"Ninja Turtles : Teenage years", un film d'ados déjanté [critique]

Cowabunga ! Paramount s’associe à Nickelodeon pour nous offrir un nouveau film d’animation qui relate les origines de nos tortues ninja préférées. De l’action, de l’humour et des mutants… Ninja Turtles : Teenage years est un film explosif qui va vous donner le sourire !

Synopsis : Après des années passées à l’abri du monde humain, les Tortues Ninja ont entrepris de gagner le cœur des New-Yorkais et d’être acceptés comme des adolescents normaux.

De tortues à ninja

Inspirée du comics homonyme de 1984, la première série Tortues Ninja : les Chevaliers d’écailles a vu le jour en 1987. Cette série animée reprenait les codes du comics en beaucoup moins sombre et avec un humour plus présent. En 1990, le réalisateur Steve Barron s’est penché sur le sujet pour créer un film en live-action des tortues. Malgré ses effets visuels un peu dépassés, ce film reste un incontournable dans le cœur des fans.

Alors, en 2023, « l’éternel adolescent » et producteur Seth Rogen s’associe avec les réalisateurs Jeff Rowe (Les Mitchell contre les machines) et Kyler Spears pour créer une nouvelle version de cette histoire. Ces créateurs ont eu la volonté de représenter avant tout le côté « teenage » (adolescent) des Teenage Mutant Ninja Turtles, en gardant la plupart des éléments des comics.

« En tant que personne qui aime les films pour adolescents, qui a fait beaucoup de films pour adolescents et qui a littéralement fait ses débuts dans toute sa profession en écrivant un film pour adolescents, l’idée de se concentrer sur cet élément était vraiment excitante pour nous. Je veux dire, sans négliger le reste, mais en utilisant vraiment cela comme une sorte de point de départ pour le film. »
Seth Rogen

Une animation contemporaine (et bluffante !)

L’équipe d’animation a fait un travail remarquable sur ce projet. Les techniques d’animation utilisées collent à l’aspect du film assez « adolescent ». On retrouve des couleurs assez vives, bien que la plupart de l’action se passe dans les égouts. De plus, il y a un effet de « coloriage incomplet », avec des lignes en zigzag, qui rajoute du charme à l’ensemble et rejoint vraiment le caractère adolescent transmis dans le film. Un grand bravo aux animateurs.

D’ailleurs, il s’agit du second film des tortues ninja après celui de 2007 à avoir été entièrement animé par ordinateur 3D. Les animateurs annoncent que les techniques utilisées sont similaires à Spider-Man : Accross the Spider-verse, ça donne envie ! Le style de dessin a lui-même été inspiré par les dessins que Seth Rogen faisait lorsqu’il était adolescent.

Des thématiques actuelles

Avec ce nouvel opus des Ninja Turtles, le scénariste Brendan O’Brien place des thématiques actuelles dans son histoire. Ces petits éléments disséminés un peu partout nous aident à nous identifier plus rapidement et plus fortement aux personnages. On retrouve déjà bien les caractères de chaque tortue. Leonardo est le leader. Il présente également un côté fleur bleue qui pourrait faire écho aux premiers émois amoureux et au désir que l’on ne peut pas assouvir adolescent. Michelangelo est le plus drôle, un peu simplet mais qui remonte toujours le moral. Donatello est le nerd accro à son portable, et Raphaël est le plus costaud et énervé.

On peut remarquer quatre archétypes d’adolescents qui essayent de se faire une place dans le monde. Avec un rat humanoïde comme père adoptif et les égouts de New York comme maison, leur vie est pourtant assez similaire à celle de beaucoup d’adolescents. Ils mangent de la pizza, ils sont privés de sortie quand ils font une bêtise et ils s’éloignent peu à peu de leurs parents. Au-delà de ce modèle familial représenté (celui de voir ses enfants grandir et partir de la maison), plusieurs thématiques bien plus lourdes sont abordées.

Tout d’abord, Ninja Turtles : Teenage Years aborde les thématiques fortes de la ségrégation et de l’absence de tolérance. Étant rejetés par le monde, certains mutants vont finir par vouloir le détruire, tandis que nos tortues essaieront de trouver une autre façon de se faire accepter. On trouve aussi le thème du harcèlement avec la jeune humaine April O’Neil, peu populaire auprès de ses camarades de lycée. Un film pour tous les âges donc, avec différents niveaux de lecture !

Ninja Turtles s’offre beaucoup de références à la pop-culture

Si vous êtes fan de pop-culture, vous allez être ravis ! Durant les 1h40 de film, vous entendrez énormément de références à vos chanteurs et films préférés. À certains moments, on peut même voir des extraits de films en live-action que seuls les grand cinéphiles pourront reconnaître. Alors ouvrez l’œil ! Pour les Français, les personnes chargées de l’adaptation ont glissé des petites références propres à notre beau pays.

Une écriture intelligente !

Un casting 5 étoiles

Si en Amérique Seth Rogen a insisté pour caster des adolescents pour interpréter ses tortues, en France on trouve également quatre jeunes acteurs très talentueux. Dans le casting, on compte donc Jean-Stan Du Pac (Leo), Aloïs Agaësse (Donne), Arthur Raynal (Raph) et Kylian Trouillard (Mickey).

Concernant les personnages secondaires, les noms vont peut-être davantage vous sembler familiers. On retrouve Gérard Darmon dans le rôle de Splinter, le père rat humanoïde vieillissant. On reconnaît entre mille l’acteur de 75 ans, avec sa voix rauque et ses talents de conteur. Dans la bande du grand méchant de l’histoire, on peut reconnaître les talents du Studio Bagel, adeptes des sketchs sur YouTube. Parmi eux, des personnalités fortes telles que Monsieur Poulpe, Alison Wheeler et Jérôme Niel. Des acteurs habitués à l’exercice placent également leur voix dans ce long-métrage d’animation. Après Lucy dans Moi, moche et méchant, Audrey Lamy interprète la diabolique Cynthia Utrom. Quand à Laeticia Casta, elle quitte l’ara bleu Perla (Rio) pour le crocodile mutant Leatherhead.

Une petite surprise niveau casting pour les fans de rap français : le rappeur Sofiane Zermani, connu sous le pseudonyme Fianso, prête sa voix au grand méchant Superfly pour la première fois. Il parvient à créer un personnage immoral mais néanmoins très drôle. Comment ne pas avoir envie d’aller en salle découvrir ce film ?

Avec Ninja Turtles : Teenage years, Seth Rogen et son équipe sont parvenus à donner une nouvelle jeunesse aux personnages de Kévin Eastman et Peter Laird. En associant une animation originale et des thématiques actuelles, tout en gardant les éléments originels de l’histoire, Jeff Rowe et Seth Rogen ont créé un film d’animation très beau à voir, appréciable à tout âge et extrêmement drôle. Vous passerez un très bon moment en salle, et vous aurez hâte de découvrir le second volet !