« Super Smash Bros Brawl » : retour sur le mode histoire emblématique de l’opus Wii

"Super Smash Bros Brawl" : retour sur le mode histoire emblématique de l'opus Wii

Super Smash Bros. est l’une des sagas de jeux vidéo les plus populaires au monde. Rien de plus logique, puisqu’elle réunit les plus grandes figures du jeu vidéo dans un seul et même jeu de combat. On pourrait considérer que c’est le plus grand crossover, tout média confondu. Dans le dernier opus sorti en 2018, Super Smash Bros. Ultimate, le nombre de personnages s’élève à 89. Mais ils ne sont pas liés par un scénario. A vrai dire, aucun des jeux n’a de véritable mode histoire, sauf l’opus Wii sorti en 2008 : Super Smash Bros Brawl. Un scénario marquant sur lequel nous revenons aujourd’hui. 

Petite histoire de Smash Bros.

Le tout premier jeu Smash à voir le jour est Super Smash Bros. sur Nintendo 64 en 1999. Les premiers personnages jouables étaient Mario, Luigi, Yoshi, Donkey Kong, Link, Kirby, Pikachu, Rondoudou, Fox, Ness, Captain Falcon et Samus. Un petit roster déjà bien amusant qui rencontre, évidemment, un succès international d’un point de vue critique comme commercial.

Vous retrouverez ci-dessous l’une des publicités françaises de l’époque, plutôt cocasse.

Deux ans plus tard, sort l’opus Gamecube : Super Smash Bros. Melee. C’est un opus extrêmement populaire, encore à l’heure actuelle. La scène compétitive de ce jeu en particulier est marquante et toujours très active. Melee accueille cette fois 25 personnages, toujours issus de l’univers Nintendo.

Super Smash Bros Brawl sort sur Wii en 2008 et présente pour la première fois un véritable mode histoire. C’est aussi le premier opus à accueillir des personnages venant d’autres éditeurs, Sonic et Snake. Le succès est toujours aussi flagrant. Les opus s’enchaînent au fur et à mesure que les consoles Nintendo sortent : Wii U, 3DS, et enfin Nintendo Switch. Ultimate ne cesse de plaire après presque 6 ans d’existence, d’un point de vue compétitif comme d’un point de vue plus classique. Le jeu est bon et contient des personnages de licences diverses (TekkenStreet FighterFinal FantasyMinecraft…)

Le roster de Super Smash Bros. Ultimate (DLC compris)

La licence ne se veut plus seulement comme une réunion des personnages Nintendo, mais grandit de plus en plus pour devenir la réunion du jeu vidéo en général. Et l’histoire dans tout ça ? Eh bien, Nintendo maintient une version officielle. En effet, la licence Smash Bros. dans son entièreté serait le fruit de l’imagination d’un enfant qui jouerait avec ses jouets. Cela a été confirmé à de multiples reprises par la firme japonaise.

Mais n’oublions pas l’histoire de Brawl, qui nous propose une narration complète et profonde. 

Super Smash Bros Brawl : un récit touchant et impressionnant

Super Smash Bros Brawl possède donc le seul mode histoire de la saga qui propose une véritable narration. L’Emissaire Subspatial est un mode qui allie RPG, combat et plateformes pour une durée de vie d’environ 12 heures.

Dans le monde de Smash Bros., le chaos règne. Les personnages sont transformés en trophée un à un par des antagonistes tels que Wario, Bowser, Roi Dadidou et Ganondorf. Ils se retrouvent chacun dans des situations terribles et des duos improbables se forment. Diddy Kong se retrouvera aux côtés de Fox et Falco après que son père ait été transformé, Pikachu sera sauvé d’expériences douloureuses par Samus, Lucas rencontrera le dresseur Pokémon après que Ness se soit sacrifié pour lui… Des histoires sincèrement déchirantes qui n’ont pas peur d’aborder des thèmes matures, sans aller trop loin pour leur jeune public. 

