« The Last of Us Part II Remastered » : une version vraiment indispensable ? [TEST]

"The Last of Us Part II Remastered" : une version vraiment indispensable ? [TEST]

L’un des meilleurs jeux de ces dernières années est de retour. The Last of Us Part II Remastered propose de (re)découvrir l’exclusivité Playstation avec du contenu supplémentaire, dont un mode Rogue-Lite et des graphismes améliorés. Est-ce pour autant une version indispensable ?

Après l’arrivée du remake du premier volet de The Last of Us sur PS5 et le succès de la série HBO, il semblait déjà évident que la suite bénéficierait d’un traitement similaire. Sous la forme d’un remaster, il propose de vivre l’aventure la plus sombre d’Ellie et Joel avec plusieurs ajouts. Pour les possesseurs du titre PS4, The Last of Us Part II Remastered peut être joué par l’intermédiaire d’une mise à niveau vers la nouvelle génération de consoles pour 10 euros. Pour les autres, il faudra passer à la caisse et débourser presque 50 euros.

Nota Bene : Nous ne reviendrons pas sur le jeu en lui-même durant ce test. The Last of Us Part II est un titre d’exception, qui marque encore aujourd’hui. Cet article Cultea ne se concentrera que sur l’annexe disponible dans cette version Remastered. Aussi, il est important de souligner que le documentaire le plus important intitulé Grounded ne sera pas disponible avant le 2 février.

La découverte des niveaux supprimés est la meilleure idée du jeu

Autant l’écrire tout de suite, il ne faut pas espérer le moindre changement narratif dans cette version. The Last of Us Part II Remastered se découvre pour son contenu annexe au scénario. Si on excepte les coulisses, les nouvelles tenues, un mode speedrun et la liberté de jouer de la guitare comme on le souhaite, le titre de Naughty Dog propose surtout deux extensions : un mode rogue-lite intitulé « Sans Retour » et la découverte des niveaux perdus qui, comme son nom l’indique, revient sur des séquences supprimées du jeu original.

Commençons par ce dernier ajout, qui est une idée très astucieuse, d’autant que les explications des développeurs permettent d’en savoir plus sur les raisons pour lesquelles ces chapitres ne figurent plus dans le jeu. Ils n’étaient pas obligés de proposer un bonus pareil et cela reste clairement le gros coup de cœur de cette nouvelle édition. Certes, les niveaux retirés ne sont pas nombreux, puisqu’il n’en existe que trois. Mais ils comportent leur petit lot de surprises. Reprécisons néanmoins que les chapitres ne sont pas ajoutés à la trame narrative.

Vivre, mourir, recommencer !

Pour la majorité, l’élément incontournable de ce remaster serait son fameux Rogue-Lite dans lequel The Last of Us Part II prend des airs de Returnal. L’objectif est très simple, mais d’une importante exigence. Avec plusieurs personnages (qu’il faut débloquer en réussissant des sessions), il faudra survivre à plusieurs types d’affrontements, tout en savourant le gameplay TPS qui fait la renommée du titre. Chaque victoire permet de gagner des éléments qui aboutiront à des améliorations. Cependant, il faudra toujours se surpasser et jouer la carte de la prudence (malgré l’agressivité et la viscéralité du mode), car la mort ne pardonne pas. En cas de défaite, le joueur sera forcé de recommencer un nouveau cycle. Mentionnons que ces cycles sont composés de six rencontres aléatoires, dont la dernière sera un Boss qu’il faudra vaincre. Ce sera plus ardu que la fonctionnalité Permadeath, c’est une certitude !

Nota Bene : Les adeptes des Rogues-Lites ne devraient pas être dépaysés, puisque Sans Retour en reprend leurs thèmes. Chaque session propose un affrontement sous conditions, tandis que le joueur bénéficiera de bonus et de malus tout au long du cycle à franchir. Il existe parfois cet aspect un peu injuste, mais le hasard est souvent le facteur le plus déterminant de ce genre de jeu.

Impossible de ne pas voir un écho au mode survie multijoueur d’Uncharted, lorsqu’on se lance dans ce « Sans Retour », bien qu’il reste intégralement solo. La possibilité d’une session à plusieurs aurait pu être une bonne idée, d’autant que c’est encore plus amusant une fois tous les personnages débloqués. Ellie, Abby, Joel, Tommy, Dina et tous les autres du casting ont chacun des points forts et des faiblesses, qui permettent de jouer selon son style et ses compétences. Tout le monde devrait pouvoir trouver son compte après un temps d’adaptation. Décidément, on pourrait penser qu’après le DLC de God of War Ragnarok Sony envisagerait de faire du Rogue-Lite un atout récurrent.

