Alors que le monde attend la prochaine aventure de Lara Croft, les fans se voient propulsés des années plus tôt au travers d’un remaster revenant sur les premières aventures de l’héroïne. Malgré la tendance des ressorties de compilations, Tomb Raider I-III Remastered propose de redécouvrir le travail du regretté studio Core Design. Près de 30 ans plus tard, le plaisir de cette première trilogie appelle à la nostalgie.
Nota Bene : Nous avons testé le jeu sur PS4. Tomb Raider Remastered ne dispose pas d’édition physique et fut développé depuis le code source des versions PC de l’époque.
L’appel de la nostalgie :
Après avoir reçu un appel d’une mystérieuse femme, la célèbre pilleuse de tombes Lara Croft part pour une mission qui la mènera jusqu’à l’Atlantide. Le premier volet de Tomb Raider a fait entrer le personnage dans la légende et apporter un grand nom dans le genre de l’aventure (ou du moins, c’est Lara qui a popularisé la franchise…). Le succès important imposa au studio Core Design de développer un titre annuel. Le gameplay ne change pas, mais le voyage à travers le monde est toujours accrocheur. Tomb Raider I-III revient alors sur le premier âge d’or de la franchise.
En écoutant la voix de cette nostalgie, le premier choix s’est porté sur la redécouverte de Tomb Raider III. Une expérience sur Playstation qui, dans un très jeune âge, nous a traumatisé sur ses pièges, son atmosphère et sa difficulté ahurissante. Force est de constater que le troisième volet est toujours aussi difficile. Pourtant, dès les premières minutes, le souvenir d’une époque revient. Dans la jungle, Lara fait sa glissade et esquive le piège des piques. Nous sommes revenus à l’âge de quatre ans lorsque l’on voyait les autres membres de la famille explorer les quatre coins du monde avec Lara Croft.
Toutes les émotions reviennent chacune leur tour. L’émerveillement, la satisfaction d’un passage difficile, la surprise et l’angoisse. Avec cette sensation de franchir l’impossible, cette trilogie Tomb Raider confirme son appartenance auprès des plus grands jeux d’aventures avec un grand A. Bien évidemment, la nostalgie nous pousse à exprimer ces lignes. Car, il faut reconnaître que le gameplay et son système de déplacement par cases ne traverse pas facilement les âges. Il faut préparer son saut précisément, réfléchir à chaque déplacement et être très prudent. On ne s’en rendait peut-être pas compte à l’époque mais nous jouons vraiment avec un tank (notons que le Contrôle de Char concerne justement la jouabilité de l’époque). Pourtant, c’est bien dans cette pure jouabilité complexe que le mythe conserve son charme.
Les plus sensibles pourront se délecter de la possibilité de switcher d’une direction graphique à une autre. D’un côté, les graphismes de l’époque, de l’autre, des textures plus fluides et nettes dans un rendu très agréable. Ce n’est pas de la next-gen mais cela donne une fraîcheur au titre non négligeable. En un seul bouton, on peut désormais passer de 30 à 60 images par seconde, même sur Nintendo Switch.
Nouvelle façon de jouer avec Lara Croft !
Les commandes modernes apportées par le remaster permettent d’utiliser les touches modernes pour diriger Lara à l’instar de l’épisode Tomb Raider Legend. En exemple, normalement Lara ne peut sortir ses pistolets qu’en actionnant « Triangle » et tirer avec « Croix ». Dans les commandes modernes, il faut simplement appuyer sur les gâchettes de la manette comme tous les titres d’action du moment. De cette manière, les nouveaux venus ne seront pas dépaysés… bien qu’ils ne sont probablement pas le public concerné.
Les déplacements de l’aventurière sont plus simples, plus accessibles et permettent de jouer plus facilement… Du moins, c’était l’idée… En effet, aussi paradoxal soit-il, cette volonté de faciliter rend les trois voyages plus compliqués puisque le rendu est maladroit, brouillon et peu précis. On aura vite tendance à relayer d’un style de commande à l’autre depuis les Options. Surtout lors des passages bien tenaces comme les souterrains de la Grande Muraille ou le tétanisant Temple de Xian de Tomb Raider II.
