Relativement connue en France, la fondation Rockefeller possède de nombreuses antennes à l’international. Depuis sa naissance en 1913, cette organisation a opéré aux quatre coins du monde. Pourtant, cet organisme « caritatif » possède plusieurs parts d’ombre sur lesquelles l’historiographie est beaucoup revenue. Découvrons ensemble son histoire, ses réseaux et son véritable but.
Postulat de départ : la fondation Rockefeller n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Il y a en effet aux États-Unis tout un passif historique avec les organismes de charité. Il s’agit d’un récit complexe qui doit être réalisé tout en nuances.
La philanthropie : un concept de moralité à l’américaine
La morale américaine est de base un sujet fascinant, constamment torturé entre valeurs chrétiennes et violence sous toutes ses formes. Entre guerre et paix. La philanthropie à grande échelle, qu’on retrouve aujourd’hui notamment avec Bill Gates, puise ses racines au XIXe siècle.
Le « destin américain »
Les États-Unis sont un pays fier. Un peu trop, peut-être. Presque depuis le début de son existence, le pays aime mêler concepts spirituels et monde réel. Ainsi, pour beaucoup d’Américains, le concept de destinée a une valeur forte. On croit en la destinée manifeste des États-Unis comme sauveur de l’humanité. Ainsi, tout ce qui est américain est universel. Ce qui est bon pour l’Amérique est bon pour le reste du monde. Non seulement ce point de vue est particulièrement présomptueux, mais il est essentiellement un point de vue des élites. À noter que cette notion fut l’un des piliers du nazisme…
Cette idée n’est pas jeune et date de la première moitié du XIXe siècle. Il faudra cependant attendre les années 1890 pour que les États-Unis aient réellement les moyens de leurs ambitions. Jouissant d’un développement industriel colossal, le pays est désormais un titan sur la scène économique mondiale. Le fantastique développement du chemin de fer transcontinental américain et l’appauvrissement des puissances européennes suite à la fin du colonialisme sont les principaux facteurs de cette montée en puissance.
Cette idéologie de la destinée aura le temps de mûrir durant la première moitié du XXe siècle et se concrétisera après la Seconde Guerre mondiale. Nul besoin de rappeler l’impérialisme culturel, militaire et économique américain à cette période.
Les fondations comme outils du destin
Si aujourd’hui les fondations et organismes de charité font partie du décor, il n’en était rien il y a encore 150 ans. Le concept de charité est lui plus ancien, on le retrouve notamment sous l’Empire romain, mais principalement dans la chrétienté occidentale. Les donations à l’Église étaient alors un fait social obligé pour les classes dominantes. Il s’agissait principalement de faire bonne figure devant le peuple, mais surtout devant Dieu. Sauf qu’au XIXe siècle, l’Église a perdu beaucoup d’influence. On préfère donc confier la gestion de la charité à des organismes privés.
Ainsi, en 1889, le riche homme d’affaires américain Andrew Carnegie pose les bases de la philanthropie à l’américaine.
« L’homme qui meurt riche, meurt déshonoré. »
Évangile de la richesse, 1889
L’homme est alors à la tête d’un empire de la sidérurgie. Ce dernier lui confère une fortune colossale, faisant de lui l’homme le plus riche de son époque. Cependant, il refuse de mourir avec une telle fortune. Il considère que ce serait néfaste à l’Humanité de conserver tout cet argent en un seul point. Ainsi, ses enfants n’héritent que de peu de sa fortune ! (un château en Écosse et un appartement à New York tout de même)
Le monde quant à lui y gagne beaucoup. 2 500 bibliothèques publiques à travers les USA. Une salle de concert flambant neuve à New York. Enfin, il fonde en 1891 la célèbre Université Caltech en Californie. Pour l’anecdote, c’est dans cette université que travaillent les joyeux nerds de la série The Big Bang Theory. En France, Carnegie offre une magnifique bibliothèque à la ville de Reims en 1921. À la fin de sa vie, il crée deux fondations dans lesquelles il investit près de 350 millions de dollars de l’époque. Celles-ci se concentrent alors sur le développement de l’éducation et la paix dans le monde.
