Créateur et gourou de la secte « La Famille », Charles Manson horrifia les États-Unis dans les années 1960. C’est lui qui commandita le terrible assassinat de l’actrice Sharon Tate du 9 août 1969. En plus de cela, la « Famille Manson » commit au moins 8 autres meurtres, témoignant tous d’une sauvagerie sans précédent. Chez Cultea, on vous propose aujourd’hui de revenir sur la vie de ce criminel, la secte qu’il a fondée, ainsi que les crimes effroyables qu’elle a commis.
L’enfance chaotique de Charles Manson
Charles Manson naît le 2 novembre 1934 à Cincinnati, dans l’Ohio. À l’époque, sa mère, prostituée et alcoolique, n’a que 16 ans. Charles ne la voit que très peu, celle-ci disparaissant souvent pour boire avec son frère. Alors que Manson a 5 ans, sa mère est arrêtée pour vol à main armée. Le jeune enfant est alors placé chez sa tante et son oncle, qui se révéleront être des tueurs sadiques. Il tombe très rapidement dans la délinquance, volant dans une épicerie à 14 ans seulement. Il est envoyé en « maison de redressement » à de multiples reprises, tantôt pour des vols, tantôt pour des agressions sexuelles. Lorsqu’il a 16 ans, des médecins le jugent « agressivement antisocial ».
À 21 ans, Manson se marie avec Rosalie Willis, mais il finit par être incarcéré pour vol de voiture. Quelques mois plus tard, il est de nouveau incarcéré, et Willis décide de demander le divorce. Manson devient ensuite proxénète, et continue à alterner liberté conditionnelle et séjours en prison. Vers la fin des années 1960, il se passionne pour les Beatles, développant une fascination extrême à leur égard. En 1967, il demande à rester en prison, ce qu’on lui refuse. Il tente alors une carrière musicale, mais celle-ci n’aboutit pas. Il jure alors de prendre un jour sa revanche sur Terry Melcher, qui avait refusé de produire son disque.
La « Famille Manson » et la prophétie de Manson
À partir de 1967, Charles Manson commence à se mêler aux milieux hippies de Los Angeles. La même année, alors qu’il est déjà suivi par un groupe d’admirateurs et d’admiratrices, il crée une communauté hippie. Il se présente alors à eux comme la réincarnation du Christ et devient leur leader/gourou. On surnomme d’abord la communauté « Black Bus Charlie », puis, plus tard, « Famille Manson ». Elle vit en marge de la société, dans une grotte ou dans divers ranchs, tels que le Spahn Ranch, appartenant à George Spahn. La « Famille » se compose principalement de jeunes femmes, qui auront presque toutes au moins un enfant avec le gourou. De plus, la drogue est toujours présente au sein de la communauté.
En se servant de passages de la Bible et de l’Album Blanc des Beatles, Manson établit une prophétie. Selon elle, les Noirs, désireux de déclencher une guerre raciale apocalyptique, vont bientôt s’attaquer aux Blancs. Alors, ces derniers se tourneraient vers Manson pour diriger leur nouvelle nation. Il surnomme cette lutte « Helter Skelter », d’après une chanson du groupe britannique. Le gourou explique ensuite à ses adeptes la nécessité d’assassiner certaines personnes, afin de précipiter la réalisation de sa prophétie. L’objectif était ici d’accuser les Noirs des crimes commis par sa secte.
Les crimes de la « Famille »
Fin juillet 1969, Manson envoie 3 de ses disciples (Bobby Beausoleil, Marie Brunner et Susan Atkins) chez Gary Hinman, un professeur de musique. Après avoir gardé l’homme captif pendant 2 jours, Beausoleil poignarde Hinman à mort. Les disciples du gourou écrivent « political piggy » et dessinent une patte de panthère sur les murs avec le sang de la victime. La patte de panthère étant le symbole des Black Panthers, les assassins voulaient remettre la faute sur les Noirs. Les 3 adeptes seront également suspectés du meurtre de Donald Shea.
Plus tard, le 9 août 1969, Charles « Tex » Watson, Patricia Krenwinkel, et Susan Atkins s’introduisent dans la villa 10050 Cielo Drive. La résidence était censée appartenir à Terry Melcher, qui avait refusé de produire le disque de Manson quelques années plus tôt. Néanmoins, la maison appartient désormais à Roman Polanski. Ce dernier n’est pas présent ce soir-là, mais sa femme, Sharon Tate, alors enceinte de 8 mois, l’est. Elle passe en effet la soirée avec ses amis Jay Sebring, Wojciech Frykowski et Abigail Folger. Le gardien de la villa, William Garretson, accueille quant à lui son ami Steven Parent. Toutes ces personnes trouveront la mort, à l’exception du gardien. Sur la porte d’entrée, les meurtriers et adeptes de Manson écrivent « pig » avec le sang de Sharon Tate.
Le lendemain, Patricia Krenwinkel, Tex Watson et Leslie Van Houten assassinent Leno et Rosemary LaBianca, un riche couple de Los Angeles.
Après 1969
En octobre 1969, la police procède à l’arrestation de Charles Manson et de ses complices. Le 25 janvier 1971, Manson est déclaré coupable d’avoir dirigé les assassinats et est condamné à la peine de mort le 29 mars, au même titre que ses disciples. Cependant, ils échapperont à la peine capitale, puisqu’elle sera abolie un an plus tard en Californie.
Manson passe le reste de sa vie en prison. En septembre 1985, un détenu, Jan Holmstrom, lui jette du diluant à peinture au visage puis y met le feu avec un briquet. Des années après, en janvier 2017, il commence à avoir des problèmes de santé. Quelques mois plus tard, l’hôpital de Bakersfield, dans le comté de Kern en Californie, admet le gourou, qui meurt de causes naturelles le 19 novembre 2017.
Références de Charles Manson dans la pop culture
Charles Manson n’a cessé de fasciner depuis son arrestation en 1969. On le retrouve dans beaucoup d’éléments de la pop culture. D’abord, Brian Hugh Warner, plus connu comme Marilyn Manson, s’est inspiré du nom de famille du tueur pour son nom de scène. Les Ramones évoquent quant à eux le criminel dans leur chanson Glad to See You Go.
Ensuite, la série American Horror Story a fait apparaître Manson, joué par Evan Peters, lors de sa 7e saison. Cette dernière s’intitule d’ailleurs Cult, en français « secte ». Le criminel figure aussi dans la saison 2 de Mindhunter, série originale Netflix. Enfin, le gourou apparaît dans le dernier film de Quentin Tarantino, Once Upon a Time… in Hollywood, dont une bonne partie de l’intrigue se concentre sur « La Famille ».
Arnaud Devillard, spécialiste de la scène musicale californienne de l’époque, considère Charles Manson comme « l’incarnation du mal absolu ». Beaucoup se demandent encore comment Manson a réussi à convaincre tant de personnes de commettre des crimes si terrifiants. Quoi qu’il en soit, l’horrible gourou continue toujours de fasciner, et on doute que cela soit près de s’arrêter…
Sources :
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