« Kyuka : avant la fin de l’été » : une merveilleuse balade ! [Critique]

"Kyuka : avant la fin de l'été" : une merveilleuse balade ! [Critique]

Les températures estivales de ce début du mois d’avril font oublier l’existence des salles obscures à certains ? Voici une belle occasion de les retrouver avec Kyuka : avant la fin de l’été ! Une merveilleuse balade dans les eaux cristallines de l’île de Poros, qui fera probablement oublier que la pluie est déjà de retour… 

Kyuka : avant la fin de l’été : un voyage au centre de la saison estivale !

Synopsis : « En plein été, Babis, père célibataire, embarque ses jumeaux, Konstantinos et Elsa, sur l’île de Poros pour des vacances en mer. Entre baignades, rires et nouvelles rencontres, une révélation bouleverse leur insouciance : sans le savoir, ils croisent leur mère biologique, disparue depuis leur enfance. Un été où les illusions s’effritent, où le passé refait surface, et où grandir devient inévitable. »

Tout commence par une contemplation. Un long plan sur une lune perdue dans un ciel bleuté et quelques notes de « La Valse des fleurs » de Tchaïkovsky, avant de laisser place aux éclats de rires d’un frère et une sœur assis au bord de l’eau.

« Kyuka » en japonais peut se traduire par « vacances ». Un cousin du mot « Kioku » qui peut, de son côté, se traduire par « souvenirs »… Avec son Kyuka : avant la fin de l’été, le réalisateur grec Kostis Charamountanis offre ainsi aux spectateur.ices un premier long-métrage synthèse de sa filmographie de six courts-métrages dont l’un, Kioku Before Summer Comes, se montre comme le préquel de Kyuka. L’un est l’avant, l’autre est l’après.

"Kyuka : avant la fin de l'été" : une merveilleuse balade ! [Critique]
Les merveilleux Konstantinos Georgopoulos et Elsa Lekakou.
Kyuka : avant la fin de l’été brille par la simplicité de son écriture. L’histoire de deux jumeaux Elsa et Konstantinos, portés par les merveilleux Konstantinos Georgopoulos et Elsa Lekakou,  alors qu’ils passent le dernier été de leur enfance sur le bateau de leur lunatique père, incarné par Simeon Tsakiris. Des couleurs saturées, une mer turquoise, un soleil brulant et la complicité folle de ce duo d’acteurs… Tous les ingrédients semblent par conséquent être là pour le plus réconfortant des coming of age. Et pourtant…

La puissance d’une image dérobée…

L’éclatant soleil laisse place peu à peu à des rayons plus clairs. Konstantinos et Elsa sur le chemin de leur déambulation rencontrent une élégante femme qui de son côté semble instinctivement proche des jumeaux… Cette femme n’est autre que leur mère qu’ils n’ont jamais connue.

Le roman d’apprentissage prend alors les traits dramatiques d’une famille aussi fragmentée que la mise en scène du réalisateur. Celui-ci n’hésite alors pas à reproduire l’esthétique de vieilles VHS qui ont capté les souvenirs et peines de milliers et milliers de familles.

Reconstruire le roman familial.

Tout devient finalement métaphore de ce temps qui passe et de cet été idyllique qui n’est que fantasme. Une mère qui ressasse sans arrêt les images de cette vie qu’elle a décidé de quitter. Des enfants qui refusent de grandir. Un père qui sur son vieux bateau de pécheur s’évertue à ramer plutôt que piloter ou à pécher dans une mer où il n’y a plus rien à attraper, poissons comme regrets.

Kyuka : avant la fin de l’été se montre alors comme un film aux couches de lectures infinies, métaphorisées par un certain trop plein des effets de mise en scène. Le portrait d’une famille brisée sur un bateau désuet qui ne tombe jamais dans une écriture manichéenne de ses protagonistes.

Kyuka
Elena Topalidou dans le rôle d’Anna la mère et Simeon Tsakiris dans le rôle de Babis.

Facile de glisser en effet dans l’écueil du cliché de la mère absente et du père sacrificiel. Kyuka va dans un autre sens en dessinant les contours de personnalités plus complexes ou certains fragments manquent pour expliquer cette douleur qui traverse les yeux de la mère ou la toxicité du père.

Car Kyuka : avant la fin de l’été est avant tout un film qui comprend le mystère et la puissance d’une image dérobée. En se présentant sous la forme d’un roman familial à la VHS, le long-métrage remémorera à celui ou celle qui le regarde les propres images de leur enfance où seuls ceux qui les captent sont capables d’en percer totalement le mystère.

Kyuka : avant la fin de l’été, un film de Kostis Charamountanis avec Konstantinos Georgopoulos, Elsa Lekakou et Simeon Tsakiris à découvrir le 16 avril 2025 au cinéma.

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