Quand une femme s’installe dans sa maison d’enfance avec sa nouvelle famille, les choses tournent au drame. Dans Imaginary, les amis imaginaires ne vous veulent pas du bien… Retour sur ce petit plaisir coupable qui débarque dans nos salles en ce mois d’avril 2024.
Des clichés surutilisés
Imaginary n’a rien de révolutionnaire et il est même assez mauvais par moments. Les dialogues et le sound-design sont les pires aspects du film. A travers lui, on voit ce cliché du film d’horreur peu inspiré des années 2010. On retrouve l’enfant innocente, l’adolescente rebelle, la vieille dame complètement folle… Puis les jumpscares qui n’en sont pas vraiment et la colorimétrie froide sans trop de contrastes.
On doit bien le dire, si le concept de base aurait pu donner un résultat original il n’en est rien. Mais heureusement le film ne souffre pas non plus vraiment de ses clichés. on peut même dire que cela le rend étrangement attachant…
Après tout, l’utilisation des stéréotypes n’est pas une mauvaise chose en soi. Et le cinéma d’horreur étant extrêmement codifié, il est parfois difficile de sortir des sentiers battus.
Un vrai plaisir coupable ?
Ce serait de mauvaise foi de dire qu’on passe un mauvais moment devant Imaginary. Si la première moitié du film traine en longueur et tente de nous faire piéger avec de nombreux jumpscares sans conséquences, la seconde se libère un peu. Toujours dans ses clichés, mais cette fois au point de toucher l’absurde de très près, on se prend plus facilement au jeu.
Le film devient grandement divertissant au point de se rapprocher du nanar par instants. Tout a beau être prévisible, arrive un moment où tout est agréable. On ne peut pas détester ce film, qui fait office de plaisir coupable.
On pourrait se poser la sempiternelle question de la place du divertissement au cinéma. Mais à vrai dire, celui-là ne compte pas vraiment. Il fait juste partie d’une machine qui a tourné trop de fois, d’un paysage horrifique qui a terriblement besoin de se renouveler, mais que l’on ne peut se résoudre à détester. L’horreur est un genre qui permet à la fois d’exploser de créativité sans limites et de faire de grandes critiques sociales. Imaginary ne fait ni l’un ni l’autre mais ce n’est pas ce qu’on lui demande.
On encourage grandement les cinéastes horrifiques à s’exprimer dans toute leur rage, leur bizarrerie, leur inventivité. Mais peut-être que comme toujours, il nous faut bien quelques films de séries B. Imaginary est actuellement en salles.