La civilisation maya est l’une des plus anciennes civilisations d’Amérique. Civilisation précolombienne d’Amérique centrale, elle a connu son apogée entre 200 et 900 après J.-C. Les Mayas étaient installés sur la péninsule du Yucatán, au sud du Mexique. Retour aujourd’hui sur cette civilisation mystérieuse et sur ses principales caractéristiques.
Religion et cosmos dans la civilisation maya
Les Mayas étaient polythéistes. Bien qu’on ignore encore beaucoup de leur religion, on sait qu’ils pensaient que le cosmos était composé de trois entités différentes : le monde inférieur, la terre et le ciel. De plus, ils possédaient de nombreuses créatures allégoriques, symbolisant la pluie, la force céleste, la foudre ou le vent. Deux types de créatures étaient répandus. En premier lieu, celles au nez court avec des attributs félins et solaires. Ensuite, celles au nez plus allongé, associées aux reptiles et à la terre.
Les cycles de la création et de la destruction étaient au cœur des croyances des Mayas. Ils croyaient en effet en la récurrence des cycles terrestres et célestes, d’où leurs allégories du soleil et de la terre. De fait, leurs rituels et cérémonies étaient liés à ces cycles. C’était d’ailleurs au prêtre de les interpréter et d’émettre des prophéties, sur le passé comme sur l’avenir. Quand ces dernières prévoyaient des temps sombres, il fallait alors faire des sacrifices pour apaiser les dieux. Dans ce sens, le roi était le garant de l’équilibre du cosmos et devait donc faire attention au bon déroulement des sacrifices.
Les sacrifices
Cette civilisation est en effet très connue pour ses sacrifices humains. Ces derniers étaient réalisés dans le but de préserver les humains, ainsi que les dieux. De plus, on pensait qu’il était possible de recevoir en retour un pouvoir surnaturel ou une faveur. Parmi les sacrifices, on retrouvait la décapitation, l’arrachage du cœur ou – le plus attesté – l’autosacrifice.
Ce dernier consistait en une automutilation, comme par exemple se couper l’oreille, le lobe ou encore la langue. Chaque sacrifice se déroulait en deux étapes. Premièrement, l’exécution à proprement parler du sacrifice, et ensuite, l’offrande. Lors de cette dernière, on présentait un ruban taché du sang du sacrifié dans un bol. Enfin, on sacrifiait aussi les animaux : oiseaux, serpents, poissons, jaguars, etc.
Les calendriers mayas
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les Mayas avaient plusieurs calendriers. Ceux-ci leur permettaient de suivre les cycles et servaient aussi de base d’appui aux rituels. Le calendrier sacré était le calendrier Tzolk’in, un calendrier de 260 jours utilisé dans les domaines de la divination et du religieux. Il y avait aussi le Haad, un calendrier de 365 jours fondé sur l’année solaire et commun à toutes les civilisations de la Méso-Amérique.
Les Mayas étaient en effet parvenus à mesurer la durée de l’année solaire, l’estimant à 365,2420 jours. Aujourd’hui, on sait qu’elle est en fait de 365,2422 jours, ce qui ne fait qu’une différence de 17 minutes. En plus du Haad et du Tzolk’in, les Mayas avaient également un calendrier lunaire, un autre fondé sur Vénus et un dernier calendrier, appelé le compte long. Toutefois, celui-ci ne fut utilisé que lors de l’Époque classique, c’est-à-dire entre 250 et 900 après J.-C.
Les avancées de la civilisation maya
La civilisation est aussi très célèbre pour ses avancées dans divers domaines, tels que l’écriture, l’art, les sciences ou encore l’architecture. En premier lieu, le système d’écriture n’était pas alphabétique. En effet, celui-ci utilisait environ 800 signes distincts, appelés glyphes. Avec le temps, il passa d’une forme logographique (un glyphe représente un mot) à une forme mixte logographique et syllabique.
Par la suite, les Mayas sont vus par certains comme les Grecs du Nouveau Monde. En effet, ils possédaient une grande maîtrise dans le domaine artistique, leur art étant considéré comme étant l’un des plus fins de l’Amérique précolombienne. Au IIIe siècle, ils maîtrisaient l’art de la fresque à la perfection.
Ensuite, bien qu’ils fussent en retard par rapport aux Européens dans certains domaines scientifiques, ils avaient une grande connaissance de l’astronomie. Enfin, ils ont révolutionné certains aspects de l’architecture, en inventant par exemple un type de voûte particulier, que l’on peut observer dans la ville précolombienne d’Uxmal.
La fin du monde
Comme mentionné précédemment, la civilisation maya considérait que l’univers fonctionnait par cycles. D’après le Popol Vuh, un livre rédigé par une ethnie du Guatemala, nous serions d’ailleurs aujourd’hui dans le 4e monde. Pour les Mayas, il ne s’agissait donc pas de la fin du monde, mais de la fin d’un monde. Autrement dit, la fin d’un cycle calendaire. Ceci contraste drastiquement avec la vision européenne, très imprégnée par le christianisme. En effet, il est dès lors plus question de Jugement dernier et d’Armageddon que de fin d’un cycle. Malheureusement, on ne sait pas exactement ce que la fin d’un monde signifiait pour les Mayas. Néanmoins, on suppose qu’une grande fête religieuse devait être prévue.
Par conséquent, les Mayas n’ont jamais prédit l’apocalypse du 21 décembre 2012. En outre, aucune prédiction apocalyptique n’a été retrouvée concernant cette date. C’était simplement la fin d’un cycle calendaire et l’avènement du 5e monde. En plus de cela, la date du 21 octobre 4772 est inscrite sur la Pyramide des inscriptions à Palenque (cité Maya au Mexique). On imagine donc que les Mayas ont vu plus loin que 2012…
Ce tour d’horizon de la civilisation maya n’est pas exhaustif. Cette dernière est en effet une civilisation à part entière qui possède une large quantité de caractéristiques. Contrairement aux légendes, la civilisation maya n’a jamais disparu, puisqu’on peut retrouver ses descendants dans des ethnies de la péninsule du Yucatán. Néanmoins, on ne sait toujours pas aujourd’hui pourquoi les cités furent abandonnées…
Sources :
Quel message réducteur de la civilisation maya! Le sacrifice humain chez les Mayas avait beaucoup moins d’importance que ce que les Européens se délectent à dire. C’est pourtant toujours ce qui est mis en avant , comme si c’était une volonté de minimiser la grandeur stupéfiante, pour l’époque de cette civilisation, notamment en terme de philosophie, sciences, cosmologie, rapport avec la nature et d’organisation sociétale.