Les « décodeuses » : les héroïnes méconnues de la Seconde Guerre mondiale

Sophie Volatier
Sophie Volatier
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Au cours de la Seconde Guerre mondiale, pas moins de 10 000 « décodeuses » ont apporté une aide précieuse à l’armée américaine.

Le 7 décembre 1941, l’attaque de la base militaire de Pearl Harbor par l’armée japonaise provoque l’entrée en guerre des Etats-Unis. Les historiens considèrent que la Seconde Guerre mondiale fut une « guerre totale ». Tous les citoyens se mobilisèrent, sur le front comme à l’arrière. Les Etats adaptèrent leurs économies à la guerre. Les usines se reconvertirent dans la fabrication d’armes. Les femmes remplacèrent les hommes dans les usines, mais elles furent utiles aux pays belligérants à bien d’autres égards.

Entre 1943 et 1945, plusieurs dizaines de milliers de femmes américaines reçoivent un mystérieux courrier. Deux questions leur sont posées : « Aimez-vous les mots-croisés ? » et « Etes-vous fiancée ? ». Si elles répondent par la positive à la première question et par la négative à la deuxième, ces femmes sont alors contactées par l’armée. D’autres futures « décodeuses » répondent à des annonces dans les journaux. L’Etat-Major cherche en effet des cerveaux capables de décrypter les messages codés des armées allemande et japonaise. L’armée allemande utilise la machine Enigma. Les « décodeuses » contribuent alors à la mise au point de la machine « La Bombe », pour décrypter les codes d’Enigma.

Les femmes décodent des informations de la plus haute importance, qui concernent les batailles à venir ou les mouvements des troupes. Ann Caracristi a par exemple permis de localiser les navires de ravitaillement japonais, que l’armée américaine a pu couler. Le travail de décodage est loin d’être facile, d’autant que les codages ont changé tout au long de la guerre. En effet, des chiffres et des équations remplacent les lettres des messages. Plus les années passent, plus les messages deviennent difficiles à déchiffrer. Décoder requiert des capacités en mathématiques, de la patience, ainsi qu’une très bonne mémoire. Le travail des « décodeuses » fut essentiel. Les historiens estiment que, sans elles, la guerre aurait duré deux ans de plus.

Les ouvrages sur la Seconde Guerre mondiale ne mentionnent presque pas les « décodeuses », en dépit de leur travail considérable. En prouvant qu’elles étaient autant aptes à faire à la guerre que les hommes, les « décodeuses » œuvrèrent à leur manière à l’émancipation des femmes.

 

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