Nous sommes vraiment pris dans le jeu qui dégage un réel plaisir. Alors que l’on avance dans Tomb Raider III et que l’on revit certains passages marquants de l’enfance (Les Grottes de Kaliya est un cauchemar claustrauphobique), on réalise très vite que le public concerné n’est nul autre que les joueurs adultes ayant grandi avec les oeuvres de Core Design. Cette trilogie possède une ambiance si singulière qu’il est impossible de retrouver dans les dernières oeuvres éditées de Crystal Dynamics, bien que nous les apprécions beaucoup.
Tomb Raider I-III Remastered : l’échec de la modernité ?
Si nous étions pleinement dans l’euphorie nostalgique, nous pourrions dire que Tomb Raider I-III Remastered est une oeuvre parfaite. Cependant, on retrouve les mêmes défauts que les originaux. Tout d’abord, la lenteur si gracieuse de Lara Croft malgré l’urgence de la situation, l’absence de checkpoint (mourir dans Aldwych après avoir oublié de sauvegarder est une erreur fatale !) et surtout cette sensation de rage qui prend le dessus lors de certains passages parce que l’on loupe une action. Toutefois, difficile de faire des reproches sur ces défauts lorsque l’on sait ce qu’ils apportaient aux jeux de base.
Plus exactement, c’est dans ses commandes de modernité que l’on regrette ses défauts. La caméra n’en fait qu’à sa tête et contrôler Lara demande plus de précision. Beaucoup de joueurs risquent d’oublier que les premiers volets de Tomb Raider ne disposent pas de sauvegarde automatique. Puis, la conception des niveaux ne semble pas adaptée aux nouvelles commandes. Finalement, la modernité de ce Tomb Raider I-III Remastered semble plus confuse que les contrôles originaux… La véritable expérience reste dans l’authenticité et son aspect d’autrefois. Aucune évolution de gameplay ni de visuel amélioré ne sauraient chambouler ça…
Pour peaufiner ce remaster, l’équipe d’Aspyr a concocté quelques petits ajouts dont un mode photo sympathique qui peut nous servir d’aide précieuse pour planifier minutieusement comment traverser un obstacle. Il sert aussi à en mettre plein la vue ! Cependant, la réelle surprise provient de l’inclusion de toutes les extensions peu connues du grand public. Seuls de rares adeptes pouvaient autrefois découvrir les chapitres supplémentaires de chaque Tomb Raider. Jouer à cette nouveauté, presque une trentaine d’années plus tard, revient enfin à atteindre le bout d’un périlleux voyage. Le plus beau bonus que cette compilation pouvait offrir, ajoutant des heures de plus pour une durée de vie déjà très élevée. Notons aussi plus de 200 trophées et succès pour la trilogie avec des défis très hardcore. Terminer Tomb Raider II sans utiliser de kit de soin relève du prodige…
Nota Bene : La version PS5 ne possède pas de Trophées Platines contrairement à sa version old-gen.
La vraie déception que l’on éprouve est l’absence du quatrième volet, La Révélation Finale, injustement sous-estimé et qui mit l’équipe de Core Design tout en émoi avant de se plonger dans le chaos absolu de L’ Ange des Ténèbres. On aurait également beaucoup apprécié un retour du très bon Anniversary, remake du premier volet publié par Crystal Dynamics. Enfin, difficile de voir une nette amélioration sur le sound design qui semble être resté dans le contexte de l’époque. Bien évidemment, ce ne sera un problème que si l’on opte pour le rendu lifting. Pour conclure, il vaut mieux relancer la trilogie authentique et profiter des niveaux supplémentaires.
Certaines oeuvres deviennent des reliques qui bâtissent des héritages et des légendes. Vendu à prix bas et teinté d’une extrême nostalgie, Tomb Raider I-III Remastered est un plaisir ludique de redécouvrir les débuts d’une grande franchise avec sa vedette Lara Croft. Une icône qui séduit encore aujourd’hui et qui apporta sa pierre à l’édifice de ses palpitantes aventures. C’est peut-être pour ça qu’on aime le jeu vidéo !
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