« Resident Evil 4 Remake » rappelle qui est le maître de l’action-horreur ! [TEST]

"Resident Evil 4 Remake" rappelle qui est le maître de l'action-horreur ! [TEST]

Difficile de rester de marbre devant ce remake extrêmement attendu de l’un des meilleurs jeux de tous les temps. Pour le meilleur et pour le pire, Capcom prouve avec Resident Evil 4 Remake que le jeu reste l’un des plus grands de sa catégorie. Déjà le jeu de l’année ? 

Nota Bene : Nous ne pouvons commencer ce test sans faire part d’une bien triste nouvelle. La version PS4, bien que jouable, est graphiquement très décevante. Les textures sont en retard, les jeux d’ombres sont généralement absents et le jeu ralentit beaucoup. Ce n’est pas moche, mais ce sont autant de problèmes qui ruinent considérablement l’immersion. C’est vraiment dommage. Autant privilégier le PC ou les versions next-gen.

En 2005, le genre du survival-horror prend une tournure très différente. Désormais, l’horreur peut parfaitement s’associer avec l’action et l’aventure. La peur se joue sur l’instinct de survie. Seul face à une population déchaînée et avide de chair et de sang, la moindre erreur pourra s’avérer fatale. Resident Evil 4 révolutionne l’horreur et la modernise, entraînant les débats sur ce que deviendra la franchise de Capcom dans les prochaines années. Le survival-horror change complètement son identité et prouve qu’il peut être angoissant sous plusieurs formes.

Alors, quand Capcom décide de lancer un remake de son plus grand survival-horror, certains émettaient des doutes. Comment Resident Evil 4 peut-il se démarquer maintenant ? Il faut dire que la concurrence s’est appropriée la formule en l’usant jusqu’à la corde. Toutefois, la maîtrise de Capcom permet à ce remake d’être un excellent titre. Mais surtout, il sublime parfaitement l’original.

Du vieux avec du sang neuf

Doit-on rappeler l’histoire de ce Resident Evil 4 ? Après avoir survécu à la chute de Raccoon City, Leon S. Kennedy est envoyé en Espagne pour retrouver Ashley, la fille du président des États-Unis, enlevée par un mystérieux groupuscule. Dans le fond, le scénario reste le même que celui de l’original de 2005. Pourtant, tout change dans sa forme. Resident Evil 4 possédait un scénario digne d’un bon nanar. Cette fois, il se prend vraiment au sérieux. Difficile d’en vouloir à la version originale, puisque l’équipe n’avait bénéficié que de deux semaines pour écrire le scénario. Ce Resident Evil 4 Remake est ainsi beaucoup plus empathique, plus sombre, mais aussi plus proche du joueur qui se sent vraiment plongé dans sa mission. Mais le scénario n’en reste pas moins simple, bien évidemment !

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Avec un gameplay dynamique, violent et parfaitement moderne, tout le monde peut jouer comme il le souhaite : que cela soit dans la prudence, dans la distance ou dans l’acharnement.

Car les ennemis sont extrêmement agressifs et agissent en grand nombre. Vous pouvez alors les empêcher de vous approcher ou tenter de réussir des attaques de mêlées dévastatrices. Si vous maîtrisez les esquives et les contres au couteau (attention, il peut se briser, réfléchissez avant d’agir !), le gameplay est un véritable plaisir ! Attention toutefois à ne pas voir la situation vous échapper, surtout en mode Hardcore, qui propose une difficulté idéale mêlant le stress et l’angoisse à la perfection. Oui, certaines situations ne laissent pas le droit à l’erreur.

On adore ce côté « old school » qui empêche le titre de Capcom de devenir un vulgaire TPS sans saveur. Toutefois, on regrettera que les ennemis finissent par tous se ressembler. On aurait aussi aimé un peu plus de diversité dans les visages des villageois par exemple. Egalement, certains affrontements dans des espaces clos peuvent devenir très vite redondants…

Il faut en outre reconnaître que le côté infiltration proposé par le jeu n’est vraiment pas exceptionnel. Complètement optionnel, il est trop souvent mis de côté. Ce qui est vraiment dommage, puisque cela aurait permis encore plus de possibilités folles dans Resident Evil 4.

Quand nostalgie rime avec modernisme

Cependant, Resident Evil 4 réussit à dépasser son aîné avec sa structure narrative. L’original de Shinji Mikami jouait toujours sur le surplus afin de délivrer des moments d’anthologie mémorables. Cette fois, l’apparition de certains boss et le design de certains environnements forment un tout beaucoup plus cohérent. C’est donc avec brio que l’on redécouvre certains événements de l’original qui ont drastiquement été modifiés dans ce remake. Certains moments de bravoure dans le Château, par exemple, risquent fort de vous étonner et de vous surprendre.

Certaines choses ont été supprimées, d’autres ont été rajoutées, mais le tout permet de découvrir Resident Evil 4 comme si c’était la première fois. La découverte du Village est toujours aussi impressionnante, la promenade dans le lac ou encore cette île militaire si détestée… Capcom aime jouer avec nos souvenirs et nous redonner la saveur de ces moments de bravoure. Malheureusement, il faut reconnaître que certains choix sont très discutables : Jack Krauser reste finalement très secondaire, malgré un affrontement qui surpasse son prédécesseur. Que dire également de Ramon Salazar ? Cet antagoniste de pacotille dans l’original avait tout de « l’enfant pourri gâté » et devient maintenant le sinistre maître du Château. Cela se comprend, mais son affrontement, dans lequel il ne cesse de flatter son ego, ne semble plus avoir de sens (du moins, c’est notre avis). Jetez-lui un œuf, qu’on en finisse !