Toutefois, bien que puisant ses ambitions dans la tradition Arcade, on ne peut s’empêcher de penser que « Sans Retour » est l’inverse de ce qu’est réellement The Last of Us Part II. Le titre de Naughty Dog est brutal et d’une énorme cruauté, mais influence beaucoup sa morale. La haine engendre la haine et, finalement, que ce soit Abby ou Ellie, le chaos les emportera. La vengeance ne conduit qu’à la noirceur et la haine absolue. Le message de The Last of Us Part II pourrait toujours rebuter son public. Il est conçu pour que l’on s’en rappelle encore aujourd’hui. Et cela fonctionne parfaitement tant on se souvient toujours de l’épopée traversée.

Certes, il ne fait aucun doute que ce lot bonifiant est un véritable must. Mais n’est-il pas un peu hors-sujet avec la finalité de ce The Last of Us Part II ? Heureusement, on passe un très bon moment, tant le gameplay est bien huilé.

Prêt à passer à la caisse ?

On en vient alors à la fâcheuse question. The Last of Us Part II Remastered est-il indispensable ? Absolument… Et pas vraiment non plus. Tout reste une question de point de vue. Replonger dans le titre de Naughty Dog est un excellent moyen de redécouvrir cette grandiose histoire, d’autant qu’elle ne laissera jamais personne indifférent. Ce remaster est aussi intéressant pour tout son aspect secondaire. Toutefois, on pourrait jouer les insatisfaits en s’interrogeant sur ces bonus. N’auraient-ils pas pu être déjà inclus dans le jeu original ? A une certaine époque, les joueurs se démenaient avec ténacité pour obtenir les making-off et du contenu anecdotique, mais plaisant.

Difficile de bouder son plaisir, tant on trouve son compte avec des extensions « DLC ». Mais nous aurions aimé bien plus à travers ce remaster. L’annulation d’un multijoueur autour du jeu était assez frustrante. Nous aurions finalement beaucoup aimé une possibilité de coopération et de compétition. La durée de vie aurait été presque infinie. En fait, nous aurions probablement apprécié un contenu aussi fort et émouvant que ne l’était Left Behind dans le premier volet.

Nota Bene : Nous n’avons pas mentionné les autres annexes proposées par la mise à niveau PS5, mais les musiciens en herbe devraient aussi pouvoir trouver leur compte avec la possibilité de jouer de la guitare librement. Mentionnons également de nouveaux ajouts pour l’accessibilité et l’inclusivité.

Alors, verdict ?

Comme écrit plus haut, l’upgrade coûte 10 euros pour les possesseurs de la version PS4. Il ne fait aucun doute que ce prix représente un excellent compromis, d’autant que le fameux « Sans Retour » nous tiendra en haleine une petite dizaine d’heures. Comptons également quelques heures de plus pour découvrir tous les documents, informations des coulisses et les niveaux perdus. En revanche, tous ces bonus, aussi bons soient-ils… ne sont finalement que du bonus. Aucun contenu scénaristique supplémentaire, aucun multijoueur, ni rien n’atteignant la sublimité de l’expérience originale.

On pourrait aussi s’attarder sur les graphismes qui connaissent une nette évolution, particulièrement des ombres et des éclairages. Sans compter l’arrivée de la 4K et des 60 images par seconde, qui représentent une intense satisfaction. C’est d’une implacable beauté ! Malgré tout, il est judicieux d’opter pour la Performance ou la Fidélité pour bénéficier de l’une des deux valorisations de résolution. Nous avons tout de même constaté de légères chutes de framerates en Performance, bien que le rendu soit, dans un sens, très proche de la proposition de Marvel’s Spider-Man 2.  En dehors de cela, soyons honnêtes, puisque The Last of Us Part II était déjà l’un des plus beaux jeux de la firme Playstation. C’est encore plus beau, mais l’excellence était atteinte depuis le début. Pour conclure, ce remaster ne fait que confirmer ce que nous savions déjà. Oui, The Last of Us Part II est un grand hit !

The Last of Us Part II est déjà une grande œuvre depuis sa sortie. D’une noirceur absolue dont on ne ressort pas indemne. Refuser de découvrir ce projet de talent est inenvisageable. Toutefois, toutes les personnes qui l’ont déjà fait pourront-elles réellement trouver leur compte dans cette édition qui contient des bonus funs et plaisants ? Un grand oui pour la mise à jour à 10 euros… En dehors de cela, The Last of Us Part II mérite et méritera toujours sa place dans le Panthéon du jeu vidéo. 

Bande-annonce The Last of Us Part II Remastered

Photographe et réalisateur indépendant. Certains de ses films ont obtenus une soixantaine de sélections en Festival à travers le monde. Rédacteur chez Cultea, ses écrits sur le Traumatisme abordé dans le jeu vidéo sont publiés sur le site !

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