L’arme nucléaire est l’une des plus meurtrières jamais créées par l’Homme. Et vu le nombre de pays qui la possèdent désormais, mieux vaut faire attention à qui on la confie. Alors imaginez que, juste après avoir été élu, un président de la République égare les codes nucléaires… Eh bien, c’est ce qui est arrivé à François Mitterrand !
La sacoche nucléaire
La sacoche nucléaire fut créée à la demande du Général de Gaulle pour les cas d’extrême urgence. Celle-ci permettrait en effet au président en exercice de lancer une offensive nucléaire depuis n’importe où, s’il ne se trouve pas à côté du poste de commandement « Jupiter » (bunker d’où l’on peut déclencher une attaque atomique). Fort heureusement, la France n’a jamais eu à s’en servir. Toutefois, les protocoles ont régulièrement changé, dépendamment des présidents.
Ainsi, sous de Gaulle, le code était changé tous les deux mois. Il était par la suite transmis au président et au Premier ministre. Le code était ainsi écrit sur un petit carton blanc placé dans ce que l’on appelait « le collier ». De Gaulle utilisa ainsi ce médaillon pour le cacher d’un côté. De l’autre côté du collier se trouvait une photo de sa fille décédée, Anne. Par la suite, les présidents Pompidou et Giscard-d’Estaing héritèrent du collier. Les choses se compliquèrent un petit peu avec l’arrivée de Mitterrand…
François Mitterrand égare son collier
Un des moments forts d’un mandat présidentiel, c’est bien évidemment la « passation de pouvoir ». Comme le voulait la coutume, François Mitterrand reçut le fameux collier contenant les codes nucléaires. Des codes qui, en de mauvaises mains, pourraient détruire le monde tel que nous le connaissons. Mais il y a un petit problème : Mitterrand trouve ridicule de garder les codes sur un collier.
Ainsi, alors que Valéry Giscard d’Estaing transmet au nouveau Président cette chaîne, François Mitterrand la glisse dans sa poche de veste. Emu par son élection et distrait par tous les protocoles, Mitterrand oublie que le collier se trouve dans sa veste… Une veste qu’il décide de faire envoyer le soir même chez le teinturier.
« J’imaginai le pire ! »
François Mitterrand à Jacques Séguéla
Fort heureusement, le nouveau président se rend rapidement compte de son erreur. Dès le lendemain, il envoya un motard récupérer la chaîne contenant les codes. Quelques mois plus tard, il se confiera à Jacques Séguéla sur cette bourde d’ampleur atomique. Il expliquera notamment avoir imaginé le pire et avoir réagi au plus vite pour rectifier le tir.
Comme quoi, on peut être élu président de la République et être tête en l’air… Heureusement, ces codes n’ont pour l’instant jamais servi et on espère bien que cela dure !
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