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Les frissons de l’angoisse

Néanmoins, tous ces changements semblaient parfaitement nécessaires pour concorder avec l’ambiance sinistre du titre. Ce remake apporte la touche macabre et malsaine qui vieillissait prématurément du titre réalisé par Shinji Mikami. Capcom maîtrise parfaitement ses atmosphères angoissantes pour apporter des sensations fortes. Depuis Resident Evil 7, l’entreprise réussit toujours à surprendre. Et dans ce remake, elle parvient à rendre le tout plus sombre, plus étouffant, plus mature. En explorant un peu, vous pouvez tomber sur des faits sordides (les pauvres randonneuses…) et des découvertes malsaines qui vous feront vraiment sentir en danger, malgré votre arsenal fraîchement acheté chez le Marchand !

Que dire aussi de cette colorimétrie à l’harmonie pure avec les ténèbres et les lieux grisailleux ? Oui, même dans ses couleurs, Resident Evil 4 devient sale ! Le moteur RE Engine fait vraiment des merveilles et montre le savoir-faire de Capcom dans une magnifique direction artistique macabre. Seul sous la pluie, faiblement éclairé et ne voyant que les torches de vos bourreaux… Nous avons probablement l’une des meilleures ambiances du moment dans un jeu horrifique !

L’exemple de remake qu’il nous faut

Pour la première fois dans un Resident Evil, l’exploration annexe est très plaisante. S’éloigner de l’objectif peut vous permettre d’accomplir des quêtes, en échange de spinelles que vous pourrez revendre, trouver des ressources et même des trésors que vous pourrez combiner avec d’autres pour vous faire beaucoup d’argent. En croisant le Marchand régulièrement, vous pourrez bénéficier de nouvelles armes, d’améliorations et de votre précieux ami le lance-roquettes (le prix pique !). A l’instar de l’original, croiser cet inconnu qui vous salue est très rassurant et permet de souffler avant de repartir dans le cauchemar.

Vous l’aurez compris, avec toutes ses petites quêtes et l’histoire principale, Resident Evil 4 propose une durée de vie assez phénoménale pour un survival-horror. Une quinzaine d’heures devraient être nécessaires pour un premier Run, mais si vous visez la complétion à 100%, il vous faudra alors relancer le jeu un très grand nombre de fois. Certes, au bout d’un moment, cela gâche certains événements qui deviennent redondants, mais rien de grave à signaler.

Mentionnons également un petit détail qui mérite d’être abordé : Ashley. Elle est beaucoup plus attachante, dispose d’une vraie personnalité et n’est plus seulement cette demoiselle en détresse qui attend de se faire capturer pour la centième fois. Malheureusement, il faut reconnaître que l’on se met encore trop en danger pour elle et qu’elle ne répond parfois pas correctement aux ordres. C’est frustrant de se jeter dans la gueule du loup.

Original ou remake ?

Nota Bene : Le Mode Mercenaires est enfin accessible et offre un vrai moment de nostalgie. Ce mode incontournable dans l’original propose aux joueurs de gonfler son score contre une horde d’ennemis en échange de récompenses qui vont, peut-être un peu trop, vous faciliter la vie, nuisant grandement à l’expérience. Vous pourrez incarner Leon, mais aussi d’autres personnages dans trois zones qui vous mettront à rude épreuve. Ce mode se révèle tout de même assez facile et, si l’on prend vite en main toutes les possibilités de gameplay, on peut très vite atteindre le gros score. Carrément jouissif ! Deux essais ont suffi pour atteindre le Rang S avec un personnage.

Toutefois, certaines icônes du jeu manquent à l’appel, mais il y a de fortes chances qu’e cela soit lié à Separate Ways, l’histoire annexe dédiée à Ada Wong. En revanche, ne pas l’avoir inclus dans le jeu de base à la manière de l’original sur Playstation 2 (il n’existait pas sur Gamecube) est une erreur grossière, tant il est important pour comprendre sa présence et le lore du jeu. On sent le prix du DLC à venir… Que dire aussi de l’absence du niveau Assignement Ada ? Choquant !

"Resident Evil 4 Remake" rappelle qui est le maître de l'action-horreur ! [TEST] - Cultea

Finalement, ce Resident Evil 4 parvient-il à faire mieux que l’original ? On chipote un peu, il manque quand même cette touche de « révolution’ au titre de Capcom, mais cela aurait été trop demandé. Resident Evil 4 nous prouve surtout qu’il est vraiment l’un des meilleurs jeux de tous les temps et ce remake lui offre l’hommage qu’il méritait plus que tout. En fait, peu importe que vous aimiez l’original ou le remake, les deux savent parfaitement surprendre le public et offrent une histoire qui mérite d’être jouée. 

Resident Evil 4 est le meilleur jeu de la franchise, mais aussi le meilleur remake que Capcom puisse proposer. Cette cure de jouvence permet de rendre honneur à un titre qui ne perd rien de sa superbe au fil des années et qui saura plaire aux nouvelles générations. Et le plus incroyable vient de cette sensation qu’on retrouve de l’original : une fois terminé, on veut le retenter aussitôt. Pour être franc, il y a de fortes chances qu’un titre aussi incroyable que celui-ci puisse devenir le meilleur jeu de ce début d’année 2023. Un jeu de légende méritait un excellent hit ! 

Bande-annonce de Resident Evil 4 Remake 

Photographe et réalisateur indépendant. Certains de ses films ont obtenus une soixantaine de sélections en Festival à travers le monde. Rédacteur chez Cultea, ses écrits sur le Traumatisme abordé dans le jeu vidéo sont publiés sur le site !

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