La Dordogne : un voyage à travers l’histoire de France

La Dordogne : un voyage à travers l’histoire de France - Cultea

Aujourd’hui encore, il est impossible de connaître tous les recoins du Périgord. Terre de Préhistoire, région d’art et d’histoire, la Dordogne se voyage au rythme des époques qu’elle traverse. Et, au détour d’une ruelle pavée, les promeneurs curieux échangent entre eux des regards entendus. Cette route est longue, cette route est belle.  

La Dordogne, vallée des merveilles

S’émerveiller devant un paysage est un langage universel. Situé en Nouvelle-Aquitaine, dans le sud-ouest de la France, le département de la Dordogne resplendit. La vallée est en effet composée de villages qui comptent parmi les plus beaux de France. C’est dans leur giron que prospèrent les cours d’eau, les gorges et les innombrables grottes qui ajoutent une pointe de mystère à l’environnement. Environnement où les découvertes sont épiques.

La Dordogne vue depuis les hauteurs de Domme, une ancienne bastide du XIIIe siècle qui conserve encore ses allures médiévales - Cultea
La Dordogne vue depuis les hauteurs de Domme, une ancienne bastide du XIIIe siècle qui conserve encore ses allures médiévales. / © Anaïs Girard – Cultea

Dans l’une de ces grottes, quelques trésors préhistoriques bien connus dans le monde entier sont gardés : Lascaux. Célèbre pour ses peintures rupestres, c’est en effet ici que Cro-Magnon a réalisé des œuvres époustouflantes, il y a environ 17 000 ans. Les premiers pas de l’humanité peuvent se suivre ensuite dans la grotte de Rouffignac, moins réputée, mais non moins fascinante. On la surnomme d’ailleurs « la grotte aux cent mammouths ».         

Sarlat, capitale du Périgord Noir

Fouler les pavés des petites ruelles étroites de Sarlat-la-Canéda, c’est fouler la chaussée du Moyen Âge. Vieille de plus d’un millénaire, la ville n’était qu’une abbaye à ses premières heures, construite au IXe siècle par le carolingien Pépin Ier d’Aquitaine. Cité médiévale devenue plus tard épiscopale, son développement rayonne au XIIe siècle et c’est l’époque de la Renaissance qui lui confère une partie du charme qu’on lui connaît.

Sarlat-la-Canéda à travers l’une de ses ruelles. De nos jours, la ville est très appréciée pour ses produits régionaux, ses marchés typiques et sa gastronomie - Cultea
Sarlat-la-Canéda à travers l’une de ses ruelles. De nos jours, la ville est très appréciée pour ses produits régionaux, ses marchés typiques et sa gastronomie. / © Anaïs Girard – Cultea

Aujourd’hui, Sarlat n’a effectivement rien perdu de son caractère, car elle renferme « 66 monuments classés ou inscrits dans un périmètre de 11 hectares », selon l’Office du Tourisme du Périgord. Parmi ces richesses, on peut encore admirer la maison de la Boétie, un magnifique hôtel particulier dans lequel est né le célèbre écrivain.

Le château de Castelnaud, l’indestructible 

À la fin du Moyen Âge, le Périgord Noir est le théâtre prépondérant de la guerre de Cent Ans. À l’image d’une frontière romanesque, la région marque alors une délimitation entre les territoires ennemis. Tantôt français, tantôt anglais, les châteaux de la Dordogne changent leur fusil d’épaule au gré des conflits et des vainqueurs. Le château de Castelnaud, majestueux dans toute sa grandeur, ne fait pas exception.

Le château de Castelnaud surplombe la vallée de la Dordogne et est doté d’un système défensif efficace. Face à lui se dresse le château de Beynac, son fidèle ennemi pendant la guerre de Cent Ans - Cultea
Le château de Castelnaud surplombe la vallée de la Dordogne et est doté d’un système défensif efficace. Face à lui, se dresse le château de Beynac, son fidèle ennemi pendant la guerre de Cent Ans. / © Anaïs Girard – Cultea

Au départ sous influence anglaise, c’est seulement en 1442, onze ans avant la fin de la guerre, que le château est repris par les armées de Charles VII. De nos jours, les visiteurs qui tendent l’oreille peuvent encore entendre les coups féroces des hallebardes. Depuis 1985, le château de Castelnaud renferme en effet le musée de la Guerre au Moyen Âge et une collection d’objets uniques en France : arbalètes, armures, pièces d’artillerie…

La Roque-Gageac, à flanc de falaise

Ralentir, respirer, s’enivrer. En prenant la route de la Roque-Gageac, on donne une chance au paysage de nous attraper. Solidement agrippé à une falaise, là où est d’ailleurs niché un fort troglodyte, le village surplombe la Dordogne. Entre ciel et fleuve, l’exploration s’effectue en gabare ou en gravissant les hauteurs de la commune, qui a un millénaire d’histoire à partager. Au loin, le château de Castelnaud et la bastide de Domme se dessinent dans l’horizon médiéval.

Point de vue sur la Dordogne à partir des hauteurs de la Roque-Gageac. La commune est une invitation au dépaysement - Cultea
Point de vue sur la Dordogne à partir des hauteurs de la Roque-Gageac. La commune est une invitation au dépaysement. / © Anaïs Girard – Cultea

Le château des Milandes, antre de la Fraternité

« On peut toujours trouver de l’argent, mais on ne peut pas détruire une idée. » Joséphine Baker

Peut-être qu’il n’existe pas d’autre mot pour mieux qualifier le château des Milandes : une idée. Une idée si grande, une idée colorée, parfois voilée par les circonstances, mais jamais ternie, à l’image de la femme qui fut la maîtresse des lieux : Joséphine Baker. C’est à partir de 1947 que l’artiste en fait définitivement sa résidence. C’est aussi ici cette année-là qu’elle se marie avec Jo Bouillon.

Vue extérieure du château des Milandes. La demeure est encerclée d’un parc et d’un magnifique jardin à la française - Cultea
Vue extérieure du château des Milandes. La demeure est encerclée d’un parc et d’un magnifique jardin à la française. / © Anaïs Girard – Cultea

« J’ai tellement aimé et cru à l’art et à l’idée de fraternité universelle, que j’y ai mis tout ce que j’ai, et j’ai été bénie », a-t-elle un jour affirmé. Pour Joséphine Baker, il faut s’aimer « comme des frères » et c’est dans cet esprit qu’elle élève, dans le cocon des Milandes, ses douze enfants. Tous, adoptés dès 1955, viennent des quatre coins du monde. Aujourd’hui ouverte au public, la demeure ne se visite pas : c’est l’âme de toute une famille et d’une femme hors du commun qui nous visite.

Si Joséphine Baker en a été la résidente la plus connue, l’histoire des Milandes commence en 1489. Déjà propriétaire du château de Castelnaud, c’est en effet François de Caumont, seigneur et vicomte, qui est à l’origine de sa construction. Dans la chapelle des Milandes, des fouilles toujours en cours ont permis de mettre au jour treize corps qui pourraient dater du XVIe siècle.

 

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