Pourquoi donner ?
La politique de ces fondations a suscité de nombreux débats parmi les chercheurs en sciences économiques et sociales. Ces débats furent majoritairement binaires. D’un côté, certains les ont considérées comme des outils conservateurs de reproduction du système capitaliste. Soulignant donc que la philanthropie était souvent un moyen de détourner le regard du véritable problème, l’opinion publique se focalisant alors sur la générosité de ces riches individus sans réfléchir à comment la construction de leur gargantuesque fortune pouvait contribuer à provoquer la misère de certains. De l’autre côté, on souligne combien leur contribution a apporté aux mondes de l’art, de la médecine et du progrès en général. On constate leurs vastes programmes d’éducation, de développement de la recherche scientifique et de mécénat.
Le problème posé par cette analyse binaire est que la question de la motivation propre des philanthropes n’est pas développée. On reste sur un son de cloche où l’individu est soit désintéressé, soit un rouage de la perpétuation du capitalisme. La réalité est plus complexe. Il y a une idéologie dominante aux États-Unis dans le tournant du XIXe-XXe siècles, qui insuffle cette idée de philanthropie. Ainsi se mêlent positivisme et capitalisme derrière la toute-puissance du « progrès ». Tous convergent derrière cette idée qu’il faut tout sacrifier pour le progrès. Cela est favorisé par le grand épanouissement économique et industriel de la fin du XIXe siècle. De plus, la période est propice à toutes les inventions. On découvre de nouvelles choses tous les jours.
Cependant, la réalité n’est pas aussi rose. La prospérité économique ne concerne que les riches propriétaires des industries. Les ouvriers baignent quant à eux dans la misère. Une misère qu’on cherche à cacher sous le tapis. Ainsi, les organismes philanthropiques sont pour beaucoup une occasion d’éponger les dommages collatéraux de leur enrichissement personnel. Par « dommages collatéraux », on entend bien sur surpopulation urbaine, hygiène de ville déplorable, ghettoïsation, malnutrition, etc.
Le cas Rockefeller
Fonder l’empire
La famille Rockefeller est aujourd’hui encore l’une des plus riches du monde. Leur fortune est difficile à estimer puisqu’elle réunit un fond familial commun, les fortunes de ses membres et des placements dans littéralement tous les domaines : immobilier, foncier, entreprises, industries, art… Cependant, il fut un jour où la famille était « modeste ».
John Davison Rockefeller (1839-1937)
Fondateur de l’empire, John Davison Rockefeller est né en juillet 1839 à Richford (New York). Il est ce que l’Amérique adule le plus : un self-made man. Du genre à bâtir un empire avec rien. Sa mère lui inculque une éducation catholique à l’irlandaise. Son père est un tocard. Un charlatan qui vend des « remèdes miracle » et passe son temps loin du domicile, à courtiser à droite à gauche…
Très jeune pourtant, le jeune John décide qu’il deviendra un homme d’affaires respectable. Il développe un sens du commerce rare chez un enfant. En effet, il se met à pratiquer l’élevage de dindons et le prêt avec intérêts auprès de ses camarades d’école ! Il passe ses dimanches à assurer l’école et la conciergerie de la paroisse locale. Par la suite, il étudie la comptabilité à l’école de commerce de Cleveland.
Un business en or noir
Réalisant des débuts modestes dans le monde des affaires, il investit avec des amis dans des projets. D’abord dans le transport alimentaire, puis dans le raffinage de pétrole. En 1870, il fonde son entreprise de raffinage qui devient rapidement la première de l’État. La Standard Oil nouvellement créée a alors des ambitions herculéennes : contrôler toutes les raffineries du pays. L’entreprise se démocratise, de raffineur elle devient également extracteur et convoyeur de pétrole. La numéro 1 du pays ! Dès 1874, elle contrôle tout. Elle est tellement influente qu’elle peut demander aux compagnies de chemin de fer de ne pas transporter les barils de ses rares concurrents. Sa stratégie de pression lui procure une situation de monopole total.
