Le 21 mai 2023, le cinéma perdait Ray Stevenson. Acteur passionné jusqu’à la fin, habitué aux rôles de guerriers, parfois d’époque, parfois modernes, il est même passé chez Marvel.
D’abord de petits rôles sur le petit écran
George Raymond Stevenson est né le 25 mai 1964 à Lisburn, en Irlande du Nord. Mais c’est en Angleterre qu’il a grandi. Il est le fils d’un pilote de la Royal Air Force, un métier bien différent de celui dont il rêve : acteur. Persuadé que c’est impossible, il met de côté cette ambition et devient décorateur d’intérieur. Mais la passion reprend le dessus et il s’inscrit tout de même à la Bristol Old Vic Théâtre School, qui va lui permettre dès 1993 de faire de petites apparitions à la télévision. La première en tant que journaliste, dans A Woman Guide to Adultery, réalisé par David Hayman et avec Sean Bean.
Il enchaîne les rôles plus ou moins importants dans les séries britanniques, et sa première apparition au cinéma se fait en 1999 via un rôle de gigolo dans The Theory of Flight (ou Envole-moi) de Paul Greengrass, aux côtés de Kenneth Branagh et Helena Bonham Carter. Son premier rôle un peu plus conséquent au cinéma se fait en 2004, dans le King Arthur d’Antoine Fuqua. Dans le rôle de Dagonet, Ray Stevenson trouve ici ce qui sera le point névralgique de sa carrière : les rôles de chevaliers, de guerriers, ceux qui se battent continuellement.
Ray Stevenson : la révélation
Car en effet, c’est en 2005 avec la série Rome que Ray Stevenson explose enfin et que son rêve devient définitivement réalité. Le légionnaire Titus Pullo, témoin de la chute de la République Romaine et de l’avènement de l’Empire (oui, c’est un écho formidable à la dernière œuvre dans laquelle il va apparaître) est un personnage apprécié, acclamé, qui s’est clairement démarqué durant les deux saisons du show américano-britannico-italien.
Et tout commence. Il obtient le rôle principal du film Outpost de Steve Barker en 2008. Il devient même le Punisher pour Marvel dans le War Zone de Lexi Alexander la même année. Deux rôles de mercenaires / guerriers modernes cette fois. Il continue sa carrière au cinéma, apparaissant dans The Vampire’s Assistant de Paul Weitz en 2009, The Book of Eli d’Albert et Allen Hughes et The Other Guys (Very Bad Cops) d’Adam McKay en 2010.
Entre haches et fusils
L’année suivante, il revient dans l’écurie Marvel pour incarner Volstagg, guerrier d’Asgard dans le film Thor de Kenneth Branagh. Sa passion pour les rôles d’époque continue avec le rôle de Porthos dans Les Trois Mousquetaires de Paul W.S. Anderson. Puis, il opère un retour au guerrier moderne dans un rôle de gangster pour Jonathan Hensleigh, dans Kill the Irishman.
Après un passage dans la septième saison de Dexter, il revient à ses habitudes avec G.I. Joe : Conspirations, son retour dans Thor : The Dark World, son rôle dans la série policière Crossing Lines et son interprétation de Marcus Eaton dans le film Divergente. Embarqué pour de bon dans le cinéma d’action, il joue dans Big Game de Jalmari Helander en 2014 et boucle la saga Divergente en passant par la franchise du Transporteur en 2015 dans L’Héritage. Avant de revenir à ce qui l’a fait exploser : un rôle historique à la télévision.
Lui-même n’y croyait pas, il l’a pourtant fait
Dans les deux dernières saisons de la série de pirates Black Sails, il incarne le mythique Barbe Noire. A ce stade, il ne fait plus aucun doute que la carrière de Ray Stevenson est une réussite. Il a probablement dépassé le rêve. Un passage par la galaxie Star Wars en prêtant sa voix au Mandalorien Gar Saxon dans les séries d’animation Rebels et The Clone Wars et il poursuit avec quelques rôles au cinéma dans Accidental Man et Cold Skin. Il fait ses adieux à Volstagg dans Thor : Ragnarok en 2017 et prend de nouveau part à des conflits entre soldats dans Final Score l’année suivante.
Son amour pour les rôles d’époque continue à se faire ressentir dans sa prestation en tant que Ferdinand 1er de Naples dans la série Les Médicis, Maîtres de Florence et Othere dans la série Vikings. Agent du FBI dans Reef Break, commandant dans la série Das Boot… La dernière fois qu’on voyait Ray Stevenson à l’écran, c’était l’année dernière dans le film RRR de S. Rajamouli. Mais nous aurons le plaisir de le retrouver pour les toutes dernières fois dans un film actuellement en post-production, 1242 : Gateway to the West, et surtout en août prochain dans un nouveau rôle au sein de la galaxie Star Wars, en live-action cette fois, dans Ahsoka. Ici, il semblerait qu’il interprète un partisan de l’Empire. La boucle est bouclée, le dernier gros rôle de Ray Stevenson sera l’exact inverse du premier.
Plusieurs cordes à l’arc du guerrier
Il n’y a pas que l’audiovisuel qui a profité des talents d’acteur de Stevenson. Il a aussi été sur les planches de théâtre de Londres ! En 2000, il joue Jesus Christ dans la pièce York Mystery Plays. Sa prestation la plus connue est celle du Cardinal dans The Duchess of Malfi en 2003. Et dans la vie de tous les jours, Ray Stevenson était aussi le papa de trois enfants qu’il a eus avec sa femme, Elisabetta Caraccia.
Un départ dans la passion
Ray Stevenson ne croyait pas en ses chances de devenir acteur. Il s’est donc à l’évidence bien trompé. Une carrière réussie, au-delà des espérances, le rêve d’une vie accompli. Et dans l’immense tristesse ressentie à son départ, nous pouvons retenir le fait que cela s’est fait pendant un tournage, celui de Cassino in Ischia en Italie. Il y était hospitalisé, mais les raisons précises de son décès sont inconnues. Probablement très influencé par son père, véritable guerrier des temps modernes, Ray Stevenson n’a eu de cesse, tout au long de sa carrière, d’incarner des personnages représentant un combat et le défendant avec le corps. Et ce, en sachant varier son jeu ! Le sombre et impitoyable Frank Castle, le bon vivant Volstagg, la brute Titus, l’intimidant Barbe Noire…
Finalement, Ray Stevenson est parti en faisant son métier, sa passion, en continuant d’accomplir le rêve que même lui avait cru impossible.
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