Sans conteste, nous sommes nombreux à nous y connaître sur tel ou tel être mythique. Grâce aux récits qu’on a pu apprendre à l’école ou lire. Ils sont souvent le fait de forces sacrées et d’histoires rocambolesques. La mythologie met au jour pléthore d’anecdotes qui questionnent nos existences, nos liens sociaux et nos individualités. Chez Cultea, nous nous intéressons aujourd’hui à la dakini, divinité féminine bouddhiste. Nous espérons ainsi pouvoir éclairer votre lanterne !
Qui est la dakini ?
En voilà un drôle de mot ! Ce terme tire ses origines de la racine -daksha, qui signifie « habileté ». Le sujet se veut pourtant à controverse. Certains affirment avec ferveur le fait que -dak signifierait « crier » ou « frapper », tandis que dans d’autres régions, à l’instar du Bangladesh, –dakh voudrait dire « qui ne peut être comparé, unique ». Une dakini, autrement appelée khandroma en tibétain, est une divinité féminine du bouddhisme vajrayana (tantrique).
Dans l’hindouisme, elle était tout d’abord associée à la déesse indienne Kali, une sorcière, un démon ainsi qu’une dévoreuse de chair humaine. Un vrai bonheur, n’est-ce pas ?
Au fur et à mesure, cette vision a évolué et elle s’est transmuée en un symbole extrêmement puissant du bouddhisme tibétain. C’est d’ailleurs au même moment que les femmes ont pu tenir des postes d’enseignantes ou de médecins. Il y a peu encore, la dakini était qualifiée avant tout de maîtresse, d’individu secret doublement enseignante et amante des grands dirigeants et des hautes têtes tibétaines.
Entre hindous et Tibétains : la différenciation s’impose
On peut relever une différence notable entre les dakinis hindoues et les dakinis tibétaines. Chez les hindous, elles prennent tout bonnement la forme d’êtres célestes. Elles ont ainsi une dimension magique. Ces dakinis ont souvent des apparences angoissantes. Comme nous l’avons dit, elles sont associées à des démons, mangeuses de chair fraîche. Le mythe raconte par exemple que le démon qui a voulu empoisonner Krishna était en fait une dakini.
Ce sont des créatures froides et impulsives. Leurs élans sont agressifs et cruels. Elles sont connues pour hanter les lieux mortuaires. Il y a une croyance qui affirme que ces femmes atroces se rejoignent la nuit dans des forêts ou lieux escarpés, aux côtés de créatures et bêtes féroces. Leurs temples sont encore en état de conservation à l’heure actuelle. On peut les voir dans l’Uttar Pradesh, dans l’Orissa, dans le Madhya Pradesh, ainsi que dans le Tamil Nadu. Ils n’ont souvent pas de toit. O peut peut-être attribuer cela à la dimension volatile des déesses.
Chez les Tibétains, on peut retrouver la tradition suivante : quand le ciel dévoile des nuages blancs et noirs, il s’agit d’un combat entre deux groupes de dakinis. Elles prennent davantage la forme d’esprits locaux. Dans cette acception, la déesse représente davantage une femme forte et courageuse, à la puissance sans pareille.
Et le tantrisme alors ?
Principe de sexualité liant le corps et l’âme par le biais de textes rituels, le tantrisme est une forme méditative complexe. La dakini étant une divinité tantrique, elle peut tenir des rôles très différents. Elle peut, par exemple, représenter l’un des refuges extraordinaires de cette pratique. Elle peut également se transfigurer en parèdre (c’est-à-dire celle qui est « à côté » d’une autre divinité, ou son égale).
Du fait de leur toute-puissance, ces déesses peuvent enseigner à tout un chacun les secrets des tantras. Mais ce n’est pas tout, elles ont aussi un rôle prégnant dans le yoga, pouvant aider les yogis à s’élever psychiquement.
La dimension symbolique
Selon divers auteurs contemporains, à l’instar de Nathan Katz, la dakini peut être comparée au concept d’anima, théorisé par Carl Gustav Jung. Il s’agit de la part purement féminine d’un homme qui, si elle n’est pas bien développée, se fait le terreau fertile de comportements instables. Cela se traduit en l’occurrence par des crises de nerfs ou d’hystérie. Si, au contraire, elle est développée, elle est le fait d’un individu instruit et équilibré, aux portes de son inconscient et de son Moi profond. Du point de vue féminin, le symbole de la dakini prend en considération des caractères attribués à l’époque aux hommes. Cette énergie yang apporte au yin féminin plutôt doux et sage.
Il est crucial de préciser que la dakini, même si on l’invoque ou la prie, ne se manifeste que quand cela lui chante. Son apparition entraîne avec elle la peur, la crainte ou encore le challenge. Il n’empêche qu’elle reste un être impalpable se vouant à une danse céleste. Selon la légende, il vaudrait mieux ne pas tenter le diable en essayant de s’en saisir ou encore d’en ignorer la présence, au risque de tout perdre. En effet, on dit qu’elle ne vous laissera que poussière à la place de grandes victoires…
Le tantrisme est une doctrine indienne plutôt compliquée à assimiler, mais il est souvent le fait de prières divines. Si vous vous posiez des questions quant à la dakini, cet être féminin sacré, nous espérons avoir pu répondre à vos questions !
Sources :
2 Replies to “Qu’est-ce que la dakini, divinité féminine hindouiste et bouddhiste ?”