John Rockefeller se diversifie par la suite dans l’automobile et l’aéronautique. Sa fortune n’est plus gargantuesque, c’est un trou noir. Il bat Carnegie et devient la véritable plus grosse fortune mondiale. Selon des sources diverses, sa fortune représenterait aujourd’hui plus de 200 milliards de dollars actuels. On estime qu’en 1914 Rockefeller possédait 1 % de toute la richesse américaine.
Activités philanthropiques
Par son éducation catholique, John se tourne évidemment vers la charité. Ainsi, il dédie les deux tiers de sa fortune à des activités philanthropiques. Il fonde l’Université de Chicago ou encore le prestigieux Institut Rockefeller de recherches médicales. De plus, il crée la Rockefeller Foundation en 1913. Originellement, cette dernière a pour vocation de promouvoir le progrès scientifique dans le monde entier.
En 1914 par exemple, elle fonde le Peking Union Medical College en Chine. Aujourd’hui encore, il s’agit de la faculté de médecine de Pékin. Par la suite, elle fournit une aide aux victimes de la Première Guerre mondiale, notamment en Belgique. À noter que les activités de la fondation passent parfois sous le nom de la Croix-Rouge dans ce contexte.
La fondation Rockefeller sur tous les fronts
L’entre-deux-guerres est la période-phare de l’organisme. En effet, elle va faire en sorte de bâtir un réseau d’échanges scientifiques entre les États-Unis et l’Europe. Ainsi, elle va connecter des universités américaines (Harvard, Columbia, Yale, Chicago…) avec des universités européennes (Paris, Toulouse, Lyon, Marseille…).
De plus, dans un contexte de développement des relations internationales, la fondation tisse des liens avec la SDN. Cette dernière est l’ancêtre de l’ONU, à laquelle les États-Unis ont refusé d’adhérer. C’est donc par l’intermédiaire de Rockefeller que les USA négocient leurs contrats économiques avec les marchés européens. Ainsi, la fondation va bien au-delà du caritatif. Son réseau est immense et traverse tous les milieux, allant du politique au scientifique, en passant par l’industrie et l’art.
Les sciences humaines
En 1928 est créée la division « Humanités ». Cette dernière s’occupe alors principalement de deux choses. Déjà, il s’agit de construire des écoles pour les enfants noirs dans les États du sud de l’Amérique ségrégationniste. John Rockefeller était un fervent défenseur de Lincoln et de ses idées. Il se positionnait en défenseur de l’abolitionnisme. Aussi, son petit-fils décida de fonder plusieurs universités noires aux USA.
De plus, la division Humanités défend l’idée de préserver les archives écrites et physiques. La fondation a en effet joué un rôle majeur dans le développement des sciences sociales aux États-Unis, et donc dans le monde. Déjà par ses nombreuses créations d’universités et de pôles de recherche. Mais également grâce à la connexion des mondes intellectuels américain et européen. De plus, elle finança les premiers travaux d’études scientifiques sur les mouvements sociaux aux États-Unis. Dans les années 30, la fondation rachète le Centre de documentation sociale situé à l’ENS en France. Aussi, la fondation permit la fuite d’intellectuels d’Europe lors de l’occupation allemande dès 1940. Claude Lévi-Strauss en est un exemple. Pour conclure sur la culture, on peut souligner les financements énormes alloués aux presses universitaires.
L’art
Enfin, la fondation s’est consacrée au financement de l’art. Par exemple, une sous-division de l’organisme offre des financements à un grand nombre de hauts lieux de la culture new-yorkaise. Ainsi, le MoMA, le Metropolitan Museum of Art ou encore le Lincoln Center bénéficient de ses subventions. De plus, elle dispensa des enveloppes pour le développement d’une scène expérimentale à New York ou encore l’organisation de concerts de musique symphonique.
