« Aquaman » : DC comme un poisson dans l’eau ? [critique]

"Aquaman" : DC comme un poisson dans l'eau ? [critique]

Warner bros avait beaucoup misé sur Aquaman pour relancer le DCEU. En effet, l’univers connecté de DC Comics s’en sortait clairement moins bien que les concurrents de chez Marvel Studio. Man of Steel détenait jusqu’à présent le record du DCEU au box office, et ce malgré la confrontation entre Batman et Superman et le crossover Justice League, qui sont sortis par la suite. En parlant de ça, c’est dans ce dernier opus qu’apparaît Aquaman, le roi des océans interprété par Jason Momoa. Il est de retour ici en solo dans son propre film dirigé par James Wan.

Aquaman : Des scènes d’action parfaitement maîtrisées

Aquaman divise. Certains y voient le meilleur opus du DCEU, un film pop et rythmé, parfaitement divertissant, tandis que les autres le considèrent comme un blockbuster brouillon et asphyxiant. Pour nous, il se situe quelque part au milieu. Parce que finalement, Aquaman, c’est visuellement convaincant. En tout cas, davantage que beaucoup de blockbusters de la même tranche. Après tout, James Wan a un certain talent de mise en scène, surtout dans l’univers horrifique.  Les sagas Insidious et Conjuring ont une véritable identité visuelle. C’est également le cas d’Aquaman. Le film est magnifique, offre des plans grandioses, et des décors subjugants. Les effets spéciaux sont parfaits et permettent de mettre en scène un univers aquatique coloré et imposant. Les décors varient, et James Wan s’amuse. On retient notamment une superbe séquence dans la fosse, sombre et gothique, dans laquelle le super-héros est aux prises avec des monstres inquiétants des grandes profondeurs. Dans ce court instant, James Wan dévoile tout son talent pour un plan magnifique dans les entrailles de l’océan.

Aquaman
Jason Momoa tout en muscles pour Aquaman

Quant aux scènes d’action, elles sont totalement maîtrisées. Et ce dès le premier combat qui met en scène Nicole Kidman ; un plan séquence virtuose qui donne une épaisseur inédite à l’action, directement inspiré du travail réalisé sur les jeux vidéo. Le cinéaste crée une succession de séquences d’action plus impressionnantes les unes que les autres. Par exemple, il met en scène un affrontement singulier dans le cercle de feu, directement inspiré du duel titanesque du final de Man of Steel, un combat terrestre face à Black Manta impressionnant, et une bataille finale qui sait s’arrêter avant l’asphyxie. C’est le point fort véritable d’Aquaman : une vision de l’action rafraîchissante dans le paysage des blockbusters.

Malheureusement, le scénario ne tient pas la route

Mais l’action ne fait pas tout, même quand James Wan est derrière la caméra. Parce que le scénario du dernier DC a quelques années de retard, tant sa simplicité déconcerte. L’histoire est d’un ennui mortel, mettant en scène l’aventure d’un anti-héros qui refuse son destin. Un protagoniste qui va réévaluer son jugement et va devoir évoluer pour épouser sa destinée. Bref, une tête brûlée qui va devoir devenir un roi sage. Des similitudes avec Thor se dessinent alors, surtout que Jason Momoa se la joue bourru/beau gosse comme Chris Hemsworth. Un rôle qui lui sied néanmoins à merveille. Mais sa quête va être totalement lourdingue, celle d’une recherche d’un artefact qui va lui permettre de défaire son frère démoniaque, reprendre le trône et laver la mémoire de sa mère. D’ailleurs, on en parle de son retour façon Michelle Pfeiffer dans Ant-Man et la Guêpe, toute maquillée, toute rayonnante, après des années enfermée dans un endroit secret et inhospitalier, sans aide ni vivres ?

Aquaman

Rien de bien innovant donc, surtout que l’enchaînement des situations est ultra classique, construit dans un schéma stéréotypé du film de super-héros : découverte, chute par insolence, reconstruction, acceptation, victoire. Des éléments inhérents au genre, des clichés éculés qui manquent de renouvellement. Le méchant interprété par Patrick Wilson est terriblement plat, tandis qu’Amber Heard joue les faire-valoir. Bref, que ce soit dans l’écriture des personnages comme des situations, rien n’est réellement innovant, et si le visuel convainc, l’histoire elle, est d’un ennui rébarbatif. A l’image de l’élément déclencheur de l’intrigue : « les hommes sont des pollueurs, allons leur régler leur compte ». On a connu plus habité comme volonté de faire le mal. On regrette donc que le scénario d’Aquaman soit un pastiche du genre, et qu’il ne permette pas de réellement s’imprégner de la mythologie d’Arthur Curry.

Aquaman est un divertissement calibré, qui surprend par une patte visuelle prenante. Les scènes d’action sont d’ailleurs renversantes. On regrette simplement un scénario ultra classique et terriblement répétitif.

Aquaman – Bande-annonce

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