Le duo drôle et touchant formé par Diddy Kong et Fox

Ils vont finir par tous se réunir dans l’étrange univers subspatial et s’unir. En effet, le véritable ennemi était une entité jusqu’ici inconnue, du nom de Tabbou. Ganondorf croyait jusque-là être investi d’une mission par Créa-Main, la créatrice du monde de Smash Bros. Mais elle était en réalité prise en otage par ce mystérieux Tabbou. Tous finissent transformés en trophée, puis sauvés in extremis par quelques survivants hasardeux.

Après de nombreuses péripéties, nos héros affrontent Tabbou et le vainquent. Le monde peut alors revenir à la normale et la partie se finit sur le thème original du jeu, écrit sur notre écran et traduit du latin. Un grand moment d’émotion après une aventure si forte. 

On m’a conté sur lui mille légendes. Il s’est aventuré en territoire ennemi, il a sauvé sa patrie.
On m’a conté sur lui mille légendes. Il a parcouru les terres, ne laissant que désolation derrière lui.
On m’a conté sur lui mille légendes. Tout comme moi, beaucoup l’admirent. Tout comme moi, beaucoup le craignent.
Et maintenant, il se tient à mes côtés. Et maintenant, mes amis m’ont rejoint. Certains furent des héros, certains mes ennemis mortels.
En ce jour de combat, les uns contre les autres, nous brillons de plus belle.

Les thèmes de Brawl sont certes matures, mais surtout universels. A travers des personnages aimés de tous, on aborde la rébellion, la solidarité, la contradiction, la trahison, l’adversité et le sacrifice. Le jeu touche en plein cœur et garde son ton doux-amer jusqu’au bout. On est émerveillé à ses côtés et il nous transporte sans difficulté.

L’histoire de Brawl est-elle compatible avec celle de l’enfant et ses jouets ?

C’est une question légitime, que beaucoup de joueurs se sont posés au fil des années. L’Emissaire Subspatial garde une fin abstraite et n’expliquera jamais vraiment qui est Tabbou. Son trophée (objets collectables au long du jeu) nous renseigne à peine :

Né dans un royaume lointain  […] Tabbou… Il porte bien son nom.

Le champ des interprétations est ouvert. Il ressemble à une sorte d’entité divine qu’on ne pourrait pas expliquer, et le jeu a clairement choisi de ne pas le faire. Même des années après, on ne sait rien de plus. On peut le considérer comme un boss final puissant avec des envies de conquête du monde et s’arrêter là. On peut aussi théoriser sur son identité et sa présence au sein de l’univers.

C’est là que l’Emissaire Subspatial et l’enfant qui jouait se lient. Si on considère que cet enfant grandit au fil des jeux, il serait adolescent ou jeune adulte pendant Brawl. Il n’aurait donc plus autant d’imagination qu’avant et serait prêt à se laisser submerger par le monde réel. Un thème mature encore une fois : la véritable bataille pour garder son âme d’enfant. D’autres théories y voient une représentation de la santé mentale, alors que d’autres encore voient un adulte jugé pour jouer avec des figurines à son âge. Aucune explication officielle et aucune continuité, à part une apparition en tant que boss dans Ultimate.

Un héritier de l’Emissaire Subspatial à l’avenir ?

Nous sommes nombreux à en rêver. Néanmoins, les chances sont maigres. Les personnages se multiplient et continueront de le faire avec les prochains opus. Si Brawl comptait 39 personnages, Ultimate en compte 89. Le chiffre a plus que doublé et les personnages viennent d’éditeurs divers. Pas simple de les faire cohabiter sans fâcher personne et en rendant le tout cohérent.

On pourrait imaginer un univers qui ne réunit alors que les personnages Nintendo, mais n’est-ce pas contraire à ce que la licence Smash Bros. est en train de devenir ?

On n’aura peut-être jamais plus d’Emissaire Subspatial, mais Super Smash Bros. Brawl continuera d’exister, ne serait-ce que dans le cœur des fans et des nostalgiques. Pas le plus optimal en termes de gameplay certes, mais le plus impactant émotionnellement, sans aucun doute. 

L’introduction de Super Smash Bros Brawl

Rédactrice cinéma, séries et jeux vidéo spécialisée dans la FGC.

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