conclusion qui manque d’impact. Quant au dernier plan, on ne sait toujours pas réellement comment l’interpréter… 

Together s’impose donc comme un film intéressant mais inégal, qui ne parvient pas à pousser son concept jusqu’au bout. Restent quelques moments de bravoures plaisants et un casting solide, qui ne parviennent cependant pas à sauver un ensemble assez brouillon et mal agencé. 

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Together – bande-annonce – date de sortie : 13 août 2025 

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