La fondation Rockefeller aujourd’hui et son bilan
Aujourd’hui, la fondation est partout à la fois, ce qui inquiète certains… De plus, bien qu’elle ait nourri la recherche mondiale de financements ininterrompus pendant plus de cent ans, se pose la question de son éthique.
Des questions éthiques…
Dès la naissance de la fortune de son fondateur, la question de la morale s’est posée. Aussi bénéfique aient été les gestes philanthropiques de M. Rockefeller premier, il n’empêche qu’il a bâti sa fortune en trichant. Situation de monopole illégale, optimisation fiscale et abus juridiques, trafic d’influence, abus de position dominante, menaces, sabotages, attaques de chantiers, corruption, appropriation de terres et pollution, non respect des normes en vigueur… Cette petite liste ne concerne que ce dont on peut accuser le grand patriarche de la dynastie.
De plus, l’omniprésence Rockefeller dans le domaine de la santé est mal perçue. En finançant une immense partie de la recherche médicale mondiale, il est évident que la fondation obtient une position dominante. De plus, par des placements et des acoquinements, elle a développé de grands liens avec l’industrie pharmaceutique. Enfin, elle a largement orienté la direction prise par la recherche en général.
L’eugénisme
Ainsi, dès le début du XXe siècle, la fondation finance (et pilote presque en quelque sorte) les travaux américains et français sur l’eugénisme. Il s’agit de l’ensemble des méthodes visant à vouloir perfectionner une espèce vivante en améliorant sa génétique ou en éliminant des individus ou des traits qu’on souhaite voir disparaître. L’idée d’une race supérieure aryenne que l’on peut conserver en éliminant tout le reste est une forme d’eugénisme. La fondation permit notamment à des scientifiques danois et allemands de venir étudier aux États-Unis. Ces derniers rapportèrent alors les travaux dans leur pays, soutenus financièrement.
La fondation stoppa le budget allemand dès 1939. Les travaux quant à eux continuèrent évidemment dans l’horreur des camps de concentration et des expériences sordides des nazis. Au sortir de la guerre, les horreurs commises par les nazis révulsent l’opinion publique, les expériences pratiquées sur des cobayes humains n’aidant pas. La fondation décide alors de renommer l’eugénisme comme « étude de la biologie sociale »…
Cela n’empêcha pas la fondation de faire encore n’importe quoi par la suite. La justice américaine a ouvert un procès en 2019 contre Rockefeller pour son implication dans un scandale à la fin des années 1940. Ils auraient alors inoculé sans consentement à des enfants du Guatemala la syphilis, afin de vérifier l’efficacité de la pénicilline contre les MST…
Un bilan santé plutôt « positif »
Il n’y a heureusement pas que des catastrophes du côté de la santé. La fondation a permis de mettre en lumière des problèmes majeurs de santé publique, et notamment d’hygiène. Sur ces derniers points, on peut dire qu’elle a mis le paquet. Plus de 25 millions de dollars alloués à la construction de centres de recherche en santé publique dans le monde. De plus, les recherches menées ont permis de quasiment éradiquer des maladies comme la malaria ou la fièvre jaune.
Des questions d’alimentation
En outre, la fondation a investi dans des programmes de développement agricole. Ainsi, son programme au Mexique a permis ce que l’on appelle la Révolution verte. Il s’agit d’une politique de transformation des agricultures des pays en voie de développement. Le but étant de favoriser des cultures (et des variétés) à haut rendement afin de contrer une potentielle famine due à l’augmentation exponentielle de la population mondiale. En ce sens, la fondation a financé l’Institut national de recherche sur le riz des Philippines.
Sur ce point, le bilan est un peu plus mitigé. Économiquement, cela a permis à des entreprises internationales de se remplir les poches et de faire travailler beaucoup de monde. Surtout aux États-Unis avec le célèbre groupe Monsanto. Du point de vue humain, cela a permis d’éviter la famine et de nourrir la population grandissante. Du point de vue environnemental, c’est en revanche une catastrophe. En effet, pour augmenter le rendement, on a dû avoir recours à des engrais et des pesticides pas toujours très amicaux avec la nature.
