L’histoire du Japon est longue, complexe et marquée par de nombreuses mutations, parfois brutales. S’il a connu de nombreuses réformes et conflits internes, le Japon tel qu’on le connaît aujourd’hui a pu mettre fin à ses conflits grâce à 3 hommes. 3 seigneurs qui ont unifié la nation.
À la fin du XVI siècle, le Japon entre dans l’époque Azuchi Momoyama (1573–1603), qui signe l’unification du pays. Ce changement signifie la fin de l’époque Sengoku (1477-1573), et plus globalement de l’ère de Muromachi (1333–1573), qui correspond au règne des Ashikaga.
L’époque Sengoku est marquée par des conflits sociaux et politiques quasi-constants. En effet, le shogun (l’empereur), perd de son pouvoir, laissant s’installer des conflits entre les daimyos (les seigneurs féodaux qui administrent leur région au nom de l’empereur). On appelle aussi cette époque celle » des provinces en guerre « . L’administration de l’archipel japonais évolue après le passage de trois grands seigneurs : Oda Nobunaga, Toyotomi Hideyoshi et Tokugawa Ieyasu.
Oda Nobunaga (1534-1582)
L’unification du Japon commence avec l’arrivée au pouvoir d’Oda Nobunaga. Alors ce n’est pas à proprement parler une « arrivée », mais plutôt une conquête, et pas de l’ensemble du Japon.
Chef militaire excentrique, Nobunaga forme son nom et ses armes lors de la bataille d’Okehazama. Lors de celle-ci, il s’oppose au clan Imagawa et à son armée de 30 000 hommes, alors qu’il n’en compte que 3000. C’est sous un orage que Nobunaga lance l’assaut et tue le dirigeant. Jouant de sa réputation de combattant redoutable, Nobunaga parvient à former des alliances avec d’autres clans.
À force de batailles sanglantes, (on le surnomma le « roi démon ») il finit par contrôler la moitié du Japon. Entre autres modernités, Nobunaga introduit les premières armes à feu dans une unité de combat. Il réforme l’économie en érigeant des villes et construisant des routes, pour aller vers plus de commerce international. En 1582, Nobunaga est attaqué dans un temple. C’est une tentative de coup d’état par Mitsuhide Akechi (un de ses vassaux), qui force Nobunaga au suicide par harakiri.
Toyotomi Hideyoshi (1537-1598)
Hideyoshi n’est initialement pas de la noblesse. Il entra au service d’Oda Nobunaga à ses 20 ans. Il organise et surveille alors la construction de châteaux, dont le sien, et se fait accorder un titre de noblesse en 1574. Il vainc plusieurs ennemis de Nobunaga. Quand il apprend la mort de celui-ci en 1582, Hideyoshi revient de l’ouest où il menait bataille, pour défaire Mitsuhide, l’assassin de Nobunaga. La succession de Nobunaga revient à son petit-fils, mais il est trop jeune pour régner et c’est son oncle qui est nommé régent.
À ce moment là, Hideyoshi prend la direction des affaires importantes. Il évite les complots pour le défaire et soumet la plupart de ses adversaires, prenant le contrôle total de l’archipel japonais. Hideyoshi y assied son pouvoir, notamment en confisquant les armes des paysans et en prenant partout des mesures cadastrales. Il construit également plusieurs forteresses à travers le Japon, et mène une politique antichrétienne.
Par deux fois, il tente d’envahir la Corée, laissant le pouvoir à son très jeune fils. Après sa mort et devant cette figure fragile, deux armées s’affrontent. Celle d’Ishida Mitsunari et celle de Tokugawa Ieyasu. C’est Ieyasu qui l’emporte (les troupes de Mitsunari refusèrent de combattre).
Tokugawa Ieyasu (1543-1616)
Ieyasu grandit comme otage du clan Oda puis du clan Imagawa. Il fait ses débuts de tacticien pour les Imagawa, mais évite la bataille d’Okehazama, (celle où le clan Imagawa est défait par Oda Nobunaga – nous avons vu ça plus haut !). Laquelle lui permet de reprendre sa liberté et par la suite de faire alliance et de seconder Nobunaga.
Après la mort de celui-ci, Ieyasu s’éloigne du pouvoir, soutenant le fils de Nobunaga plutôt que Hideyoshi. Après la mort de Hideyoshi, et de nombreuses victoire, Ieyasu se fait attribuer en 1603 le titre de shogun (chef des armées) et fait de Edo (ancienne Tokyo) sa capitale. Lorsque Ieyasu fait face à des tensions avec l’héritier de Hideyoshi, il lance en 1614 la campagne d’Osaka, afin de détruire le clan Toyotomi. Il y parvient, laissant le pays sous la gouverne Tokugawa jusqu’à la fin de l’ère d’Edo en 1867.
Si l’héritage de Ieyasu s’est tant perpétué, c’est notamment parce qu’il fit de la fonction de shogun une fonction héréditaire. Cette réforme prise, les daimyos (les seigneurs) pouvaient moins facilement prétendre au pouvoir. De plus, Ieyasu leur imposait d’habiter un an sur deux à Edo.
Ainsi, ces trois seigneurs qui se sont connus et succédés ont unifié le Japon. Depuis longtemps déjà considéré comme une nation, le Japon a pu laisser de côté ses conflits internes pour préférer la stabilité et le développement économique.