De plus, le fait de ne conserver qu’une seule espèce « plus solide » de céréales réduit la biodiversité. Ainsi, des espèces de céréales ont aujourd’hui totalement disparu. Ce qui est inquiétant, c’est qu’en homogénéisant la production, on perd certains caractères génétiques. Certains craignent alors que les espèces soient moins résistantes face à de nouveaux pathogènes… Enfin, pour augmenter la culture, il a fallu défricher beaucoup de terres. Ainsi, on se retrouve avec des sols qui ont probablement été souillés par une agriculture intensive.
Théories du complot
Avec une telle omniprésence et un passif aussi lourd, la fondation est l’objet de bien des récits complotistes. Le problème de la fondation est le flou permanent qui règne autour d’elle. Son statut n’est pas clair. Elle n’est ni une entreprise, ni un État. Ses implications sont floues elles aussi. Se contente-t-elle de distribuer l’argent ou pilote-t-elle directement les travaux menés avec ? Quelle est son emprise sur les milieux qu’elle finance ?
Ainsi, elle s’est retrouvée au centre des théories complotistes du « Nouvel ordre mondial ». Il s’agit d’un regroupement de théories expliquant qu’un projet de domination planétaire se trame dans l’ombre. Ce projet serait fomenté par un regroupement de riches individus, de grandes corporations et parfois même de gouvernements. Il y a un peu de X-files là-dedans, un soupçon d’illuminati aussi. Le mythe tire ses racines du complot juif, qu’on retrouve alors au XVIIe siècle. Celui-ci s’était transformé en complot judéo-maçonnique au XIXe siècle.
Aujourd’hui, on a entre autres Big Pharma et le Grand remplacement. La fondation a longtemps été accusée d’interventionnisme politique ou économique. Elle a fait l’objet de plusieurs procès au cours de son histoire. Plus récemment, elle a été accusée d’être mêlée à la pandémie de Covid-19, qu’elle aurait planifiée à l’avance. À noter que Bill Gates avait également fait l’objet d’accusations farfelues.
La fondation Rockefeller fascine autant qu’elle révulse. On ne peut pas nier tous les grands investissements qu’elle a réalisés au cours de son histoire. Cependant, cette dernière est remplie de faces d’ombres qui ne seront sans doute jamais éclairées. Entre interventionnisme, expériences médicales douteuses et philanthropie, Rockefeller est un empire sans étiquette. Le statut de fondation lui permet de naviguer à travers le monde avec un passeport apatride. On retrouve l’écho de cette mystérieuse organisation non-gouvernementale dans de nombreuses œuvres de science-fiction. Au-delà, de nombreux sous-genres comme le cyberpunk ont aussi repris ce concept de groupe philanthropique qui se retrouve à tirer les ficelles dans le monde entier.
Sources :
- Carnegie et Rockefeller, charités bien ordonnées – Le Monde
- La fondation Rockefeller et la naissance de l’universalisme philanthropique américain – Ludovic Tournès
- Rockefeller, l’homme le plus riche de tous les temps – Ouest-France
- La fondation Rockefeller et la recherche médicale – Jean-François Picard
- La fondation Rockefeller et la construction d’une politique des sciences sociales en France (1918 – 1940) – Ludovic Tournès
- Black Education and Rockefeller Philanthropy from the Jim Crow South to the Civil Rights Era – RE:source
- The Horrifying American Roots of Nazi Eugenics – History News Network
- From MoMA to Washington: How Nelson Rockefeller Redefined the Role of the Art Patron & Politician for the 20th Century – Sothebys
- What Research, to What End? The Rockefeller Foundation and the Max Planck Gesellschaft in the Early Cold War – Carola Sachse
- The Rockefeller Foundation and German Biomedical Sciences, 1920–40: from Educational Philanthropy to International Science Policy – Paul Weindling
4 Replies to “Rockefeller : à quoi sert cette fondation emblématique ?”